Accord de l’UE contre le thermique : choix politique et non industriel selon Tavares (Stellantis)

Tavares ni surpris ni choqué 

« Nous ne sommes ni surpris, ni choqués par la décision » prise par les 27 membres de l’UE. « Nous sommes organisés pour y faire face. Ils décident, nous exécutons », a-t-il ajouté.

« Le choix de l’électrification » du parc automobile « est un choix politique et non pas industriel, nous nous conformons à la décision », a poursuivi Carlos Tavares.

L’usine de Stellantis en Moselle est déjà en phase de reconversion

L’usine Stellantis de Trémery, en Moselle, longtemps le plus important site de moteurs diesel du monde, a déjà entamé sa reconversion dans l’électrique. A l’heure actuelle, 1 400 moteurs électriques sortent chaque jour des deux premières lignes de production dédiées à ce type de motorisation. Environ 3 850 moteurs diesel et 1 250 moteurs essence sont aussi fabriqués quotidiennement sur le site.

Stellantis va accélérer la mutation de Trémery

Stellantis va accélérer la mutation de son usine de Trémery (Moselle) : le groupe automobile prévoit ainsi que 50% des moteurs qui sortiront du site en 2024 seront électriques.

Annonçant même vouloir produire 100% de véhicules électriques en 2030.

Les syndicats s’inquiètent d’une casse sociale d’une ampleur inédite

FO, premier syndicat du constructeur, s’est inquiété mercredi d’une décision source d’une « casse sociale d’une ampleur inédite » pour le secteur. Lequel s’avère d’ores et déjà lourdement impacté par la crise sanitaire et la pénurie de semi-conducteurs.

Dans un communiqué, l’organisation syndicale appelle le gouvernement à convoquer un « +sommet de l’auto+ pour poser les bases d’une transition industrielle et sociale historique », et garantir la pérennité des usines.

« La fin des moteurs thermiques, et celle des hybrides, pourrait supprimer à terme des centaines de milliers d’emplois (…) alors que l’électrification de la production va en créer à peine 70 000. Le calcul est aussi simple qu’effrayant », souligne FO.

L’interdiction des moteurs thermiques doit encore franchir les fourches caudines des euro députés

Si l’interdiction de la vente des voitures neuves dotées de moteurs thermiques  a certes été approuvée par les 27, après avoir été proposée par l’exécutif européen en juillet 2021, tout n’est pas joué pour autant. Le projet qui ferait la vie belle aux voitures électriques doit encore être discuté devant les eurodéputés. Les lobbies automobiles ne se priveront pas d’agir d’ici là pour tenter de stopper une course à l’échalote électrique.

Une interdiction destinée notamment à satisfaire les objectifs climatiques de l’Europe

Reste qu’au-delà de l’aspect industriel, une telle décision a notamment pour objectif de permettre au continent européen d’atteindre ses objectifs climatiques. Est particulièrement visée l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Si l’automobile est certes le premier mode de déplacement des Européens, elle représente un peu moins de 15% des émissions de CO2 totales de l’UE, un des premiers gaz responsables du réchauffement climatique.

Développement des bornes de recharge : urgence à rattraper le retard

Alors que les constructeurs s’inquiètent d’une demande insuffisante des consommateurs pour le 100% électrique, la Commission a également préconisé de fortement développer les bornes de recharge. La problématique du manque d’autonomie reste en effet un frein majeur à l’essor des ventes de VE. Les constructeurs ne voudraient pas être contraints de produire et de commercialiser des véhicules ne trouvant pas acquéreurs …

Pour Carlos Tavares, « l’infrastructure est en retard par rapport au nombre de voitures que nous vendons ». « Un consommateur n’achètera pas un véhicule électrique tant qu’il n’est pas convaincu qu’il peut le charger facilement », a-t-il souligné. « Nous sommes en train d’augmenter l’autonomie de nos véhicules, la technologie progresse vite : pour autant, il faut pouvoir charger les voitures », a-t-il ajouté.

Notre avis, par leblogauto.com

Un tel discours laisse poindre un désaccord à peine voilé sur le bien fondé d’une telle décision. S’il avait été franchement pour, Carlos Tavares l’aurait crié à cor et à cri. Là, au contraire, il tient à noter qu’il s’agit d’un accord qui se veut avant tout politique – pour relancer l’économie en « renouvelant le parc » tout en se montrant environnement compatible – et non pas industriel.

Sources : AFP

(5 commentaires)

  1. J’évoquais la typo du site récemment. Je m’aperçois lire l’intro en gras sans difficulté puis après deux paragraphes (justement très peu séparés et semblant être une litanie de mots) je lâche prise.

    Peut-être qu’en gras ce serait très bien déjà.

    (lecture sur smartphone uniquement)

  2. Choix politique et non industriel ? Qu’est-ce que ça veut dire ? La commission européenne fait de la politique aux dernières nouvelles, pas autre chose.

    Tavares ne veux en fait pas déclarer de façon claire qu’il est opposé à cette décision. Il a toujours déclaré que les véhicules electrique sont une abberation mais maintenant qu’il en vend il ne peux plus le dire ouvertement !

  3. Si l’automobile représente seulement 15% du volume d’émissions en C02 en Europe, quid du reste ? L’automobiliste paye (encore une fois) l’addition… Je considère que l’électrique sur longs trajets est une ineptie car nous avons le train. Autant prendre ce moyen de transport pour faire de longs trajets et sans perdre de temps. Certains crient au génie lorsque Tesla présente son poids lourd électrique, alors qu’il existe le fret par voie ferrée depuis des décennies mais complètement délaissé par nos politiques…

  4. Il va effectivement y a avoir entre 100 et 200 000 salariés de l’automobile, de l’ouvrier a l’ingenieur, qu’il va falloir reconvertir dans les secteurs d’activité en penurie de main d’oeuvre : aides a domicile et aide-soignants, commis de cuisine, serveurs, livreurs a velo, guides touristiques, saisonniers du tourisme et de l’agriculture, ouvriers du BTP… Reste a savoir si ces personnels techniques et qualifiés accepteront de se reconvertir dans ces secteurs d’activité où leur expérience ne vaudra rien, et si les chefs d’entreprises accepteront de les embaucher compte tenu de leurs profils et experiences tres éloignés des services.

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