Un logo Peugeot sur des véhicules Iran Khodro ?
Un logo Peugeot sur des véhicules d’un constructeur automobile iranien ? Une éventualité clairement envisagée par le président iranien de Iran Khodro (IKCO), Hachem Yekke Zare.
Un logo Peugeot sur des véhicules d’un constructeur automobile iranien ? Une éventualité clairement envisagée par le président iranien de Iran Khodro (IKCO), Hachem Yekke Zare.
Son entreprise s'estime en effet libre d'utiliser le logo de Peugeot sur le modèle 301. Arguments invoqués : la berline a été entièrement fabriquée en Iran après - selon ses propres termes – « violation » du contrat établi entre Iran Khodro et Peugeot et le départ du constructeur français du territoire iranien sous la menace de sanctions américaines. Téhéran étant en effet dans le collimateur de Donald Trump suite à son programme nucléaire controversé.
S'exprimant dans le cadre d'un entretien accordé au média iranien IRIB, Hachem Yekke Zare a ainsi ouvertement dénoncé Peugeot pour violation de l’accord avec Iran Khodro, pointant du doigt sa décision de quitter l’Iran.
Le dirigeant a par ailleurs tenu à ajouter que malgré le retrait du territoire iranien du constructeur automobile français, l’IKCO avait pu fabriquer tout seul la Peugeot 301. Mieux encore, selon lui, le constructeur iranien produit actuellement 80% du moteur de la berline compacte en Iran.
« Nous n'avons absolument pas besoin de Peugeot » a par ailleurs affirmé le Directeur Général d'Iran Khodro, indiquant que les fabricants locaux de composants automobiles s'étaient unis pour produire les éléments nécessaires à la production de la 301, du tableau de bord aux ailes et aux phares.
Yekke Zare a ensuite déclaré qu'un des tous premiers dirigeants de Peugeot avait affirmé que l'Iran ne serait pas en mesure de produire la 301 sous le régime des sanctions US, mais qu'il lui avait été répondu en retour : «vous avez jeté un coup de poing » dans l'accord, sous la menace de sanctions, vous allez donc obtenir deux coups de poing. "
Les Français ont annoncé que l'Iran ne serait pas autorisé à utiliser le logo Peugeot sur la 301, mais l'IKCO a clairement fait savoir qu'il se sentait libre d'utiliser le logo, Peugeot s'étant retiré de l'Iran. Sous-entendu : vous ne respectez pas vos engagements et fuyez le pays, répondant à la pression des Etats-Unis, ce qui nous laisse l'entière liberté de nous affranchir à notre tour des règles contractuelles.
Le propriétaire d'un fabricant iranien de composants automobiles a quant à lui affirmé à IRIB que 3 000 Peugeot 301 seraient produites en Iran au cours des trois mois de l'hiver 2019, tandis que plus de 100 000 unités supplémentaires devraient être fabriquées au cours de la prochaine année iranienne (soit du printemps 2020 au printemps 2021).
En juin 2016, Iran Khodro et PSA ont convenu d'établir une société automobile commune à Téhéran dans le cadre d'une joint venture, le tout pour un montant de 400 millions d'euros.
En mai 2017, le PDG du Groupe Iran Khodro avait annoncé que le Peugeot 301 serait produit en Iran d’ici la fin de l’année (se terminant le 20 mars 2018). Précisant par ailleurs
que la production de la Peugeot 2008 avait débuté officiellement quelques jours auparavant. Il avait alors insisté sur le fait que d’ici mars 2018, la Peugeot 301 sera produit et mise sur le marché iranien. Ajoutant que viendrait ensuite le tour de la Peugeot 208.
Fin Mais en 2018, la partie française a dénoncé l'accord, redoutant de devoir faire face aux sanctions américaines prises à l'encontre de Téhéran en cas de maintien sur le territoire iranien.
Jeu du chat et de la souris entre Iran et France ou plutôt entre Iran Khodro et Peugeot …. sachant que tous deux ont intérêt à ce que les modèles Peugeot poursuivent leur essor sur le territoire iranien. Pays où au delà de moult 405 – et tout particulièrement de taxis 405 - les véhicules de la marque sont dignement représentés.
En 2017, le groupe PSA dans son ensemble a ainsi vendu 444.600 véhicules en Iran, pays où le groupe est traditionnellement bien implanté et qui constituait jusque là son premier marché étranger devant la Chine (382.800 unités), le Royaume-Uni (279.100), l’Italie (265.200) et l’Allemagne (257.800).
Iran Khodro pourrait souhaiter ainsi une inflexion de la stratégie du groupe PSA, lequel a cédé aux pressions de Donald Trump pour abandonner un territoire prometteur. A la plus grande joie des constructeurs japonais ? Précisons que l'escalade des tensions entre Iran et Etats-Unis a débuté la semaine même durant laquelle le premier ministre japonais était en visite officielle à Téhéran. Pour parler de pétrole …. mais aussi d'industrie automobile ?
De quoi faire monter d'un cran la pression s'exerçant sur Peugeot … lequel risque de voir ses parts de marché grignotées par Toyota, constructeur bien implanté sur le territoire iranien.
Sources : IFPnews, IRIB, ISNA
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