Carlos Ghosn révoqué par le Conseil d'Administration de Nissan
par Thibaut Emme

Carlos Ghosn révoqué par le Conseil d'Administration de Nissan

C'était attendu, c'est désormais officiel. Le conseil d'administration de Nissan a révoqué ce jeudi soir son Président non exécutif, Carlos Ghosn. C'est la suite de son arrestation et des fuites non officielles qui sortent dans la presse.

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C'était attendu, c'est désormais officiel. Le conseil d'administration de Nissan a révoqué ce jeudi soir son Président non exécutif, Carlos Ghosn. C'est la suite de son arrestation et des fuites non officielles qui sortent dans la presse.

Selon le média NHK, 6 hommes et 1 femme se sont réunis au siège de Nissan à Yokohama. "Le bureau des directeurs de Nissan Motor Co., Ltd s'est réuni aujourd'hui au siège social à Yokohama. Au début de la session, le bureau a reconnu le sens de cette réunion et a confirmé que la stabilité de l'Alliance avec Renault demeurait inchangée et que sa mission était de minimiser les conséquences potentielles et la confusion vis-à-vis des partenaires de l'Alliance dans la coopération de tous les jours".

"Après avoir parcouru un rapport détaillé de l'enquête interne, le bureau à unanimement voté :

- la révocation de Carlos Ghosn de son poste de Président du conseil

- la révocation de Carlos Ghosn de son porte de Directeur non exécutif

- la révocation de Greg Kelly de son porte de Directeur non exécutif

- la mise en place d'une étude sur la création d'un comité spécial chargé de prendre les avis appropriés d'une tierce partie indépendante concernant le système de gestion de la gouvernance ainsi qu'une meilleure gouvernance de la rémunération des administrateurs. Conformément à ce mandat, les trois administrateurs indépendants - Masakazu Toyoda, Keiko Ihara et Jean-Baptiste Duzan - dirigeront cette étude.

- D'approuver la création d'un comité consultatif présidé par Masakazu Toyoda et comprenant Keiko Ihara et Jean-Baptiste Duzan. Le comité proposera des candidatures du conseil d'administration pour le poste de président du conseil.

Donc, pour l'instant, Hiroto Saikawa, patron exécutif de Nissan et ex-protégé de Ghosn, n'est donc pas encore le calife à la place du calife. Renault, la "maison mère" de Nissan a demandé à exercer son droit à nommer des administrateurs et on peut remarquer que Jean-Baptiste Duzan (ex-Renault et membre du bureau des directeurs de Nissan depuis 2009) fait partie du comité consultatif pour proposer les fameuses candidatures.

Saikawa pas encore officiellement le boss

Si la nomination de Saikawa aux commandes officielles de Nisssan ne fait pas de doute, il n'est pas certain que son traitement de l'affaire et ses déclarations fracassantes dans les médias japonais lui valent l'assentiment de tout le monde. Opposé à une fusion avec Renault, Saikawa ne devrait pas avoir changé d'avis malgré l'éviction de celui qui l'a placé tout en haut de Nissan. "Brutus" comme on le surnomme désormais, continue d'enfoncer son ancien mentor.

On en sait d'ailleurs un peu plus sur cette affaire Ghosn. Dans un premier temps, la presse japonaise s'était fait l'écho d'une accusation de fraude fiscale. Ghosn aurait minimisé ses déclarations de revenus de 50% pendant 5 ans. En fait, il semble que cela ne soit pas cela du tout. Il y a bien eu minimisation des revenus, mais dans les documents comptables remis officiellement à l'Etat et aux actionnaires.

Difficile de démêler le vrai du faux

Ce document, le "yukashoken hokokusho", validé par le patron d'alors, Carlos Ghosn, aurait dissimulé une énorme part des revenus (pour ne pas choquer les actionnaires ?). D'autres révélations filtrent dans la presse (à prendre avec tout le conditionnel qui s'impose vu que rien n'est confirmé ou infirmé par la justice). Ghosn aurait bénéficié de maisons luxueuses achetées par Nissan, mais sa soeur aurait aussi bénéficié d'un emploi à forte rémunération et aurait pu aussi séjourner dans les villas appartenant à Nissan.

En France, une première plainte contre X a été déposée par l'avocat d'un actionnaire de Renault. Ce dernier se plaint de la chute du titre Renault en bourse et attaque pour "abus de bien social" et "diffusion de fausse information au marché". Difficile de savoir si cette plainte pourrait aboutir puisque l'affaire au Japon est théoriquement extérieure au groupe Renault.

Toutes ces rumeurs ne sont pas officiellement sourcées par la presse japonaise et la justice ne poursuit visiblement pas Monsieur Ghosn pour cela mais pour le manquement sur le "yukashoken hokokusho". Pour le moment, seul Saikawa a annoncé des abus de bien sociaux sans en préciser la nature. Tout ce que l'on sait, c'est que Ghosn est détenu à Tokyo, dispose de 3 bols de riz par jour et ne dispose pas de son avocat pendant les interrogatoires. Cette affaire permet au moins de découvrir le système judiciaire japonais, très différent du nôtre.

Avec AFP

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Pour résumer

C'était attendu, c'est désormais officiel. Le conseil d'administration de Nissan a révoqué ce jeudi soir son Président non exécutif, Carlos Ghosn. C'est la suite de son arrestation et des fuites non officielles qui sortent dans la presse.

Thibaut Emme
Rédacteur
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