Allemagne : les politiques critiqués sur le biodiesel

Suite aux volontés conjointes des gouvernements Européens, l’industrie du biodiesel s’est, logiquement, développée. De nombreuses plantations ont été créées mais elle ont un rendement bien inférieur à leurs capacités, car le marché n’est pas au rendez vous… à en croire Raffaello Garofalo, secrétaire général de l »European Biofuels Board« , association d’industriels. « On nous a promis un marché qui n’est pas là. Il arrivera mais en attendant, nous devons faire face à un désert ». Les politiques sont pointés du doigt, particulièrement leur schizophrénie lorsqu’il s’agit de biocarburants…

En effet, l’Allemagne, plus grand consommateur de biocarburants, a décidé de les taxer, ce qui a fait inévitablement chuter les ventes. On se souviendra pourtant des accords signés au niveau Européen le 27 avril dernier sur la question des biocarburants en particulier. Les pays de l’Union avaient alors alignés leur position sur celles de la Commission Européenne qui était d’intégrer 10% des biocarburants dans la consommation totale d’ici 2020…

Raffaello Garofalo en rajoute une couche. « L’industrie du biodiesel est en surcapacité. Il est évidemment plus facile de construire des usines que de passer des lois. Si rien n’est fait, il n’y aura aucun vrai débouché ». Illustration, en Allemagne, les ventes de biocarburants à la pompe ont baissées de 30 à 40 % depuis décembre 2006. La production était pourtant en hausse entre 2005 et 2006, passant de 2 à 3.2 millions de tonnes.

L’attractivité en terme de prix des biocarburants n’existe pas ou plus, à cause des taxes. Le gouvernement allemand a indiqué qu’il ne pouvait pas avoir les moyens de compenser la perte de revenus pendant que les conducteurs passaient du diesel, qui est fortement imposé, aux biocarburants, à l’époque moins taxés. D’ou l’apparition de nouvelles taxes… C’est un peu le serpent qui se mort la queue. Le gouvernement veut encourager le développement des biocarburants tout en gardant l’argent issu des taxes de l’essence. Et en France ? Comment le gouvernement va encourager la consommation de biocarburants sans en augmenter les taxes ? Vaste problème. Je vous rappelle juste que notre président sortant souhaite faire de la France le premier producteur de biocarburants d’ici 2010.

Ajoutons à cela les problèmes purement techniques liés aux caractéristiques des carburants bio : On consomme plus qu’avec un carburant fossile, le moteur doit être plus surveillé. Bref, les biocarburants doivent être bons marchés pour fonctionner. Ah, l’écologie et la politique, parait que c’est à la mode !

Source : International Herald Tribune

Image : Rrealm sur FlickR

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *