Le but de ces mesures est d'atteindre les 2 000 morts sur les routes d'ici 2020 et aussi de réduire le nombre de blessés, hospitalisés et/ou accidents.
Deux-roues
Dans les mesures annoncées pour les deux-roues, le contrôle technique avant toute vente d'occasion va dans le bon sens même si certains estiment qu'il s'agit du premier pas vers le contrôle technique des deux-roues généralisé. En revanche l'obligation de passer une formation de 7 heures pour piloter une moto de plus de 56 chevaux est ni plus ni moins que la réintroduction du permis gros cube. Dans les faits, il faudra passer une formation après 2 ans de permis limité à 35 kW (56 ch). Pourtant le permis est instruit et passé sur des motos dépassant les 56 ch !
Concernant le port des gants homologués pour les conducteurs de deux-roues, là c'est LA mesure qui va sauver des vies. Si si ! Ironie mise à part, seul le casque est actuellement obligatoire. Le port d'un blouson coqué (dorsale à minima) homologué aurait été plus intelligent pour comme le souhaite le CISR "limiter les blessures graves". Comment les gants vont-ils réduire les blessures de la colonne vertébrale et/ou les décès ?
Radars et infractions
Les Anglais sont souvent considérés comme les "inventeurs" du radar fixe à tout crin. Mais très vite ils se sont aperçu qu'augmenter le nombre de radars au-delà d'un certain nombre n'améliorait les chiffres qu'à la marge mais coûtait toujours aussi cher (plusieurs dizaines de milliers d'euros par radar NDLA). Ils ont donc décidé de ne pas renouveler les radars tombant en panne mais de laisser les boîtes vides. Pour éviter que les gens s'habituent à une boîte vide, le radar lui-même est déplacé de boîte en boîte régulièrement.
La France décide de faire dans le similaire. 10 000 "radars leurres" seront installées. Concrètement c'est une zone avec panneau avertisseur mais il peut ou pas y avoir un radar (mobile a priori). 500 radars viendront aussi grossir les rangs des radars actuels (environ 4 200) d'ici 3 ans. L'incertitude devrait "faire lever" le pied aux conducteurs ne sachant pas si le radar est là ou pas (et surtout son emplacement exact), de même que l'augmentation des contrôles par des radars mobiles-mobiles ou des radars déplaçables. Ici on ne s'attaque pas à la cause principale des accidents mais au facteur aggravant.
Pour les causes, il faut regarder du côté de l'élargissement de la possibilité d'imposer un éthylotest anti-démarrage ou du côté des tests salivaires de nouvelle génération pour détecter les stupéfiants. Ils éviteront une prise de sang consommatrice de temps et de ressources humaines. Cela devrait augmenter le nombre de contrôles. Côté alcoolémie, les APJ et APJA devraient voir leur possibilité de contrôle augmenter.
La délation encouragée
Actuellement, si un propriétaire de véhicule ne souhaite pas dire qui conduisait son véhicule lors d'une infraction, il peut garder le silence. Il sera alors redevable de l'amende (voir d'une amende décidée par un juge) mais aucun point ne sera enlevé (mais la pression est forte pour l'encourager à donner l'identité du conducteur). Il en va de même avec les véhicules d'entreprise qui sont utilisés par différents conducteurs.
Désormais le propriétaire d'un véhicule sera redevable de 650 euros d'amende s'il ne révèle pas le conducteur ayant commis l'infraction. Les auteurs de "petites infractions" seront alors plus enclins à se dénoncer minimisant le montant de l'amende (mais coûtant des points). Les entreprises de leur côté seront aussi plus tentées de donner le nom du conducteur, à moins que celui-ci ne paie l'amende comme actuellement. Certains ne verront là qu'un moyen de pression supplémentaire et une augmentation des amendes.
Lecture des plaques automatique et drones
Deux mesures annoncent des tests sur de nouveaux dispositifs. L'Etat va tester les contrôles par drones. Plus discrets, moins coûteux qu'un hélicoptère, plus maniable, cela pourrait permettre de faire des contrôles dans certains endroits où il est difficile de poser un radar mobile ou des jumelles.
La lecture automatique des plaques elle, déjà exploitée dans différents pays depuis très longtemps, sera testée pour traquer les défauts d'assurance ou les véhicules volés. Il faudra pour cela croiser la lecture avec différents fichiers, assurance et déclaration de vols.
Vous pouvez retrouver le communiqué du CISR ici avec l'ensemble des 22 mesures et leurs détails.
Source : CISR