L’Etat veut aider financièrement le covoiturage quotidien

Plusieurs décisions d’aide au covoiturage ont été officialisées ce samedi 6 juin. Prévues par la loi LOM (loi d’orientation des mobilités), ces aides devraient faire baisser artificiellement le prix d’une place de passager.

« Afin de rendre nos déplacements plus vertueux et lutter contre l’usage individuel de l’automobile, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat chargé des Transports, poursuivent la mise en place d’un cadre favorisant le déploiement du covoiturage au quotidien » selon le ministère.

Deux décrets sont parus au Journal Officiel du samedi 6 juin 2020. Le premier décret officialise la possibilité pour une collectivité locale de subventionner les déplacements en covoiturage quotidien. Il précise également les limites de la subvention : « l’allocation versée au conducteur par une autorité organisatrice (…) ne peut excéder les frais de déplacement engagés par celui-ci ».

Ces frais, fixés par le code des transports (Art. R. 3132-1.) comprennent l’usure du véhicule (dépréciation, entretien, etc.), le carburant, les éventuels péages ainsi que les éventuels frais de stationnement. En clair, un conducteur qui fait du covoiturage ne peut théoriquement pas gagner de l’argent en faisant un trajet.

Cependant, le deuxième décret permet, pour les déplacements de moins de quinze (15) kilomètres de déroger à ces limites, tout en limitant à deux déplacements par jour, par conducteur.

Ces aides, ce sont principalement certaines régions qui veulent les mettre en place. L’Ile-de-France par exemple veut encourager le covoiturage du quotidien sur les trajets domicile-travail. En province, l’agglomération de Nantes s’est aussi montrée intéressée. Il faut dire que la zone urbaine est très chargée en termes de trafic routier avec des bouchons réputés (dans le mauvais sens) malgré des transports en commun nombreux.

Le Gouvernement vise les 3 millions de « covoitureurs » d’ici 5 ans contre 1 million actuellement. Les plateformes qui permettent aussi le covoiturage quotidien attendent ces aides pour développer leur business. Elles reconnaissent que le covoiturage du quotidien n’est pas rentable pour elles en l’état actuel.

Notre avis, par leblogauto.com

Le covoiturage quotidien subventionné, c’est après tout une incitation comme une autre pour éviter ce que l’on appelle « l’autosolisme » (être seul dans son véhicule pour aller ou revenir de son travail). Mais, cela pourrait avoir un effet rebond comme à chaque fois.

En gros, en subventionnant un trajet en voiture, les collectivités pourraient détourner des utilisateurs des transports en commun. Ces utilisateurs justifieront alors le maintien d’un trajet en voiture au lieu d’en supprimer un ou deux. Cet effet rebond a été constaté avec le covoiturage sur longue distance avec des trajets qui n’auraient pas eu lieu si le covoiturage n’avait pas été en place. Il ne faudrait pas que l’effet contraire prenne le pas sur l’effet positif.

Enfin, subventionner un trajet privé, en véhicule particulier thermique n’est pas très durable. A la fin de la subvention, la collectivité ne possède pas un TC de plus par exemple. Il risque de falloir subventionner « sans fin » le covoiturage. Et cela se fera immanquablement via les impôts locaux.

(27 commentaires)

    1. Quand tu vas faire tes courses, t’en croises pas des inconnus ??? T’as pas été chez le coiffeur depuis 3 mois ???
      Dans l’auto, avec un masque, l’un a côté de l’autre ou le passager derrière, le risque est moindre que de se croiser de face dans un magasin.
      Peut-être même que t’es là pour critiquer gratuitement et sur t’en portes pas de masque…

      1. Enfermé dans 2m3 pendant 30 minutes, aucun problème, il suffit juste de ne pas bouger la tête.
        Merci du conseil.

  1. J’attends de voir mais ça semble bien peu utile.
    Ça va subventionner et donc coûter à l’état des gens qui se font déjà payer par le biais d’un blablacar par ex.
    Je crois pas une cela va faire baisse le trajet et donc attirer de nouveaux »client », sans parler du fait que le covoiturage n’est tjs pas possible et ça, aucune subvention ne peut lutter contre, donc le potentiel me semble bien faible.

  2. « …Cet effet rebond a été constaté avec le covoiturage sur longue distance avec des trajets qui n’auraient pas eu lieu si le covoiturage n’avait pas été en place… »
    Ça a sûrement permis à des gens de partir en WE, en ballade ou à aller rendre visite à des proches, non ?
    Et puis les gens n’ont pas pris leur bagnole exprès pour emmener des inconnus en covoit’. Ils avaient un trajet prévu, ou qu’ils pensaient faire, qu’ils ont optimisé en covoiturant.
    Je ne comprends pas ce concept de trajets qui n’auraient pas eu lieu.
    C’est une lapalissade : pour sûr qu’ils auraient moins pollué en restant chez eux.
    Faut donc rester a la maison maintenant ?
    Après 2 mois de confinement ça va pas être facile..

    1. @Kaizer Sauzée : l’effet rebond est simple à comprendre.

      On a un nombre moyens de trajets, certains par train, certains par avion, d’autres par voiture (je ne compte pas les vacances à vélo ou en faisant du pouce).
      Certaines personnes renoncent à un trajet car ils ne peuvent pas se payer le train, l’avion, ou la voiture.

      On crée alors le covoiturage. Ces personnes peuvent aller voir mamie. Youpi.
      Tant mieux pour eux.
      Mais, le covoiturage est présenté comme écologique. Or, ici, la personne qui conduit trouve pratique d’avoir une partie de son trajet payé et va donc plus facilement le faire (alors qu’il aurait pu hésiter lui aussi).
      Et les passagers vont trouver pratique de faire le trajet.
      Ainsi, l’effet rebond, c’est un voyage qui n’aurait pas eu lieu en temps normal et qui a lieu. Pour l’écologie, on repassera.

      Cela peut vous paraître bizarre, mais c’est bel et bien un effet contraire de celui recherché 😉
      Cet effet rebond arrive quand on accroît l’efficacité énergétique.
      On le trouve sous le nom de paradoxe de Jevons ou postulat de Khazzoom-Brookes.

      Il est théorisé dans « The Coal Question » de l’économiste anglais William Stanley Jevons (d’où le paradoxe de Jevons).
      Son exemple est la machine à vapeur de James Watt (bien connu lui aussi pour son nom) qui remplace un modèle plus ancien.
      Watt crée une machine à vapeur qui permet d’économiser du charbon.
      Ainsi, on pense que la consommation de charbon va baisser.
      Mais, la nouvelle machine permet de nouveaux usages et au final, la consommation de charbon a augmenté. D’où le rebond.

      Ici, l’effet rebond ce sont deux personnes qui prennent les transports en commun et qui par effet d’aubaine vont faire du covoiturage ensemble et donc créer un trajet en voiture qui n’existait pas.

      1. Il serait donc peut être judicieux de lier l’aide à l’absence patente de possibilité d’alternatives en TC.
        Mais là ça reste difficile, les collectivités territoriales rechignant à reconnaitre leurs faiblesses sur le sujet alors que leur politique tente à démontrer qu’elles font tout pour favoriser les TC…
        Comment s’appelle cette contradiction Mr EMME ?

    2. On va faire un exemple bien en pratique.

      Pim, Pam, Pum et Toto habitent en région parisienne, et ne se connaissent pas. Ce sont des mordus du ski et snowboard, qui sont venus en IdF pour des raisons de boulot. Ils aiment skier, et auraient aimer en faire très souvent. Comme tout le monde, 4 semaines de congé en été. Donc pour skier souvent, il faut aller les week end aussi.

      Pim, Pam, Pum sont en transport en commun. Et Toto en voiture.

      Pour Toto, il se dit que d’aller seul en voiture, ça coute cher. Et puis c’est fatigant de rouler seul. Puis faut se loger sur place. De ce fait, il y va que très rarement, si ça vaut vraiment le coup, comme une belle chute de neige fraiche.

      Pour les autres, aller en train est moins fatigant, permet de dormir pendant le trajet. Mais le train, c’est cher, c’est 150€ facilement. Et puis il y a aussi le logement, etc… De ce fait, ils y vont aussi que très rarement.

      Puis Blablacar est créé. Pour Toto, ça lui permet d’amortir une partie du trajet. Et pour les autres, c’est beaucoup moins cher que la SNCF. Ils font donc du Blablacar et vont skier un peu plus souvent, chacun dans son coin. Mais c’est toujours Toto qui trinque parce qu’il doit conduire, et est crevé le jour suivant, tant pour skier le samedi que pour bosser le lundi

      Puis à force, ils deviennent amis, et court-circuitent Blablacar, encore quelques euros économisés. Puis louent ensemble un appart, qui leur revient moins cher. Puis sans les clauses de Blablacar, Toto se permet de passer le volant aux autres. Dès lors, ils y vont tous les week ends, alors que seuls dans leur coin, ils n’auraient pas fait autant. Et tous les week ends, la voiture fait 1500km.

      .

      Voilà, comme souvent, comme toujours, une possibilité permettant de moins consommer n’aboutit pas forcement à une société sobre. Cela permet aux gens souvent de faire des choses qu’ils n’auraient jamais fait sinon. Une voiture qui consomme moins, et les gens se permettent de faire davantage de trajets. Un moteur qui consomme moins (à perfo égale), on se permet des véhicules plus gros consommant autant que l’ancienne petite voiture avec un vieux moteur. Une Panda ou une R5 moins de 60ch consommait facilement 8 à 10 litres. Avec ces vieux moteurs, personne n’oserait rouler dans des SUV 1600kg 180ch qui réclameraient 30 litres minimum alors qu’avec le progrès sur les moteurs, aujourd’hui, les gens n’achètent que des SUV.

      Voilà, sur le même principe, je crains que le covoiturage financièrement subventionné ne signifiera pas écologie. Pour que covoiturage signifie écologie (moins de consommation d’énergie), il faudrait ne pas subventionner cette pratique, ET interdire (ou taxer très fortement) les trajets solo. Le principe du taxi-brousse africain (on ne part que si c’est plein, et souvent très très plein)

      1. Je suis d’accord que ça ne signifiera peut-etre pas écologie, mais c’est l’évolution de la vie depuis la nuit des temps et qui a fait qu’on en est là aujourd’hui.
        Je ne dis pas que c’est bien ou mal, je dis que c’est normal que des gens profitent de ces opportunités pour vivre plus. Et tout le monde fait de même. On a tous des smartphones, des PC, des portables, des télé grand écran plat, etc… Comme les écolos qui partent en vacances en avion par exemple.
        Autrement faut tout arrêter et rester à la maison devant les marseillais ou Bourdin…
        Je doute qu’il reste assez de cavernes pour loger tout le monde… ?

        1. @Kaizer Sauzée : en fait la théorie du rebond écologique n’empêche pas le progrès ou les inventions.
          Elle théorise juste un « retour de bâton » auquel on ne pense pas forcément, tout pétri de bonnes idées que l’on est 🙂

          Par exemple l’avion.
          On crée des moteurs qui consomment moins. Le but est écolonomique comme j’aime à dire ce néologisme…écologique car on consomme moins, et économique car cela coûte moins cher à la compagnie aérienne.
          Résultat, au lieu de moins consommer globalement, on crée des opportunités qui n’auraient pas existé sinon. Et la masse globale s’envole (on voyage plus en avion).
          Autre résultat, l’A380 termine sa carrière prématurément.

          Est-ce qu’avoir un mobile, des télés plates, etc. c’est mal ? Non bien sûr.
          Mais là, on parle d’une aide qui doit favoriser les déplacements alternatifs, et immanquablement piquera des « clients » aux TC. Effet rebond.

          A noter que l’effet rebond n’est pas qu’écologique, il peut être économique, ou autre.
          Par exemple, en aidant aux déplacements des gens, on leur permet de faire des économies, économies qu’ils vont dépenser dans d’autres secteurs. C’est un effet rebond.

          L’un des effets rebond économique les plus négligés de nos villes c’est le stationnement et la piétonnisation.
          Si on ne met pas de stationnement en centre ville, on pénalise dans un premier temps les commerces de centre ville.
          mais en piétonnisant ces quartiers, on crée aussi un rebond économique avec une « vie de quartier » qui se recrée.
          Charge à la ville à trouver comment efficacement créer d’immenses parkings en périphérie du centre, et permettre aux gens de venir rapidement au centre, par voies piétonnes ou transport doux.
          Là aussi, effet rebond.

          L’effet rebond est le plus difficile à maîtriser et à prévoir…
          Autre exemple (après j’arrête…) les ampoules dites basse consommation. Avant, « c’est pas Versailles ici » on éteignait prestement la lumière quand on quittait la pièce (voir nos parents l’éteignait « car on y voit assez sans »).
          Avec les ampoules basse conso, on s’aperçoit que les gens les laissent plus volontiers allumées car elles consomment moins.
          Au lieu de diviser par 7 la conso, elles ne la divisent que par 5, ou 3, voire des fois pas plus de 2.
          Alors en un sens c’est un plus car les gens bénéficient de plus de chose pour le même prix. Mais, le but était à la base de faire des économies….

          1. d’où l’effet vertueux des taxes ciblées plus que des subventions … augmenter les coût des énergies en fonctions de leur impact sur l’environnement permet de cibler les effets rebonds .
            Si l’électricité augmente, je vais mettre des ampoules basses conso ET les éteindre pour réduire ma facture.
            Si le carburant augmente, les progrès des moteurs d’avions serviront à maintenir le même coût du billet, et non à le reduire , ..

            avec deux (grosses) limites
            – l’effet des taxes est socialement assez injuste (touche moins les riches en proportion)
            – l’effet ciseau : si on augmente maintenant les taxes sur les carburants, cela pourra inciter à changer de voiture ou de mode de transport, mais le temps de le faire il y a une perte de pouvoir d’achat (l’alternative étant de rendre cette augmentation prévisible dans le futur, mais jusque là ça n’a pas marché)

            et une petite limite : l’impact de l’éclairage sur la conso des ménages est faible. Si on n’avait pas interdit les ampoules à filament, personne n’aurait eu intérêt à passer aux basses consommation pour des raisons économiques, même en augmentant le coût de l’électricité –> réglementation.

      2. @wizz, avec ce genre de raisonnement, on en serait resté à l’âge de pierre, ou à la diligence : très écolo la diligence, 10 jours pour aller faire du ski, c’est sûr on n’y va pas tous les week-ends…
        Par contre là où je suis d’accord, c’est contre la subventionnite aigüe dont soufre notre pays : un problème : un nouvel impôt et une subvention.

  3. Faites moi rire avec Nantes… J’y ai vécu 20 ans, les bouchons dans cette ville ont été crées de toutes pièces par idéologie et misérabilisme au début des années 2000. Comment expliquer qu’avec une population à peine égale à celle de Boulogne Billancourt et Issy les Moulineaux répartie sur une surface plus grande que la petite couronne parisienne on ne circule pas ? Tout simplement par idéologie pseudo ecolo bobo basée sur l’incantation. Il n’y a pas d’offre de transports en commun dans cette ville : un tram toutes les 7 minutes, 3 TER le matin et 3 le soir vers Ancenis. Les trains fonctionnent très mal, même le premier TGV du matin arrive à être en retard quotidiennement. On ajoute à cela l’individualisme, le manque de sens civique, d’altruisme et l’égoïsme forcené des gens du cru faibles avec les forts mais forts avec les faibles, pas étonnant que pour palier les carences de la « Métropole » les gens prennent leur voiture, de préférence allemande… Alors que cette petite ville de province devenue invivable si on n’y est pas né reporte encore le problème sur ses administrés n’est pas étonnant. Car les nantais sont très forts pour faire payer aux autres ce dont ils ont besoin…

    1. C’est la même chose dans tous les ports !! Pas de possibilité de rocade sur la mer !! C’est peut être aussi à cause de la digue vers Montaigu ?

    2. il faut regarder une carte .. il y a une rocade autour de Nantes (qui n’est pas au bord de la mer)

      Le Havre n’a pas de rocade, mais moins de bouchons..

  4. @ema : sans compter que par exemple, pour la voiture la dernière prime à la casse a mécaniquement fait augmenter les kms parcourus, les véhicules moins gourmands débridaient leurs utilisateurs et pour le même budget mensuel, on parcourait plus de kms. Donc pas moins de co² par exemple et encore plus de trafic.
    Sans compter la hausse continue des perfs des véhicules qui annihile l’amélioration des consommations.

  5. Donc me retrouver dans la même voiture qu’un mec qui fume, qui fout sa musique à fond, qui conduit comme un dingue (ou critique ma façon de conduire ou ma voiture si c’est dans le sens inverse) ou me pose des questions indiscrètes tout au long du trajet … heu … non merci 🙂

  6. Aider l’industrie automobile pour que les gens achètent des voitures, mais en même temps aider le covoiturage…1 voiture pour 4 personnes, dans l’absolu cela fait 3 ventes annulées pour un constructeur…
    rohh c’est balaud 🙂
    bisous à l’industrie auto 🙂

    1. Non, ça veux dire une voiture utilisée pour 4 personnes. Ça n’empêche pas chacun d’avoir sa voiture pour des usages autres que le trajet travail ou déplacement ponctuel.

  7. sigma

    entre l’age de pierre et l’abus, y aurait il un milieu raisonnable?

    Dans les années 80-90, un trajet Paris-Nice avec Air Inter coutait 2500 francs, plus que le smic. Les gens ne se déplaçaient pas en avion, ou exceptionnellement, meme ceux qui gagnaient 3x smic : on ne laissait pas 1/3 de son salaire juste pour faire un petit trajet en avion

    De nos jours, avec Easyjet ou Ryanair, un Paris-Prague coute moins de 100€. Pour 1/10e du smic, on peut trouver un billet pour beaucoup de destination dans l’UE. Quand on gagne 3000€, ça ne représente pas grande chose pour visiter/glandouiller à l’autre bout de l’Europe. 1/30eme de son salaire, qui s’en soucie?

    En revanche, même si on gagne 3000€, mais que le billet coute 1000€, là, on réfléchit à 2 fois avant de dire « chérie, ça te dit de passer ce week end prolongé à Prague…. »

    Bref, les avions consommant moins, ça se traduit par un billet moins cher, et les gens en profitent pour voyager plus.
    Idem, des voitures consommant moins, le km lui coutant moins cher, alors les gens roulent davantage. (2008 a été une très bonne année écologique, avec le pétrole à 150$, et l’essence à 1.80€ sur autoroute chez nous)

    Bref, ça a toujours été ainsi.

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