AIRe milite pour le retrofit électrique

Souvenez-vous de Ian Motion. La jeune société promettait des Mini (les vraies) électrifiées pour l’automne 2016. Depuis ? La société rame contre des démarches administratives comme la France sait en pondre. Avec Brouzils Auto, Carwatt et Retrofuture, ils ont créé les Acteurs de l’Industrie du Rétrofit électrique ou AIRe.

Le « rétrofit électrique » qu’est-ce que c’est ? C’est le fait de prendre une voiture d’occasion, thermique, essence ou diesel, et de la transformer en véhicule électrique. Dans plus de 20 pays, et chez tous nos voisins, le rétrofit est autorisé et même encouragé. L’Angleterre est le pays le plus ouvert avec une simple déclaration de transformation (et un passage au MOT bien entendu). Pour les autres, une autorisation d’un organisme local, ou un dossier de conversion suffit. Ainsi un rétrofit classique permet d’avoir un véhicule « ancien » mais qui pollue moins qu’à sa sortie, voire qui acquiert un filtre à particule qui n’existait pas à l’époque par exemple.

Le rétrofit électrique et le rétrofit « classique » sont tellement compliqués à mettre en oeuvre que personne ne s’y risque vraiment. On compte quelques transformations artisanales, chères. Pourtant, il y a des emplois à la clé. Sans compter que cela permet à moindre frais de passer à l’électrique puisque l’on fournit le véhicule donneur.

Le rétrofit, source d’emplois locaux et de bénéfices environnementaux

Et tout peut y passer, voiture, bus, camions, motos, bateaux, tracteurs, etc. L’association loi 1901 veut donc faire connaître du grand public cette possibilité et faire bouger les politiques pour qu’ils finissent par autoriser une filière professionnelle à se lancer en France. Après tout, la France homologue bien un boitier pour passer à l’éthanol, pourquoi rien n’est fait pour l’électrique ?

Chez Carwatt, l’idée est de prendre des batteries « usagées » (lire : avec 50 à 60% de capacité) et de les implanter dans des fourgons pour la livraison du dernier kilomètre ou des activités routinières. Chez Brouzils Auto (Vendée) c’est une Coccinelle qui sert de démonstrateur. Ou comment concilier l’ancienne avec une pollution à l’usage moindre (et des pannes moindres également).

Il y a plein d’autres projets de « retrofit électrique ». Pour le moment, à part la Mehari électrique Eden Cassis qui bénéficie de la réglementation quadricycle lourd, les autres projets sont au point mort ou presque. Dommage. A noter que pour une transformation électrique, à date, il faut compter pas loin de 30 000 euros car tout est artisanal. Avec la création d’une filière, le prix descendrait à environ 15 000 euros hors véhicule donneur. Théoriquement, ces véhicules pourraient être éligibles prime à la conversion (a minima) et pourquoi pas avec un peu de volonté de l’état, un bonus électrique, même partiel. De quoi rouler électrique à moindre frais.

(18 commentaires)

  1. Le rétrofit classique est déjà pratiqué pour les bus (installation d’un FAP par exemple).
    Si le jeu en vaut la chandelle il n’y a pas de raison que les constructeurs ne pratiquent pas le rétrofit.
    Mais comme pour les VP, les problèmes ce sont le prix et l’adaptation du véhicule à la transformation.
    Parce que même à 15 000 € avec une capacité limitée du fait de la limitation de la structure du véhicule, qui cela intéresse-t-il vraiment ?

    Je suis sûr que je verrai des rétrofits de train avant du rétrofit de bus et bien avant du rétrofit de VP.

    1. Pour information du rétrofit de trains va bientôt avoir lieu.
      Le Regiolis de chez Alsthom a une conception modulaire qui lui permet en sortie d’usine d’être 100 % électrique ou bimode bicourant (la version 100 % thermique n’est même pas proposée).
      Sur les versions hybrides, la traction est électrique mais le courant est produit par un power-pack (unité composée d’une moteur diesel et d’une génératrice installées dans un bâti fixée sur le toit du train).
      Dès la conception, il a été utilisé des moteurs de camion qui devront être remplacés à mi-vie de la rame.
      Ne serait-ce que le remplacement de ces moteurs représente du rétrofit avec installation d’un moteur répondant aux normes plus récentes.
      Mais ce moteur (au moins 4 par train) peut être remplacé par des batteries, une pile à combustible ou un moteur fonctionnant avec un autre carburant. Comme il y en a 4 on peut panacher en gardant un moteur, en installant 2 packs de batterie et une PAC.

    2. @Christophe à 15000€ je pense que cela intéressera les possesseurs de voitures de collection qui n’auront bientôt plus le droit de rouler dans les grandes villes en thermique.

      Un passage à l’électrique et voilà (en plus plus fiable que la veille mécanique)

      1. @versdemain
        Pourtant la CG collection est actuellement le seul moyen de pouvoir rouler avec une vieille voiture dans les villes qui ont mis en place des interdictions.
        Une Citroen C des années 1920 convertie à l’électrique ce serait un délit de destruction du patrimoine.

        Ce n’est pas parce que l’on convertit un véhicule à l’électrique que l’on pollue moins.

  2. Excellent, si ça peut faire bouger l’Etat sur le sujet.
    En plus quand on se targue d’objectif sur la pollution via la promotion de l’electrique, le retrofit permet aussi de limiter la pollution liée à une nouvelle production de caisse/interieur… etc soit une vraie reduction de la pollution.

    1. la france étant un pays producteur d’automobiles, pas sur que nos grands constructeurs regardent ça d’un bon oeuil

      1. Faut savoir ce qu’on veut, le gouvernement lutte vraiment en faveur de solutions écologiques ? Ou nous la mets bien profond quand ça l’arrange.. ?

    1. On ne parle pas de faire une conversion à l’électrique pour sa Xsara 1.9D, mais pour une voiture ayant un peu de « cachet » et avec laquelle on souhaite continuer à rouler : Mini, Deuche, DS, 504 Coupé, Alfa Spider, etc…

      1. Bah celles-là, le plus souvent essence au passage, peuvent rouler un peu en véhicule de collection plaisir (et non pas en collection-je-vais-tous-les-jours-au-bureau)

        Dans ce cas, 15000 euros pour 3000 km par an, cela fait cher (mais le plaisir le vaut peut-être)

        Pour un vehicule banal, bof bof une zoe electrique d’occasion vaut 7-10 keuros !

        A l’inversion, le propriétaire d’un gros SUV à 60 keuros neuf et 30ke en occasion va-t-il l’électrifier ? bof, je n’y crois pas

        Le seul marché de niche que je vois est celui des petits utilitaires de Mairie qui roulent peu, ou bien sur des espaces particuliers (parcs de loisirs, iles, etc)

        1. @mmc : en fait bcp de gens ne sautent pas le pas du véhicule de collection par peur de la panne.
          En théorie (pays merveilleux ou tout est possible), bcp savent comment fonctionne un moteur de deuche ou de cox. En pratique…on à l’air bien BIIIP à faire venir un dépanneur qui se fout de vous en vous dépannant en 30 secondes. 😉
          Le véhicule modernisé fonctionne très bien aux USA ou au UK.
          Cela permet de rouler différent tout en ayant un véhicule plus fiable.

          Avec le VE, on perd le charme du bi-cylindre 2CV par exemple, mais on est pratiquement certain de démarrer au quart de tour le jour où on veut partir en balade.
          D’autres ont des voitures de famille dont le moteur est rincé mais qu’ils souhaitent conserver,
          d’autres enfin (et surtout) ont par exemple une Twingo 1 en très bon état de carrosserie ou intérieur, et souhaite pouvoir continuer d’avoir le véhicule tout en passant à l’électrique.

          « une zoe electrique d’occasion vaut 7-10 keuros ! » > Certes, mais là on revient à comparer du neuf et de l’occase pour la partie mécanique. Pas tout à fait la même chose.
          Enfin s’ils se lancent dans l’électrification des véhicules c’est qu’il y a un marché, sans doute de niche mais suffisant pour une filière.

  3. Celle-ci a été développée sur la base Coradia Lint (branche allemande liée à un rachat). Il a deux caisses sur 4 bogies.
    Le Regiolis est sur la base Coradia polyvalent (branche française) 4 caisses sur 6 bogies ou 6 caisses sur 8 bogies (sécable au milieu).
    Mais la partie hydrogène a été conçue à Tarbes et peut être implantée sur un Regiolis.

      1. Tu veux dire ferrovipathe ?
        Je ne suis pas plus passionné de train que de voiture mais comme je fais mon bilan carbone j’ai bien été obligé de m’intéresser aux différents moyens de transports et à leur technologie.

  4. L’électrification d’un véhicule pour lequel ça n’a pas été prévu parait être une opération compliquée, au moins pour positionner les batteries ( ailleurs que dans le coffre si possible ). Cela ne peut concerner que quelques personnes car même si on est amoureux de sa Twingo 1, si l’on n’a plus de coffre ou si l’on ne peut plus avancer ou reculer la banquette arrière car plus de place à l’arrière, où est l’intérêt ? D’autre part il faut considérer la gestion du freinage, pas toujours simple sur des véhicules correctement étudiés au départ ( Zoé, Leaf, etc…) alors un bricolage sur de vieux véhicules cela me parait audacieux, et inutilement coûteux. D’autre part un « vrai  » véhicule de collection verra sa valeur chuter car il ne ressemblera plus à rien. Maintenant ceux que ça amuse …c’est leur droit le plus strict.

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