Les projets de passage en "ville 30" se multiplient en France. Parmi les plus grandes villes, on compte Grenoble. Avec 160 000 habitants, la ville administrée par le Maire EELV Eric Piolle (réélu en 2020), est la plus grand commune en France passée à 30 km/h généralisée (sauf exceptions). Le 31 août, dans quelques jours, la plus grande ville à être une zone 30 géante deviendra Nantes, avec près de 310 000 habitants. Toutefois, c'est Grenoble Métropole dans pratiquement tout son ensemble qui est zone 30 soit plus de 440 000 habitants.
Toute la ville de Nantes passera donc à 30 km/h, sauf quelques axes dits structurants qui resteront à 50 km/h. Ces axes accueillent des transports en commun (Busway, Chronobus, navette aéroport, lignes express, etc). Le boulevard de la Vendée, la rue des Usines, le boulevard de Cardiff, le boulevard Martin-Luther-King, le boulevard Robert-Schuman, etc. ne sont pas concernés. Au total, ce sont environ 600 km de voies de circulation qui passent à 30 km/h. La carte devrait bientôt être disponible.
Ce passage en "ville 30" s'inscrit dans le "plan piéton-vélo" avec un calendrier accéléré suite au grand confinement de mars-avril et la volonté de faire (enfin ?) une vraie place sécurisée aux vélos et aux piétons. Cet été, quasiment toute la ville avait déjà une signalisation temporaire pour le 30 km/h. Nantes envisage en plus d'étendre les zones piétonnes pour doubler le kilométrage piéton.
La France rattrape son retard
D'autres villes devraient suivre prochainement comme Rennes, Metz, Bordeaux (plan lancé en 2017 avant le changement de municipalité) et sans doute Paris (qui a déjà une majorité de rues à 30 km/h depuis 3 ans). Avec la pandémie de Covid-19 et des transports en commun bondés (avant), est apparue une nouvelle façon d'appréhender la ville. Des "corona-pistes" provisoires ont été dessinées pour absorber un flux de cyclistes plus important. Mais, de nombreuses villes pérennisent ces aménagements. Cela devient parfois des pistes cyclables sécurisées et non des bandes cyclables comme trop souvent.
Ce mouvement fait le bonheur des cyclistes et "néo-vélotaffeurs" mais moins celui des automobilistes. Certains axes se retrouvent engorgés alors qu'ils ne l'étaient pas auparavant. Le temps que tout se cale ?
La France est un pays en retard à la fois dans l'aménagement de vraies voies de circulation dédiées aux déplacements dits doux (vélos, trottinettes, piétons, etc.), mais aussi pour ce qui est de ralentir le flot de circulation automobile. Prochaine étape, les routes cyclables inter-communes.
L'âge d'or de la voiture en ville est terminé (fini le Louvre en gigantesque parking de surface), mais ce n'est pas encore celui du tout transport en commun. Les véhicules individuels changent, mais restent individuels. La nouvelle mobilité est encore à inventer.
Deux autres gros (énormes) chantiers de ces transformations urbaines restent à accomplir. Créer des zones sécurisées pour accrocher son vélo. Ainsi que de faire respecter ces nouvelles voies de circulation, généralement squattées pas des véhicules 4 roues.
Illustration : Jibi44, modifiée par leblogauto.com