Bus Macron Flixbus 100 % électrique … Paris-Amiens 

Symbole quand tu nous tiens ! Quoi de symbolique pour lancer la première ligne d’autocar longue distance 100 % électrique que la liaison Paris – Amiens ? Reliant ainsi la ville de résidence du locataire actuel de l’Elysée – Emmanuel Macron – à sa ville de naissance, le tout via un bus Macron ! A quand une liaison Paris – Le Touquet diront certains ! Certes, le seuil de 200 km est imposé par de structurantes contraintes techniques.

Première mondiale

Selon le « Courrier Picard », l’opérateur allemand Flixbus va prochainement mettre en service la première ligne d’autocar électrique entre la capitale française et la capitale picarde. « Une première mondiale, nous avons vérifié », se félicite déjà Yvan Lefranc-Morin, directeur général de Flixbus France, entreprise présente en France depuis 2015. Le car électrique, construit par l’entreprise chinoise Yutong, mais préparé en France par une société alsacienne , parcourra les 170 km qui séparent Paris d’Amiens. Le tout dans le cadre d’un partenariat avec l’opérateur B.E. Green, une filiale du groupe autocariste Dominique.

Amiens, un choix technique …

Les raisons du choix d’un tel trajet seraient avant tout guidées par des éléments techniques nous affirme-t-on en guise d’arguments. Flixbus  recherchait avant tout une ville située à moins de 200 kilomètres de Paris, distance maximale pour l’autono mie des batteries.De ce fait, Amiens, déjà desservie par la compagnie, mais qui ne disposait pas de trajet direct vers Paris, « s’est imposée naturellement. » Ou quand le hasard fait bien les choses …

Constructeurs européens concentrés sur le secteur urbain

Le choix d’un bus du constructeur Yutong, l’un des deux grands leaders en Chine sur ce marché s’est lui aussi imposé « naturellement ». « Pour le moment, les constructeurs français, et même européens, préfèrent se concentrer sur les bus électriques urbains » affirme Patrick Mignucci, le patron des autocars Dominique qui a lancé sa filiale B.E. Green en 2010. Selon lui, ils en ont les capacités techniques mais le marché n’est pas encore suffisamment attractif.

Daimler ou Bolloré pourraient être les premiers constructeurs européens à se lancer à leur tour sur ce marché, mais à l’heure actuelle, ils demeurent avant tout dans l’attente de commandes publiques ou privées. Mais la prudence n’est pas forcément la meilleure conseillère alors que la Chine compte bien inonder le reste du monde avec ses autocars électriques.

Un retour sur investissements rapide

Reste qu’en dehors de l’aspect écologique, l’intérêt financier est bien réel si l’on en croit Yvan Lefranc-Morin. Lequel précise qu’un bus 100 % électrique dépensera une douzaine d’euros pour faire le plein d’électrons qui lui permettra de parcourir d’une seule traite la distance Paris-Amiens. L’équivalent en gazole coûterait au moins 70 €.

Certes, un bus électrique coûte à l’achat 30 % de plus qu’un bus thermique (essence ou diesel), soit environ 400 000 €. « Mais le coût de l’énergie, ainsi que celui des pièces et de l’entretien, s’avère largement inférieur », précise Patrick Mignucci. Une formule très vite rentable selon lui. Et qui bénéficiera également aux clients : le prix moyen du billet tournera en effet autour de 12 € pour un aller simple.

200 kilomètres : un seuil technique

Le patron des autocars Dominique souhaite néanmoins relativiser l’intérêt d’une telle solution en termes écologiques. Selon lui, cette alternative permettra effectivement « de se débarrasser d’une partie de la pollution, CO2 , NOx  et autres particules fines, des villes. »

Il estime cependant qu’au delà d’un tel seuil, la taille et le poids des batteries poseront problème. De plus, ajoute-t-il : « la technologie a fait de tels progrès que les moteurs diesels de dernière génération rejettent bien moins de ces polluants qu’auparavant. »

(15 commentaires)

  1. Une solution dès que le train n’est pas rentable… à reproduire des milliers de fois, pour la SNCF ou autre compagnie.
    Espérons que les solutions françaises soient intéressantes.

    1. Certains industriels ont dépassé leur quota d’émission de CO2. Au lieu de stopper et de se mettre en chomage technique jusqu’à la fin de l’année, ils préfèrent continuer, et de payer des pénalités compensation CO2

      De l’autre côté, en plantant des arbres, ça permet de retirer X tonnes de CO2 de l’atmosphère. Ça permet aussi de réclamer sa part de récompense CO2.
      Le même principe marche aussi lorsqu’on remplace (partiellement) la production d’un groupe électrogène d’un village africain par des éoliennes ou des panneaux solaires, en évitant d’émettre X tonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère

      Un autocar diesel, ça dégage du CO2. Remplacer son moteur thermique émetteur de CO2 par un autre ne dégageant pas de CO2, ça permet…..

      1. C’est complètement débile de dire ça quand on pense que :
        – 1er,un vieux bus pollue moins par siège qu’une voiture moderne avec une personne à bord.
        – 2ème un bus thermique moderne Euro6 pollue moins qu’une voiture ancienne.
        Franchement, elle est ou la régression ?
        Polluer plus est le but ultime ?

  2. Petit comparatif intéressant sur Paris – Amiens
    – bus Ouibus durée 2h30 prix à partir de 7 €,
    – train électrique SNCF intercités 1h07 prix à partir de 17,50 €,
    – train électrique SNCF TER 1h36 prix à partir de 22,80 €.

    1. Exemple flagrant des deux mondes, les pauvres prendront le car et les riches le TGV.
      Le réseau SNCF n’a pas été entretenu sur les lignes courantes juste pour favoriser les LGV et maintenant on va dire aux français (hors IDF) qu’ils prendront le car puisque c’est génial le car !
      Quant au bilan écologique, c’est pas fameux.

      1. Drôle de progrès, avant les trains, des lignes nombreuses, des prix honnêtes, pour tous…
        Désormais retour au bus, lent, moins confortable, encore mazouté le plus souvent…

        Triste.

        1. Oui, certes, mais quand ce n’est pas rentable cela devient insupportable pour le contribuable.
          Heureusement que les bus pollue 50 fois mois qu’il y a 40 ans… enfin presque, théoriquement …

  3. « « Une première mondiale, nous avons vérifié », se félicite déjà Yvan Lefranc-Morin, directeur général de Flixbus France »
    Ce qui prouve que d’habitude, les annonces sont balancées sans vérification 😉

  4. @SGL : Juste pour savoir…pkoi d’un côté c’est « pollution par siège » et de l’autre « une personne à bord » ? 😉

    Il faut comparer la pollution par passager dans les deux cas.

    1. Ça risque de ne pas changer beaucoup la donne sur le principe @Thibaut
      Un bus fait minimum 50 places, quand il en plein, la pollution est diviser par 50 pour avoir la pollution par siège.
      Même relativement vieux, le bilan est déjà meilleur que la plupart des voitures modernes (même si elle transport 5 personnes à bord).
      Maintenant la police nous dit que certains car/bus, lors des contrôle anti-pollution, sont carrément moins polluant qu’une seule voiture dans certains cas.
      Là, la différence de pollution par passager s’envole et atteint des sommets !

  5. @208
    Sauf que la ligne Amiens Paris est loin d’être non entretenue et non rentable.
    Il y a un train toutes les heures (voir toutes les 1/2 h en pointe) assurée bientôt par des Bombardier Regio2N avec 350 places assises mini.

    Par contre sur des lignes non électrifiées pour remplacer des autorails de 60 places, cela peut se justifier, par exemple un Nantes Pornic. Cependant l’infra vient d’être refaite et la région PL étudie son électrification pour y faire circuler un tram-train.

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