Comme tous les mois, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) dévoile les chiffres de la mortalité routière. En septembre, 335 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine.
Par rapport au 257 de septembre 2015, cela représente 78 morts de plus et 30,4% de hausse. Cette hausse est d'autant plus importante que le mois de septembre 2015 avait, lui, été exceptionnellement bas (pluies et inondations limitant les déplacements) alors que cette année le début de l'automne a été particulièrement clément.
Les autres indicateurs habituels sont, eux, en baisse. Les accidents corporels baissent de 1,2% (5 136 en 2016 contre 5 200 en 2015), le nombre de blessés diminue, pour sa part, de 3,4% (6 312 personnes contre 6 534 en 2015).
Avec cette hausse, les neufs premiers mois de l'année repassent dans le rouge avec 76 décès supplémentaires soit +3,1%. Dans le détail, on peut voir que la catégorie qui remonte le plus est celle des piétons. On a connu un plus bas à 463 piétons morts par an à l'automne dernier avant de remonter ce mois-ci à 539 décès par an. Une différence de 76 piétons tués...
Devant une mortalité routière qui semble avoir atteint son palier bas intrinsèque, le gouvernement avait dévoilé plusieurs mesures dans le cadre du Comité Interministériel de la Sécurité Routière. 11 d'entre elles seront examinées à l'Assemblée Nationale dans le cadre du projet de loi de modernisation de la justice du 21ème siècle.
Parmi celles-ci, il y a la poursuite du plan de transformation des radars fixes en radars double-sens. Ce n'est pas possible sur tous les points de contrôles, mais le nombre à convertir est encore important. Les radars discriminants devraient également être de plus en plus nombreux (remplacement de radars existants). Ils permettent de distinguer les poids-lourds et les automobiles pour appliquer des vitesses limites différentes.
Les radars autonomes (autrefois présentés comme "de chantier"), qui peuvent être déplacés de point de contrôle en point de contrôle, vont aussi faire partie des dispositifs qui vont augmenter les effectifs totaux des radars. Des sociétés privées devraient aussi prochainement pouvoir faire rouler les voitures-radars. Cela permettra aux forces de l'ordre de s'atteler à d'autres missions. Outre les modifications des radars existants, 150 radars supplémentaires rejoindront le contingent en 2017 (pour un total de 4 600) puis 4 700 prévus en 2018.
Moins rentables financièrement mais (en partie) dissuasifs, 10 000 panneaux radar "leurres" devraient aussi être implantés pour faire ralentir les automobilistes.
Tout cela fait espérer de grosses amendes et des recettes en hausse. En effet, le Gouvernement table sur une hausse exceptionnelle du produit des amendes de plus de 25%. L'augmentation de l'efficacité des radars doit permettre d'atteindre 844 millions dans le projet de loi de finances 2017 d'après Les Echos. Pas sûr que cela suffise pour relancer la baisse du nombre de morts sur les routes de France.
Source : ONISR, Les Echos, illustration : Sécurité Routière
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