Report du débat sur les 110 km/h sur autoroute
Emmanuel Macron a décidé lundi de "reporter le débat" sur les 110 km/h sur autoroute, la proposition ayant préalablement éte faite par la Convention citoyenne pour le climat.
Raisons avancées par le chef de l’Etat : éviter que le sujet ne "s'abîme dans une polémique" et connaisse le "même sort" que celui qui a été réservé à la mesure concernant le passage de 90 km/h à 80 km/h sur els routes départementales.
"Croyez-moi, je formule cette proposition en spécialiste", a-t-il lancé en souriant, faisant allusion à sa décision de limiter la vitesse sur certaines routes à 80 km/h, portée par son Premier ministre Edouard Philippe, mesure très contestée qui avait soulevé moult protestaions en créant notamment une nouvelle fracture entre villes et zones moins urbanisées.
"J'ai présenté beaucoup de grands plans très ambitieux, avec beaucoup de choses formidables qui ont parfois été résumés à une mesure ou une petite phrase. Et ce serait profondément injuste que tout votre travail se résume à cette proposition", a-t-il poursuivi . Pour une fois prudent ?
La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des zones moins urbaines selon Macron
"La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des communes, des régions les plus enclavées", a plaidé le chef de l'Etat devant les 150 membres de la Convention.
"Pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens, il ne faut pas les diviser, il faut réussir à les embarquer tous ensemble. Si on fait ça, nos concitoyens qui sont dans les territoires les plus enclavés qui parfois mettent tous les jours 45 minutes ou une heure en utilisant les grands axes pour aller travailler, dont la vie s'organise par ses transports, ils vont dire : OK, leur projet c'est un projet urbain, il n'y a pas de place pour moi".
"Il faut faire maturer ce débat", mais "ne donnons jamais le sentiment à certains de nos concitoyens qu'on les culpabilise ou qu'on les met à l'écart. Je ne voudrais pas que vous connaissiez le même sort que moi, c'est-à-dire avoir des mois de travail qui s'abîment dans une polémique", a-t-il conclu.
Notre avis, par leblogauto.com
Le gouvernement et surtout Emmanuel Macron semblent vouloir à tout prix évitr d'accentuer le clivage social : urbains/non urbains, pauvres /riches, emplois qualifiés / non qualifiés, scissions qui avaient enflammé le mouvement des Gilets jaunes.
Le sujet est d’autant plus sensible que le coronavirus aura rajouté une autre problématique dans le domaine des transports. Certains préfèrent en effet utiliser leur voiture personnelle pour limiter les contacts et gérer plus facilement les exigences de distanciation dans leur trajet domicile travail.
Trajet que ceux qui peuvent travailler en télé-travail ne sont plus contraints d’effectuer. Les cols blancs se trouvant ainsi en quelque sorte « privilégiés » en terme de risques d'exposition au virus, par rapport aux cols bleus pour qui le travail à distance n’est pas possible. Sans compter notamment sur le tout corps médical, para-médical et le secteur de services à la personne durement affecté physiquement et psychologiquement par la crise.
Sources : AFP, Reuters