Principales revendications : l'obtention d'un tarif minium et de meilleures conditions d'exercice.
Opérations de perturbations de la circulation
Réunis tôt dans la matinée porte Maillot, les manifestants ont bloqué partiellement la circulation aux abords du Palais des congrès. Ils ont par la suite mené des opérations escargot entre l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et la capitale, perturbant la circulation sur l'autoroute A1.
Réunion au Ministère des Transports
Une délégation était reçue jeudi soir au ministère des Transports. Mais Karim Aissaoui de la CFDT-VTC, syndicat organisateur de cette mobilisation avec FO Capa-VTC, a d'ores et déjà prévenu : « On ne veut pas de promesses, on veut des garanties".
Action en faveur d'un tarif minimum
Parmi les revendications des "VTC en colère" figure au tout premier rang l'instauration d'un tarif minimum. Constatant que les prix ont encore baissé – ce qui les conduit à gagner « moins de 4,50 euros par heure , ils considèrent cette situation inacceptable. Reprochent aux plates-formes de faire la loi sur le marché. Ils regrettent par ailleurs que rien ne soit prévu sur ce point dans la future loi d'orientation sur les mobilités (LOM).
Les syndicats s'alarment par ailleurs du fait que les chauffeurs « n'arrivent même plus à payer les charges et encore moins un salaire."
Avancées aux Etats-Unis
Les revendications des chauffeurs VTC français s'inspirent des avancées obtenues par leurs collègues américains ces derniers mois. En août dernier, la ville de New York a ainsi adopté la création d'un salaire horaire minimum pour les conducteurs VTC. Son montant, voté en novembre, s'élève à 17,22 dollars (soit 15 euros). Leurs homologues US ont également obtenu qu'aucun nouveau permis VTC ne puisse être délivré durant un an.
Demande de numerus clausus VTC
Les manifestants réclament par ailleurs un numerus clausus (limitation) des cartes de VTC. Déplorant parallèlement un "business des fausses cartes". Ils mettent en avant l'impact de telles pratiques frauduleuses sur le respect des règles de la concurrence mais également en terme de sécurité.
"Si un chauffeur a un accident avec une fausse carte, ni le passager ni le conducteur ne sont assurés", a tenu à souligner un des représentants syndicaux.
En France, depuis le 1er janvier 2018, seuls les titulaires d'une carte VTC peuvent exercer, mais selon les syndicats, le nombre de nouveaux chauffeurs VTC pourrait se situer entre 5.000 et 6.000, en 2019 sur 36.000 enregistrés en préfecture actuellement. Une situation impossible selon eux.
Demande de détaxation partielle de la TICPE
Les chauffeurs réclament également une détaxation partielle de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Une mesure que les chauffeurs routiers, les agriculteurs, les taxis, les ambulanciers ont d'ores et déjà obtenu.
Les représentants tiennent à rappeler qu'il s'agit d'une revendication portée depuis le mois de novembre, et avant que ne débute le mouvement des Gilets jaunes. Selon eux, "il y a deux ans, les charges liées au gasoil représentaient entre 600 et 700 euros par mois, aujourd'hui elles se situent entre 800 et 1.000 euros par mois".
Mission interministérielle
Côté ministère, on tient à préciser que les organisations des chauffeurs VTC ont été reçues "ces derniers jours" mais également "dès le mois de décembre".
"Le gouvernement a lancé une mission interministérielle chargée de travailler et de faire des propositions sur l'équilibre du secteur et toutes les questions liées à sa régulation", dont le rapport lui sera remis "dans les prochaines semaines", a par ailleurs indiqué le ministère. Ajoutant que cette étape sera suivi d'une concertation pour "déboucher sur des solutions concrètes".
Elisabeth Studer avec AFP