MAN renonce à développer des bus Euro-7

MAN : aucun bus urbain à moteur thermique en Europe en 2030

« En 2030, nous ne vendrons aucun bus urbain à moteur thermique en Europe », a ainsi déclaré Heinz Kiess, responsable du marketing produit Bus chez MAN Truck & Bus, lors du Sommet mondial des transports publics UITP 2023, qui a débuté dimanche à Barcelone. 

« En regardant l’évolution du marché des bus urbains en Europe, nous ne pensons pas que les véhicules à essence auront un marché à l’avenir. Nous voyons de la place pour les bus à pile à combustible, mais pas plus de 10 % du marché des bus », a-t-il ajouté.

Impossible de courir deux lièvres à la fois ….

En novembre dernier, la Commission européenne a proposé de nouvelles limites d’émission pour l’Euro 7. Pour les bus et les camions de plus de 3,5 tonnes, ces limites doivent être contraignantes à partir de 2027, pour les petits véhicules utilitaires et les voitures particulières en 2025.

Or, si un constructeur veut mettre en circulation des véhicules conformes aux nouvelles normes Euro 7, cela lui impose de dédier à cette activité des ressources techniques et financières qui auraient dû être utilisées pour développer des technologies sans émissions – telles que l’hydrogène ou les véhicules électriques à batterie – et au contraire les réorienter vers le moteur thermique. 

Des efforts d’investissements multipliés par deux qui ont fait réagir le directeur du développement de MAN, Frederik Zohm. 

Selon lui, les politiciens devraient abandonner tout bonnement l’idée du projet de règlement Euro 7. Argument avancé : la mise en place de nouvelles normes plus contraignantes nécessiterait de la part des constructeurs des investissements importants, réduisant de facto les sommes disponibles pour financer le développement de propulsions alternatives.

Notre avis, par leblogauto.com

MAN n’est pas le premier constructeur à électrifier son portefeuille. L’année dernière, Daimler Buses a annoncé son intention de proposer uniquement des bus urbains électriques en Europe à partir de 2030. Son premier bus interurbain entièrement électrique devrait voir le jour en 2025. Pour la fin de cette décennie, le constructeur prévoit des autocars équipés de piles à combustible.

A noter qu’en février dernier, Luca de Meo, Président de l’ Association européenne des Constructeurs Automobiles (ACEA) et DG du Groupe Renault – a carrément pointé la politique menée actuellement par l’UE. Estimant non seulement qu’elle s’avère être à contre-courant … mais contre productive, voire de nature à freiner les élans , et ce, alors même que les Etats-Unis multiplient au contraire les mesures pour doper leur industrie automobile.

 

“A travers le plan sur la Réduction de l’Inflation Loi (IRA), nous voyons les États-Unis stimuler leur industrie dans la transition verte, tandis que l’approche l’Europe est de réglementer l’industrie – « souvent de façon non synchronisée », a-t-il déploré. De Meo a ouvertement critiqué – une nouvelle fois – la politique de l’UE concernant l’Euro 7. Faisant référence à la proposition de l’Union européenne au sujet des émissions polluantes. Laquelle impose selon lui des contraintes irréalistes sur l’industrie, et pourrait même ralentir la transition vers la décarbonisation.

 

“Se conformer à l’Euro 7 entraînerait des augmentations de coûts qui pourraient dissuader les clients d’acheter ces nouvelles voitures”, a averti de Meo.

 

Il estime même que la mise en œuvre de telles mesures serait au final de nature à prolonger la durée de vie de la flotte automobile actuelle, conduisant au maintien sur les routes et de manière prolongée de voitures plus anciennes, polluant davantage.

 

“Nous soutenons que nous pourrions parvenir à un bien meilleur rapport coût-bénéfice, si nous réorientons les investissements considérables que l’Euro 7 nécessiterait vers l’électrification » avait alors déclaré De Meo. Selon lui, cela permettrait de produire des véhicules électriques plus abordables pour les consommateurs, et de développer des technologies « zéro émission » pour l’amélioration de la flotte.”

Sources : durable-bus,  mantruckandbus, ACEA

(6 commentaires)

  1. Mais comment des pures politiciens qui n’y connaissent rien en technique peuvent décider de telles normes aberrantes ? Ou comment saborder l industrie auto européenne au profit de la Chine…avec bonus svp de surcroît !!

    1. Tu ne découvres que maintenant que les politiques n’y connaissent rien à la vie en dehors de la politique? ^^ Pourtant, le monde tourne comme ça depuis des siècles, et depuis la Grèce antique on a plutôt pas trop mal évolué je trouve 🙂
      Si les normes sont aberrante c’est parce qu’ils ont été mal renseigné, mal conseillé, qu’ils ont écouté les mauvais lobbying.
      Regarde un peu le discours des écolos, ceux qui poussent vers des normes antipollution pour les véhicules. Ce sont ces écolos qui poussent vers la fin du nucléaire, et c’est grâce à eux que l’Allemagne a remis en route des centrales à charbon. Dernièrement, l’Allemagne a démonté un parc éolien pour pouvoir agrandir une mine de charbon pour alimenté ses centrales. Elle est belle l’écologie non?
      J’ai vu passer quelques tweet assez drôle hier. Ils sont en train d’organiser du covoiturage pour aller manifester contre une ligne de train Lyon-Turin. Ils utilisent donc la voiture, qu’ils veulent combattre parce que polluante, pour dire qu’ils sont contre le développement d’un moyen de transport moins polluant que la voiture. On les a aussi vu manifester à une AG de Total Energie, alors que Total Energie produit du gaz pour les centrales à gaz qui doivent remplacer les centrales nucléaires qu’ils ne veulent pas.

      Si on prend un peu de recule sur tout ça, on dirait que leur seul but c’est de revenir à l’ère pré-industriel. On arrête le transport individuel, on arrête l’énergie abondante et pas cher, et si il faut casser ce qui fonctionne déjà pour ça, ce n’est pas grave. Et le pire dans tout ça? C’est que justement les politiques les écoutes, sans doute par populisme j’imagine, parce qu’il ne faut pas se leurrer, le but d’un politique ce n’est que la prochaine élection, le reste il s’en fou.

  2. Je pense que l’Euro7 et donc les VT serait viable si la vente des thermiques seraient prolongés jusqu’en 2050 au lieu de 2035 … Pour faire cohabiter plus longtemps les 2 technologies.
    On a besoin des 2… la VE prend naturellement le dessus sur la VT
    Pas la peine de griller les étapes !
    Actuellement, les VE Chinoises pas chères sont produites grâce avant tout au charbon et transportées par navires fonctionnant au fuel lourd ultra polluant… et en créant du chômage chez nous… On marche sur la tête !
    Après la possibilité d’arriver à la voiture à 2 l/100 km se rapprocha voire même la familiale à moins de 4 l/100 km !?
    Ces types d’auto, représenteraient un progrès énorme aux voitures qu’elles remplaceront… Même au-delà de 2035.
    Pourquoi donc les interdire !?

    1. En plus, on parle des poids lourds !
      Donc plus difficile de remplacer le diesel.
      On l’a déjà vu, les hybrides poids lourds avec branchement par caténaires seraient extrêmement rentables et viables à long terme… Mais quid du temps de la mise en œuvre des infrastructures et de la flotte de camions compatibles ????
      Un programme au moins sur 15 ans minimums !?
      Même s’il faut pousser les autres transports… Ferroutages et fluviale.

  3. Espérons que leurs batteries ne crameront pas aussi vite que celles des Bollo-Bus électriques parisiens toujours au parking après l’épidémie d’il y a un an.

    On ferait mieux de leur coller de petites batteries (ou une pile à combustible) pour faire le lien entre 2 sections de voie bus équipables en ligne d’alimentation ou ils sortiraient le pantographe.

    Pour les bus/PL plus encore que les VE, l’électrique à batterie c’est vraiment inadapté.

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