Pays hôte du protocole de Kyoto, le Japon n’échappe pas aux affres de la fin prochaine du pétrole et du réchauffement climatique. Encore moins que d’autres pays même, puisque l’archipel est notoirement privé de ressources énergétiques. Donc quand il faut réfléchir aux moyens de produire des bio-carburants, toutes les idées sont bonnes à prendre. Après le recyclage du saké en éthanol, voici que les cerveaux fertiles du gouvernement veulent en produire en recyclant des baguettes. Les waribashi sont ces baguettes en bois à usage unique distribuées abondamment par les restaurants et les magasins d’alimentation, à échelle considérable.
En moyenne, chaque Japonais utilise 222 paires par an, soit 90.000 tonnes de bois (importé de Chine à 90%) qui après un usage unique sont incinérées avec le reste des ordures ménagères. Le ministère de l’Agriculture et de la Pêche veut maintenant mettre en place un système de récupération pour pouvoir en distiller de l’éthanol. Le Japon a déjà un système de tri sélectif des déchets très organisé (et très strict : le péché capital de vouloir jeter des emballages plastiques avec les déchets organiques, par exemple, se voit punir d’un refus pur et simple par le vigilant éboueur, qui colle l’autocollant de la honte sur le sac fautif, qu’il faut aller ensuite récupérer la tête basse sous les regards réprobateurs des ménagères du voisinage devant ce hooligan antisocial: une expérience amère qu’on évite de répéter trop souvent) et le système ne devrait pas être trop difficile à mettre en place. Ce tonnage ne permettra sûrement pas de donner l’indépendance énergétique au Japon, mais c’est avec les petits ruisseaux qu’on fait les grandes rivières…
Source : AFP via japantoday.com
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