Etats-Unis et UE en discussion sur la fin des barrières douanières
par Elisabeth Studer

Etats-Unis et UE en discussion sur la fin des barrières douanières

Nouvel épisode de la bataille lancée par Donald Trump contre Bruxelles à travers les tarifs douaniers. Le président américain a assuré lundi que son secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, allait discuter avec les représentants de l'Union européenne de l'élimination des importantes barrières douanières et tarifs, « utilisés contre les USA ».

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Une voie vers un peu plus de clémence ? On peut tant l'espérer qu'en douter …. D'autant plus que les propos du locataire de la Maison Blanche viennent en appui de ses nouvelles attaques proférées samedi dans le cadre de l'épineux dossier des droits de douane. Donald Trump avait alors concentré ses menaces à l'encontre de l'Union européenne après avoir déclenché une vaste offensive plus globale sur les tarifs douaniers sur aluminium et acier. Il s'était alors montré particulièrement menaçant à l'égard du secteur automobile, fleuron de l'industrie allemande.

Donald Trump cible les constructeurs allemands

Si les Européens ne suppriment pas leurs droits de douane, "nous allons taxer Mercedes-Benz, nous allons taxer BMW", avait mis en garde samedi Donald Trump. Un discours certes prononcé à l'encontre de ses interlocuteurs internationaux, mais d'une incidence nationale certaine. Le président US s'exprimait en effet en banlieue de Pittsburgh, une région industrielle en fort déclin et de ce fait dotée d'une population particulièrement réceptive à l'augmentation massive des taxes sur l'acier et l'aluminium importés que Donald Trump souhaite imposer.

Pittsburgh et sa région étaient autrefois la capitale mondiale de l'acier. Si les hauts fourneaux ont quasiment disparu, les tarifs protectionnistes annoncés par le président américain la semaine dernière ont été salués par les industriels et les syndicats.

Rappelons qu'à la surprise générale, la Pennsylvanie a voté en faveur de Donald Trump lors de la dernière élection présidentielle. La mobilisation de la classe ouvrière a fait du milliardaire le premier républicain à l'emporter dans cet Etat depuis 1988.

Le président US persiste et signe

Après avoir démontré la semaine dernière sa ferme volonté d'imposer des taxes de 10 % et 25 % respectivement sur l'aluminium et l'acier importés, le président américain a indiqué par la suite dans un tweet qu'il jugeait que les tarifs en vigueur jusqu'à présent étaient « injustes » pour l'agriculture et le secteur manufacturier US.

Parallèlement à son offensive menée en vue de limiter les importations d'acier et d'aluminium, Donald Trump dénonce à qui veut l'entendre les obstacles mis en rouvre selon lui par l'Union européenne en vue de freiner l'importation de produits américains.

Rencontres US / Union européenne

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, s'est rendu à Bruxelles samedi en vue d'y rencontrer des représentants de l'UE. Mais ces derniers ont laissé entendre que les entretiens s'étaient avérés infructueux.

"Nous n'avons pas obtenu de clarté immédiate sur la procédure pour être exemptés", a ainsi souligné la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, à l'issue de la rencontre.

Quelques heures après, Donald Trump exigeait que l'UE « abandonne » ses barrières douanières et réglementaires sur les produits américains pour pouvoir l'exempter des taxes sur l'acier et l'aluminium.

"S'ils abandonnent leurs horribles obstacles et leurs droits de douane sur les produits américains, nous abandonnerons les nôtres. Sinon, nous taxons les voitures, … Honnête !", avait alors lâché Donald Trump sur Twitter, dans un grand moment de diplomatie.

Des mesures d'une légalité et efficacité incertaines

Reste qu'en menaçant ainsi les constructeurs allemands, Donald Trump pourrait violer les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Autre élément d'importance : les plus grands groupes automobiles allemands ont diversifié leur production au-delà des territoires nationaux depuis longue date. Il convient de rappeler (à Donald Trump ? …. ) que BMW assemble chaque année des centaines de milliers de véhicules aux Etats-Unis. Fournissant ainsi de nombreux emplois à la population américaine.

Les cours de BMW et de Mercedes d'ores et déjà impactés

Si les menaces proférées par Donald Trump à l'encontre des constructeurs allemands sont encore loin d'être portées à exécution, il n'en demeure pas moins que les propos du président ont d'ores et déjà des incidences financières pour BMW et Daimler, maison mère de Mercedes.

En début de semaine dernière, les investisseurs se sont ainsi détournés des actions des deux groupes allemands après la déclaration du président américain en faveur d'une taxation des importations de véhicules européens si l'UE ripostait contre le projet US d'imposer des tarifs sur l'aluminium et l'acier.

Les marchés redoutent en effet que les menaces de Donald Trump pénalisent les ventes de BMW et Mercedes si elles venaient à se concrétiser. Or, les Américains sont particulièrement friands des coupés, voitures de sport et berlines des constructeurs automobiles haut de gamme allemands. Parmi les véhicules les plus prisés figurent en bonne place : la Mercedes Classe S et la BMW Série 7. Le marché US représente ainsi une part importante des bénéfices mondiaux de deux constructeurs.

Les Etats-Unis constituent également une importante base d'assemblage de leurs plus grands SUV, tels que les Mercedes GLE et BMW X5, dont beaucoup sont expédiés en Asie et en Europe.

De quoi rendre BMW et Daimler particulièrement vulnérables - y compris par ricochets - si les mesures protectionnistes de Trump incitaient aux représailles d'autres grands blocs mondiaux.

Les actions de Daimler doivent faire face à d'avantage de pression, les investisseurs redoutant que les taxes sur l'acier prônées par le président américain ne nuisent à la rentabilité de son activité de production de camions aux États-Unis, ce type de véhicule utilisant plus d'acier que les voitures.

Nombre d'analystes financiers estiment que l'impact le plus important serait probablement chez BMW, suivi par VW et Daimler.

En début de semaine dernière, les constructeurs automobiles allemands ont déclaré qu'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe devait "être évitée à tout prix", exprimant leur profonde inquiétude après que le président américain ait menacé de taxer les importations de voitures.

Sources : AFP, ats, The Independent 

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Pour résumer

Nouvel épisode de la bataille lancée par Donald Trump contre Bruxelles à travers les tarifs douaniers. Le président américain a assuré lundi que son secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, allait discuter avec les représentants de l'Union européenne de l'élimination des importantes barrières douanières et tarifs, « utilisés contre les USA ».

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