Une Dacia électrique à moins de 18 000 € !

Le Dacia Spring est déjà un véhicule électrique dit abordable. Mais, le constructeur veut aller plus loin et proposer un véhicule électrique à moins de 18 000 €. Et Dacia le produirait en Europe ! On a même un premier teaser.

Pour contrer la menace chinoise des véhicules électriques à très bas coûts, le Groupe Renault innove. Déjà, Dacia va devoir développer le véhicule évoqué par Denis Le Vot, DG de la marque Dacia, en 16 mois environ. Une compression drastique du temps nécessaire à une mise à la route. Mais, c’est à ce prix-là que Dacia pourra répondre à ses concurrents.

Surtout, Dacia compte assembler le véhicule en Europe. Pour cela, il pourra s’appuyer sur l’écosystème mis en place par Renault autour du véhicule électrique. Si Dacia arrive à faire ce tour de force, cela signifierait que le véhicule serait de nouveau éligible au bonus électrique en France.

Le véhicule du quotidien ?

Pour rappel, le bonus CO2 2025 a évolué avec une aide en fonction de votre revenu fiscale de référence.

  • 4 000 € pour une personne physique dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 16 300 €
  • 3 000 € pour une personne physique le revenu fiscal de référence par part est supérieur à 16 300 € et inférieur ou égal à 26 200
  • 2 000 € pour une personne physique dont le revenu fiscal de référence par part est supérieur à 26 200 €

Surtout, l’aide est plafonnée à 27 % du prix du véhicule depuis janvier 2023. Ainsi, pas de souci pour le futur véhicule Dacia qui n’atteindrait pas ce plafond.

Pour autant qu’il soit « abordable », ce véhicule n’en serait pas pour autant une « sous-voiture ». Dacia compte bien mettre à profit sa recette des véhicules économiques. Economique mais qui restent bien finis comme la Sandero qui reste imbattable sur le marché. Ce n’est pas un hasard si la Sandero est la voiture la plus vendue aux particuliers en Europe.

Si on en croit les déclarations de Le Vot sur Linkedin, on aura donc une citadine électrique à 18 k€ avant les aides en 2027. Donc quelques milliers d’euros moins chère. De quoi inciter plus de ménages français et européens à passer à l’électrique pour le quotidien ?

Pour Renault, ce véhicule électrique du segment A abordable sera la Renault Twingo qui doit arriver en 2026. Elle aura un prix de départ de 20 000 €.

Quels enjeux pour le VE à moins de 20 000 € en Europe ?

Les véhicules électriques à batterie à moins de 20 000 € représentent un enjeu stratégique majeur en Europe, à la croisée des préoccupations économiques, écologiques et industrielles. L’Europe est toujours décidé à se passer du thermique neuf à partir de 2035. De plus, la Chine est à l’offensive avec des véhicules moins chers et subventionnés pour contrer les droits de douane.

Accessibilité et démocratisation de l’électrique

  • Prix abordable : Aujourd’hui, les VE sont encore relativement coûteux, et atteindre un prix inférieur à 20 000 € (hors aides) est un défi technologique et économique, surtout avec une production en Europe.
  • Subventions et incitations : Les aides gouvernementales (bonus écologique, prime à la conversion) sont encore essentielles pour rendre ces véhicules attractifs. Mais, le marché doit progressivement s’en passer, sur fond d’économies budgétaires.
  • Coût total de possession (TCO) : Même si le coût d’achat reste élevé, les économies sur le carburant et l’entretien doivent compenser sur le long terme. On commence à avoir des offres de VE dont le CTO est plus intéressant que le véhicule thermique (VT) équivalent.

Technologie et autonomie

  • Capacité des batteries : Les modèles abordables sont souvent équipés de batteries de plus petite capacité (~30-40 kWh), limitant l’autonomie à 200-300 km, ce qui peut freiner l’adoption. Pour autant, comme le Dacia Spring, 200 km WLTP sont suffisants au quotidien, voire pour la semaine.
  • Innovations en batteries : L’amélioration des batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate) plus abordables, permet de réduire les coûts. Là encore, l’autonomie et la vitesse de recharge restent un compromis.
  • Infrastructure de recharge : Le développement des bornes de recharge rapide et accélérée est essentiel pour rassurer les consommateurs.

Compétition industrielle et dépendance aux importations

  • Concurrence chinoise : Des modèles comme la Dacia Spring ou la BYD Seagull montrent que la Chine domine le marché des VE à bas coût, ce qui représente une menace pour l’industrie européenne. Même si c’est une marque du groupe Renault, Dacia assemble le Spring en Chine pour des raisons de coûts. Le constructeur roumain assemblera ce nouveau véhicule électrique en Europe.
  • Production européenne : Renault, Stellantis et Volkswagen travaillent sur des modèles électriques abordables, mais doivent maîtriser les coûts de production et sécuriser les chaînes d’approvisionnement en batteries.
  • Souveraineté technologique : L’Europe doit investir dans la production locale de batteries pour réduire sa dépendance aux importations asiatiques. Il en va de notre industrie automobile qui connaîtra quand même des coupes importantes dans les effectifs. Le véhicule électrique demande moins de main d’œuvre que le véhicule thermique.

Transition écologique et objectifs réglementaires

  • Interdiction des moteurs thermiques en 2035 : L’Union européenne impose une transition accélérée. Aussi, les VE abordables sont nécessaires pour éviter un marché réservé aux plus riches. Pour autant, certains constructeurs, les Français entre autres, poussent pour que l’Europe autorise toujours à la vente, après 2035, les hybrides électriques rechargeables (PHEV) et les électriques à prolongateur d’autonomie.
  • Empreinte carbone : Produire un VE accessible tout en réduisant l’impact environnemental (batteries recyclables, matériaux durables) est un défi clé. La France a un énorme avantage dans ce défi : l’électricité nucléaire et renouvelable. En effet, notre mix électrique est très peu carboné. De plus, avec l’implantation de nouvelles centrales nucléaires, nous pouvons fournir une industrie qui cherche à baisser ses émissions de CO2.

(15 commentaires)

  1. 18000 Euro, on arrive au prix d’une citadine thermique genre Suzuki ignis une fois le bonus déduit.

    une fois la parité VE/VT établie sur ce segment, le marché VE va se développer bien plus rapidement en Europe, même si une Ignis est capable de rouler à 130 sur 500 km sans faire le plein ce qu’aucune VE ne peut aujourd’hui.
    dans 10 ans, ces histoires d’autonomie seront du passé vu les progrès des batteries et des moteurs.

    il faut juste que Renault travaille sur la frugalité de ses moteurs, c’est pas possible de cramer des électrons a ce point!
    hier petit tour en Zoe, 18kWh/100 quand ma fille me suivait avec le modele Y LR: 15kWh/100 sur des petites routes de campagne autour de Cognac! et pourtant il y a juste 500 kg et 300 kW de plus dans la Tesla.

    Hé Renault, c’est pas la taille de la batterie qui compte, c’est ce qu’on fait avec!

    1. @amazon : sachant que Renault mesure la totalité de la consommation de la voiture et que Tesla ne mesure que l’énergie de traction.

      1. Pourtant quand je fais le calcul, kWh consommé sur kWh chargé (la voiture l’indique à la fin de la recharge), ça colle bien avec une Tesla.
        Est ce que la Renault compte aussi les kWh perdu à la recharge sur sa consommation? je ne le crois pas.
        l’affichage consommation compte bien les kwh sortis de la batterie vs les km parcouru pour la Tesla j’en suis sur, car on a accès au détail des conso, roulage/clim/accessoires… ainsi que les raisons de l’écart/prévision).

        1. Pour avoir une Zoé 52kw et Tesla MY, au global sur l’année, le Y consomme moi, mais en cas d’éco conduite, je n’ai jamais réussi à descendre aussi bas qu’avec la Zoé.

  2. Remarquable bonne nouvelle pour 2027.
    Qui devrai finir de démocratiser la VE dans le parc français … Là, aucun frein, sauf les infrastructures… Mais la VE pourra facilement dépasser les 50 % de VE à terme.

    1. En plus, on parle de Made in France pour les études et en partie la fabrication… Donc, pour les emplois et la souveraineté française, cela semble être le top !?

  3. Hasards de l’actualité… !?
    L’annonce de cette Dacia arrive au moment où enfin la Citroën e-C3 commence par enregistrer de très importantes commandes.

    Car la R5 ne boxe pas dans la même catégorie… la e-C3 est nettement d’une gamme inférieure avec une moyenne de plus 5 k€ en dessous.

    Pour l’intérêt de tout le monde, il est important d’avoir du choix dans chaque tranche de prix… Et sous les 20 k€… C’est la révolution !

  4. Beaucoup de promesses des fabricants européens sur des EV pas chers, mais peu de concret jusqu’à présent.

    1. ?
      En janvier… Il commence par avoir du concret !?
      Quelles promesses exactement ?
      Certes, oui, si c’était pour respecter les annonces pour le leasing social de 2024 …. Globalement la e-C3 commence vraiment sa carrière qu’en 2025 effectivement.
      La R5, petite batterie est annoncé depuis longtemps pour l’été 2025… La e-C3 LFP à 19 k€ est prévu en été aussi ?
      La R4 arrive bientôt…
      Oui, les promesses de 2024 n’ont pas été tenues… Mais cela fait 6 mois que l’on le dit !
      La Twingo à 20 k€ … Est toujours pour 2026.
      La Grande Panda arrive enfin… Enfin, je crois ? Comme le Frontera d’Opel ?
      … Enfin, ça bouge enfin !?

  5. Renault et Dacia sont en forme en ce moment. Un ancien grand patron de l’automobile française nous expliquait encore tout récemment que ce n’était pas possible mais les choses sont en train de changer.
    Un bonne alternative aux marques chinoises et aux modèles Tesla (chinoiss parfois aussi) dont les ventes sont sur une pente de moins en moins ascendante 😉
    Un bonne nouvelle !

  6. De MEO a dit lors de son audition à l’assemblée National que dans quelques années les VE seront 30% plus économique.

    1. @georges
      … c’est dans la suite logique des évolutions techniques du monde de la VE.
      Les effets de série des technos de VE… Surtout, des batteries demandent souvent 5 à 10 ans.
      Sauf que les techniques évoluent plus vite que les effets de série… Des nouvelles techniques plus prometteuses, et même moins dangereuse arrivent plus que 5 à 10 ans.
      Depuis 15 ans, des études, nous promettent des baisses des prix sur les batteries et les composants des VE.
      Pour les constructeurs, les signaux sont contradictoires… Attendre des nouvelles technologies permet des progrès dans les performances pour le même prix… Mais attendre empêche aussi l’amortissement des R&D… Et les baisses des ventes des VE menacent tout cela en transformant un programme de voiture comme un véritable fiasco.
      … Surtout qu’avec que 15 % de vente de VE en Europe… Impossible de rentabiliser des excellentes voitures comme la Mégane et Scénic… Heureusement que 15 % est la fourchette basse !

      1. Il y a pas que l’amortissement de la r&d mais aussi l’expérience, tu améliores que si tu expérimentes.
        Hier j’ai regardé une vidéo entre une bip bip (la marque devient malsaine) modèle Y et une voiture chinoise, bin à mon grand étonnement en contradiction des témoignages de possesseurs de bip bip, il y était dit que l’autopilot n’est pas au plus haut niveau de l’état de l’art, idem pour la voiture chinoise. Pour la liaison au sol je pense que c’est pareil.
        L’expérience tout comme le tissus industriel ça compte.

        1. Effectivement « l’expérience » … Je pense que si la première vague des ID. de chez VW n’ont pas été des franches réussites… Surtout ID.3, voire un bide financier pour le moment !? l’expérience acquise pour Skoda, Cupra, Audi … et même Ford … Aura été déterminant.
          … Et si l’on regarde les choses globalement au niveau groupe… La gamme ID n’a pas un si mauvais bilan !?

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