Le 24 avril dernier, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé qu'un tel prêt était à l'étude. Leblogauto.com en parlait ici.
Ce prêt "va aider Renault à obtenir les liquidités dont il a besoin urgemment pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de coronavirus", a déclaré la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, chargée de la Concurrence, dans un communiqué.
"Nous avons coopéré étroitement avec la France pour que ce soutien soit mis en place aussi rapidement et efficacement que possible dans le cadre des règles européennes de la concurrence", a-t-elle ajouté.
En temps normal, les règles européennes sur les aides d'Etat sont très strictes et la Commission européenne ne délivre son feu vert qu'au compte-gouttes: l'idée est en effet de ne pas subventionner à tort et à travers des entreprises peu viables aux dépens d'autres plus compétitives.
Mais depuis l'éruption de la pandémie de coronavirus et le confinement qui s'en est suivi, mettant à l'arrêt des pans entiers de l'économie dans l'UE, la Commission européenne a décidé de se montrer beaucoup plus flexible afin de ne pas menacer l'existence des entreprises et les emplois qui en dépendent.
Il y a moins d'une semaine, Renault s'était montré confiant sur sa solvabilité malgré un chiffre d'affaires en recul de 19,2% au premier trimestre à 10,1 milliards d'euros, victime de l'effondrement du marché mondial.
Le groupe, qui a été dégradé par les agences de notations, a brûlé 5,5 milliards de cash sur trois mois pour la seule activité automobile.
La directrice générale par intérim, Clotilde Delbos, avait indiqué, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes à l'occasion de la publication des résultats trimestriels, que le recours à des prêts garantis représentait seulement "un filet de sécurité".
Selon Mme Delbos, ce recours aux garanties de l'Etat ne remettait pas en cause le plan d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans qui doit être annoncé en mai et qui pourrait inclure des fermetures de sites. La seule condition fixée par le gouvernement français est le renoncement aux dividendes cette année, déjà annoncé par Renault, avait-elle alors souligné.
Comme ses concurrents, Renault a suspendu ses activités dans la plupart des pays au cours du mois de mars, dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Un lent redémarrage est en cours sur certains sites industriels européens alors que plusieurs usines ont déjà repris l'activité en Russie, en Roumanie, au Portugal et en Espagne.
Avec AFP