Dans une décision publiée cette semaine, le JDP, instance liée à l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a donc mis à l’index le site internet de la Bluecub, lequel présentant la voiture comme « Ecologique » en précisant « 0 bruit, 0 odeur, 0 émissions de CO2″. Le jury estime que ces éléments ne permettent pas à eux seuls, de qualifier le service d' »écologique ». Pour lui, si l’utilisation des véhicules électriques apparaît certes comme étant « moins polluante que celle de véhicules conventionnels« , elle entraîne plus de pollution que d’autres modes de transport, compte-tenu des sources d’énergie nécessaires à son fonctionnement. Pour rappel, 75% de l’électricité est d’origine nucléaire en France. Au final, le jury a demandé que la diffusion de cette publicité ne soit pas renouvelée.
Saisi par l’Observatoire du Nucléaire, ONG anti-nucléaire, le JDP rappelle pour justifier sa décision le point 6/3 de la recommandation « Développement durable » de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) qui indique que « Dans le cas où il serait impossible de justifier des formulations globales (ex : écologique, vert, éthique, responsable, préserver, équitable, durable,…), la publicité doit les relativiser en utilisant des formulations telles que « contribue à » ». Dans le cas de la Bluecub, « la publicité litigieuse fait état du caractère « écologique » du service promu, sans le moindre élément de relativisation ou de comparaison. » Cette décision fait suite à d’autres du même type contre nombre de constructeurs utilisant des arguments semblables.
Le directeur de communication du groupe Bolloré a déclaré qu’il allait se conformer à la décision : « en bons élèves, s’il faut retirer un mot d’une pub, on va le retirer » , ajoutant toutefois qu’une fois obtenus des certificats d’énergie renouvelable pour ses Bluecub à Bordeaux – comme c’est déjà le cas à Paris et à Lyon – « on remettra le mot qu’on veut« . Il n’est pas certain que ce ton un peu passif-agressif soit de nature à apaiser les plaignants…
Source : Jury de Déontologie Publicitaire et AFP
Crédit Photo : Bolloré