Alors que l’Europe cherche à donner naissance à un géant européen de la production de batteries, c’est le géant chinois qui lorgne sur notre continent pour y installer sa première usine hors de Chine. L’implantation devrait être annoncée très prochainement.
La Chine a déjà son géant des batteries, avec CATL (Contemporary Amperex Technology Co. Limited), qui profite de la croissance du marché chinois, mais part aussi à la conquête de clients en Europe. Il a ainsi déjà fait son entrée chez BMW, Daimler, Volkswagen, Renault-Nissan ou PSA.
Néanmoins, pour conquérir notre marché, il lui faudra aussi produire sur place, afin de réduire les délais de livraison. Le groupe chinois étudie donc depuis plusieurs mois une implantation en Europe, et devrait finalement prendre une décision très prochainement. Et il ne s’agit pas d’un petit projet. Car pour répondre aux besoins de ses nombreux clients, CATL aurait en projet un site d’une capacité supérieure à celle de la Gigafactory de Tesla…
La piste finlandaise
Rappelons aussi que CATL a déjà un pied en Europe. Non seulement via quelques bureaux à Paris, mais aussi (et surtout ?) un partenariat stratégique avec Valmet, qui compte devenir un acteur de le production de packs de batteries en Europe. Le groupe chinois est ainsi devenu actionnaire à hauteur de 22% de l’entreprise finlandaise.
Cela dit, la Finlande ne figure pas nécessairement en tête des priorités de CATL. Au contraire de la Pologne, de la Hongrie ou de l’Allemagne…
Et si le cheval de troie, c’etait les batteries?
Inquietant…
Pourquoi inquiétant ?
Quand un groupe français (ou européen) s’implante à l’étranger on applaudit.
Quand c’est l’inverse on tremble ou autre…pourquoi ?
Cela mérite explication, effectivement. Ce qui suit n’est que mon avis.
– la différence fondamentale est que lorsque PSA s’installe en Chine, ce doit etre via une entreprise locale qui possède une majorite dans la JV. De plus, cela permet de faire un transfer de technologie. L’europe n’a pas un tel systeme protectionniste.
– en s’implantant en Europe, une societe chinoise qui fabrique des elements d’une voiture made in Europe ne souffre pas du « made in China » qui a toujours plus ou moins bloque les ventes de voitures chinoise sur le vieux continent.
– enfin, les chinois controle une bonne partie du marche des matières premiere, ce qui potentiellement rendrait leurs batteries made in Europe moins cheres que les batteries européennes made in Europe. Cela pourrait leur permettre de « verrouiller » en partie le marche et de rendre plus difficile l’implémentation de nouveaux concurrents sur ce marche, faute a une rentabilité plus difficile a atteindre.