Trump lance la bataille de l'acier, au grand dam de l'automobile
Vives tensions ces derniers jours après plusieurs déclarations de Donald Trump. Constructeurs et politiques ne manquant pas de réagir.
Vives tensions ces derniers jours après plusieurs déclarations de Donald Trump. Constructeurs et politiques ne manquant pas de réagir.
Vives tensions ces derniers jours après plusieurs déclarations de Donald Trump. Constructeurs et politiques ne manquant pas de réagir.
Afin de mieux appréhender le sujet et ses impacts prévisibles sur l'industrie automobile, rien de mieux qu'un petit flashback assorti d'une analyse appropriée.
Alors, reprenons, point par point, tant il devient parfois difficile de suivre l'impétueux président US. Lequel n'en demeure pas moins soumis à des pressions. Les industriels de l'acier auront semble-t-il eu raison des arguments invoqués par le secteur automobile.
Lors d'une réunion, jeudi 1er mars 2018, à la Maison Blanche avec les groupes industriels US de l'acier, Donald Trump a déclaré qu'il prévoyait d'imposer des droits de douane élevés sur les importations d'acier et d'aluminium. Les tarifs seraient nettement revus à la hausse. En effet, il prévoit d'appliquer pour tous les pays un taux de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium.
Le locataire de la Maison Blanche souhaite aller vite : "la semaine prochaine, nous signerons le contrat. Et pour la première fois, vous serez protégé. Un long moment" a-t-il même déclaré.
Enfonçant le clou sur Twitter, Donald Trump a argumenté sa politique en affirmant que les industries de l'acier et de l'aluminium US – ainsi que beaucoup d'autres - avaient été "décimées par des décennies de commerce inéquitable et de mauvaises politiques avec des pays du monde entier". Ajoutant : "nous ne devons pas abandonner notre pays, nos entreprises et nos travailleurs Nous voulons profiter de la gratuité, de l'équité et du SMART TRADE! "
Un proche du président a néanmoins tenté de modérer se propos...prévoyant que ce discours pour le moins belliqueux provoquerait des réactions en chaîne. Il a ainsi déclaré que les détails de la décision pourraient encore être soumis à modifications, envisageant même que certains pays puissent bénéficier d'exemptions.
Attention de ne pas voir dans cette déclaration de guerre, les uniques effets du caractère impétueux de Donald Trump. Selon Automotive News, il aura agi avant tout sous la pression des législateurs de son parti - républicain - en vue d'adoucir le coup porté par l'acier étranger.
Même si, des producteurs de boissons comme Coca-Cola jusqu'aux constructeurs automobiles, avertissements ont été lancés. Affirmant, ainsi, qu'une politique répressive pourrait augmenter les prix dans leur secteur respectif et coûter des emplois. Mais, de leur côté, producteurs et salariés US de l'acier ont appelé Trump à défendre leur industrie face aux effets de la surproduction chinoise.
Aussi, la décision constitue une défaite pour l'industrie automobile. En effet, elle avait exhorté le président à ne pas suivre les récentes recommandations du Département du Commerce visant à limiter les importations d'acier et d'aluminium. Arguments invoqués : les mesures visant à soutenir les producteurs de matériaux américains finiraient selon elle par ruiner l'industrie automobile US.
Les Big Three (General Motors, Ford et Fiat Chrysler Automobiles) affirment que la combinaison d'une hausse de tarifs douaniers et de mise en œuvre de quotas augmenterait leurs coûts, même si la plupart de leurs matières premières proviennent des États-Unis.
Côté fournisseurs, on estime indispensable de pouvoir compter sur les importations de produits spécialisés et pour ce faire, d'être exempté des limitations envisagées.
"Nous sommes préoccupés par les conséquences imprévues que les propositions pourraient avoir" avaient d'ores et déjà déclaré ainsi déclaré Chrysler, Ford et General Motors, dans un communiqué avant même la décision de Trump. Les Big Three voyant d'un très mauvais œil toute éventuelle hausse des prix de l'acier et l'aluminium, ici aux États-Unis, par rapport au prix payé par leurs concurrents mondiaux. Redoutant ainsi de ne plus être concurrentiels sur le marché mondial.
Certes, les acheteurs d'acier et d'aluminium devraient pouvoir bénéficier d'exemptions s'ils peuvent démontrer que la production US est insuffisante ou inadaptée à leurs besoins.
Mais les fournisseurs automobiles ne veulent pas faire les frais d'un lourd processus gouvernemental, redoutant d'être confrontés à une interruption de leurs chaînes d'approvisionnement, et particulièrement en matière de matériaux et composants spécialisés.
Sources : Automotive News
Crédit Illustration : Timken Steel
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