Air Liquide prévoit de tripler son chiffre d’affaires hydrogène d’ici 2035
Au cours d’une conférence de présentation des objectifs de développement durable d’Air Liquide, son PDG Benoît Potier, a indiqué que le groupe prévoyait de tripler son chiffre d’affaires hydrogène d’ici 2035. Une performance due à la demande croissante en hydrogène du secteur des transports – pour sortir du moteur thermique – et des grands industriels de la chimie ou de l’acier pour décarboner leur activité.
D’ici à 2030-2040, Air Liquide prévoit qu’un « peu plus de la moitié » de ses ventes d’hydrogène le soient à la grande industrie « pour décarboner son activité », 40% au secteur de la mobilité (avions, trains, voitures), et 10% pour des « applications diverses ».
Air Liquide souhaite plus d’investissements en énergie renouvelable
« D’ici à 2030-40, on aura atteint une majorité d’hydrogène produit à partir d’électrolyse » avec différentes technologies, alors qu’il est actuellement « à 99% produit à partir de gaz naturel », a indiqué Benoît Potier.
Sur cette moitié, « 15% environ » de l’hydrogène produit viendra d’énergies renouvelables », comme le biogaz issu de l’agriculture en France ou des décharges aux Etats-Unis, a-t-il expliqué. Les 35% restant (de la moitié) « seront sur la base de gaz, mais avec captage et séquestration de CO2 », et « le reste sur base fossile avec nécessité de décarboner », a indiqué M. Potier.
« Pour que l’hydrogène soit totalement renouvelable, il faudrait qu’il y ait ces quantités (d’électricité renouvelable). Nous poussons avec tout le Conseil hydrogène pour qu’il y ait plus d’investissements en matière d’énergie renouvelable« , que ce soit « le vent, le Soleil ou l’hydroélectrique » a-t-il dit, « c’est un des points sensibles ».
Benoît Potier a souligné que beaucoup d’industriels passaient déjà des contrats d’approvisionnement en énergie renouvelable à l’international, notamment aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.
Notre avis, par leblogauto.com
Se pose ainsi le réel intérêt de l’hydrogène … au niveau environnemental.
Si les gouvernements de l’Union européenne ont vu le secteur comme un « créneau porteur » permettant de relancer la croissance, voire même de renouveler le parc de véhicules, la production de cette nouvelle énergie dite verte pose de nombreux défis environnementaux.
En France, le gouvernement a promis de dépenser plus de 7 milliards d’euros sur dix ans pour développer ce secteur en pleine transformation.
Précisons-le, l’hydrogène pur est très peu présent à l’état naturel. Aujourd’hui, plus de 95 % de l’hydrogène produit dans le monde est issu du méthane, du pétrole ou du charbon, par des procédés très polluants, notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
À la demande de Reporterre, une équipe de chercheurs de l’Atelier d’écologie politique a calculé combien d’électricité serait nécessaire pour faire rouler les camions grâce à de l’hydrogène produit par électrolyse avec de l’électricité non fossile. Résultat : pour alimenter cent mille camions de plus de seize tonnes parcourant une moyenne de 160.000 km/an, il faudrait 92,4 TWh/an (térawattheures par an), soit quinze réacteurs nucléaires ou 910 km² de panneaux solaires. Et si on cherchait à remplacer la totalité du parc de poids lourds en faisant rouler trois millions de camions à l’hydrogène, il faudrait alors 2.772 TWh/an, soit 427 réacteurs nucléaires ou 27.200 km² de panneaux solaires.
Sources : AFP, Reporterre
« la demande croissante en hydrogène du secteur des transports – pour sortir du moteur thermique »
https://www.h2-mobile.fr/actus/moteurs-thermiques-injection-hydrogene-aussi-efficaces-piles-a-combustible/
« Scania, qui a annoncé l’abandon des groupes motopropulseurs électriques à pile hydrogène, s’intéresse de très près au système développé par Westport Fuel Systems. »
Justement l’hydrogène est une très bonne solution dans le cadre de la transition énergétique, quand les gens auront compris que pour réduire la pollution dans les villes et atteindre la neutralité carbone il faut réduire drastiquement le trafic routier.
Ceux qui ne l’ont toujours pas intégré sont dans la fable du mauvais rendement et oublient de comparer avec les autres solutions notamment électrique à batterie (quelle puissance en simultané pour remplir les batteries de 100 000 camions électriques à batterie ? Est-elle fournissable par du PV ?).
100.000 camions électriques, au quotidien…
dès lors, pourquoi pas remettre le ferroviaire en marche, et en faisant payer les usagers de la route leur vrai cout d’usure, voire interdire tout court les camions longue distance
@Wizz : vous voulez dire vraiment faire payer les camions qui défoncent les routes ? Déjà que sur les autoroutes ils sont archi-favorisés (quand on fait le ratio prix du péage par rapport au poids par roue c’est flagrant).
Anecdote : A côté de chez moi j’ai une carrière. Et donc des camions bennes qui passent tous les jours et qui coupent les virages (défoncent les bas côtés), défoncent le bitume, etc.
Et ils passent par une route qui n’est pas faite pour eux et qui leur était interdite. Pour bien faire, ils devaient passer par une autre route, avec environ 20 min de plus.
Résultat ? A la première « menace » du département de leur faire payer la réfection de la départementale, le patron de la carrière a menacé de fermer et de supprimer les dizaines d’emplois avec.
Ben….bizarrement ils ont le droit de passer par la départementale qui est patchée tous les 6 mois et refaite régulièrement…
Remettre le ferroviaire en marche…et les transporteurs bloqueront tout 🙂
Article intéressant… Et bonne nouvelle globalement !
Merci @Elisabeth Studer
Merci
L’arnaque de l’hydrogène commence doucement mais surement à apparaître au grand jour…
@Arthur
Cela aurait été mieux avec une démonstration.
En l’occurrence c’est sûr que si on reste sur le schéma des lobbyistes de la bagnole électrique qui refusent d’admettre que pour réduire la pollution dans les villes et atteindre la neutralité carbone il faut réduire drastiquement le trafic routier on en arrive à cette conclusion. Seulement ces mêmes lobbyistes pratiquent le mensonge sur la pollution de leurs engins et sur leurs émissions de GES.
Greennwashing absolu de la part de Benoit Pottier.
Il nous annonce, pour 2030-2040, 50% de l’hydrogène à base d’énergie « renouvelable ». Ce qui est totalement bidon. Si on relit correctement ses déclarations:
85% [50%+35%] produit en utilisant du gaz fossile. Pour ces 50%, au lieu de mettre du méthane dans les réservoirs, on l’utilise pour faire du vaporeformage servant à produire de l’H2, qui devra être transporté [impossible dans les conduites de gaz existante: l’H2 est bien trop corrosif. Par ailleurs il est très volatil, donc compliqué à stocker]. Bonjour le rendement…
Pour une petite partie de ces 85% [improprement appelé « renouvelable »], on effectue une capture puis un stockage de CO2. Voeu pieu: le captage est l’arlésienne depuis 20 ans. Il est extrêmement compliqué de trouver un site sur lequel il puisse être effectué [conditions géologiques spécifiques]. Et, le captage/stockage de CO2, c’est environ 30% de pertes énergétiques.
Pour les 15% restants, il annonce des ENR, mais il s’agit pour la plus grande partie d’utiliser la biomasse, par nature extrêmement consommateur d’espace et de ressources [en Allemagne, 1 million d’hectare, soit 7% de la surface agricole du pays] est mobilisé pour produire du Biogaz, qui sert ensuite à produire 8% de l’électricité du pays]… Pas vraiment très renouvelable… Par ailleurs, le Danemark, les Pays Bas et le Royaume Uni importent des quantités astronomiques de bois issus de coupe rase pour produire de l’électricité prétendument « renouvelable ».
L’avantage, pour Air Liquide, c’est qu’avec ce système, ils continuent à produire 90/95% de leur Hydrogène avec du gaz [« pseudo-ENR » ou non, CO2 capté ou non], et donc peuvent utiliser leurs installations actuelles.
@Fab
Et donc en conclusion quelle est la solution ?
tous les problèmes n’ont pas forcement une solution (ps: celle qui nous aurait plu)
peut-être, voire surement que la réponse à quelques une de ces problèmes serait « ce n’est pas possible. Va falloir réduire le niveau de vie »
Pas faux… et aussi réduire sensiblement, d’une manière ou d’une autre, la (sur)population terrestre. Pas le choix…
Beaucoup de sociétés travaillent sur le stockage du H2 (notamment Française)
C’est aussi le moyen de stockage des EnR, et donc utile pour leur développement.
C’est également la possibilité à termes de finir avec le diesel pour le transport routier.
Ce sont des emplois en France en R&D et pour la mise en œuvre comme pour l’entretien.
C’est bon pour notre indépendance énergétique (rien que ça, cela n’a pas de prix).
… et accessoirement, c’est bon pour mes actions Air Liquide (que tout bon père de famille doit avoir dans son portefeuille)
pour finir le diesel des camions, il y a le train
ensuite, des petits camions pour les trajets finaux
et si on opte pour une source d’énergie non intermittente, pilotable, alors on n’aura plus besoin de solution de stockage!!!