Dieselgate : les mauvais résultats de tests d’émissions se suivent et se ressemblent

En Allemagne, les tests effectués à la demande du Ministère donnent des résultats similaires aux informations partielles échappées des tests réalisés en France (dont on attend d’ailleurs toujours, plus de six mois après le début, le rapport officiel). Selon Alexander Dobrindt, si aucun des constructeurs testés n’a employé le même type de dispositif de triche que Volkswagen, une constatation qui semble maintenant générale, l' »optimisation » lors du passage des tests de norme fait des ravages et seize constructeurs présentent des dépassements d’émissions lorsque mesurés dans des conditions proches de l’utilisation réelle : Alfa Romeo, Audi, Chevrolet, Dacia, Fiat, Hyundai, Jaguar, Jeep, Land Rover, Mercedes, Nissan, Opel, Porsche, Suzuki, Volkswagen. Dans le même temps, le Ministre allemand indique que Audi, General Motors (Opel), Mercedes et Volkswagen vont rappeler 630 000 voitures pour modifier le logiciel de contrôle des émissions, sans plus de précisions.

Le Department for Transport britannique arrive à des conclusion similaires avec 100% d’échecs sur 37 véhicules testés, avec une moyenne d’émissions cinq fois plus importantes que la norme dans les tests réalisés. L’étude cite en particulier trois voitures particulièrement répandues en Grande-Bretagne : la Ford Focus, la Vauxhall Insignia et la Renault Mégane, toutes trois certifiées conformes à la norme Euro 6, qui sont dans les tests réalisés à des niveaux d’émission allant de huit à dix fois la norme. L’institut spécialisé Emissions Analytics publie dans le même temps ses résultats concernant plus de 250 modèles : 97% des véhicules testés dépassent la norme d’émission de NOx sur la route, soit 200 sur 201 pour la norme Euro 5 et 55 sur 62 pour la norme Euro 6, les modèles les plus actuels. Les résultats détaillés sont sur le site d’Emission Analytics.

Il se dégage donc de toutes les enquêtes réalisées un tableau qui commence à devenir clair : les tests d’émissions sont clairement inadaptés, les rejets de NOx réels sont sans commune mesure avec les normes en vigueur et les constructeurs s’attachent à la lettre plutôt qu’à l’esprit de la réglementation. Il convient de garder ça en tête devant  la communication environnementale dont ils usent et abusent volontiers. La contre-mesure logique serait de durcir la réglementation, ce que suggère Alexander Dobrindt en indiquant qu’il faut fermer les failles dans les procédures de test. Mais les atermoiements et les délais systématiques constatés depuis six mois, que ce soit au niveau des organismes officiels ou des constructeurs (on attend toujours un plan clair de rappel et de correction chez VW) donnent peu d’espoir d’une amélioration rapide de la situation.

Sources : Wall Street Journal, Guardian, Emission Analytics

Crédit illustration : Emission Analytics

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *