"Les travaux ont repris", a déclaré vendredi à l'AFP une porte-parole de la mairie de Grünheide, dans l'état de Brandebourg, qui doit accueillir la première usine européenne du constructeur automobile américain.
Le tribunal administratif local a levé jeudi soir la suspension provisoire des travaux qu'il avait ordonnée quelques jours plus tôt, après le recours d'un collectif écologiste contre la coupe de 90 hectares d'arbres.
Ce n'est pas la première fois que Tesla se heurte à des problématiques environnementales pour son usine allemande : mi-février, la presse du pays s'est fait l'écho des nombreuses obligations du constructeur en matière de protection de la faune, en particulier des fourmis et des oiseaux. Selon la Süddeutsche Zeitung, il doit ainsi déterrer de nombreuses colonies de fourmis pour les relocaliser plus loin.
Outre la disparition des arbres, les écologistes de la "Grüne Liga" (Ligue verte) craignent les conséquences de l'usine sur "l'approvisionnement en eau potable" de la région et les "risques d'augmentation du trafic routier".
Autre grief des associations : le constructeur américain ne dispose toujours pas de permis de construire définitif, qui est soumis à plusieurs procédures, dont un audit "externe" devant être mené prochainement.
Après la signature du contrat de vente des terres entre l'exécutif régional et l'entreprise américaine en janvier, le constructeur avait été autorisé à commencer les travaux "à ses propres risques", en attendant l'autorisation définitive.
"Tesla doit se soumettre aux mêmes procédures que les autres entreprises", estimait en début de semaine le collectif écologiste dans un communiqué.
Dans sa décision de jeudi, le tribunal estime au contraire que "les exigences légales pour le démarrage précoce de la construction de l'usine ont été respectées".
En protestation, quelques militants ont grimpé vendredi matin sur des arbres dans la zone des travaux.
Le ministre de l'Economie Peter Altmaier s'est quant à lui félicité de cette décision, une "bonne nouvelle pour la protection du climat, l'emploi et les technologies d'avenir".
Cette usine, annoncée en novembre par le patron de Tesla, Elon Musk, doit fournir le marché européen en véhicules, batteries et motorisations, à commencer par les Model Y et 3.
Le constructeur américain, qui s'est imposé comme leader sur le marché des voitures électriques alors que les constructeurs allemands tentent de rattraper leur retard, vise sur ce site une production annuelle de 500.00 automobiles.
Par AFP