Alors que le Canada est confronté à un phénomène caniculaire sans précédent, le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé mardi que la totalité des voitures neuves et camions légers vendus sur le territoire canadien d'ici 2035 seront à "zéro émission". La nouvelle date butoir avance de cinq ans son précédent objectif fixé à 2040.
Objectif véhicules à zéro émission au Canada avancé de 5 ans
"Aujourd'hui, j'annonce que nous accélérons notre objectif de véhicules à zéro émission : d'ici 2035, toutes les voitures et camions légers neufs vendus au Canada seront des véhicules zéro émission, 100% d'entre eux", a déclaré Omar Alghabra, le ministre des Transports, lors d'un point presse. "C'est cinq ans plus tôt que notre objectif précédent", a-t-il ajouté.
Le gouvernement canadien estime que les ventes de véhicules électriques représentaient environ 4% du total en 2020.
Plusieurs engagements en vue d’atteindre la carboneutralité
Le gouvernement Trudeau a d’ores et déjà pris plusieurs engagements en vue de permettre au secteur automobile canadien d'atteindre la "carboneutralité" dans ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050.
En décembre dernier, le Premier ministre a présenté un "plan climatique renforcé" comprenant notamment une forte hausse de la taxe carbone, pour atteindre une réduction des émissions de GES de "32% à 40%" en 2030, par rapport au niveau de 2005.
Reconversion de l’usine Ford en Ontario pour produire des VE
Début octobre le premier ministre canadien, Justin Trudeau a annoncé lors d’une visite en Ontario que le gouvernement fédéral allait injecter l’équivalent de 190 millions d’euros pour stimuler la fabrication de véhicules électriques dans le pays.
L’investissement permettra la reconversion de l’usine de montage de Ford à Oakville, en Ontario, afin qu’y soient construits des véhicules électriques zéro émission.
La province ontarienne va investir également 190 millions d’euros dans ce projet, dont le coût total est estimé à 1,16 milliard d’euros.
La reconversion de l’usine de montage d’Oakville en une usine de fabrication de véhicules électriques à batterie (VEB) permettra de maintenir 5400 emplois chez Ford Canada, dont plus de 3000 dans cette usine, selon le groupe américain, qui revendique la place de premier constructeur automobile au Canada.
Le projet doit faire de l’usine Ford de cette province «la plus grande» d’Amérique du Nord pour la fabrication de véhicules électriques.
Le secteur de l’automobile est l’un des plus importants secteurs manufacturiers du Canada. Il crée plus de 500 000 emplois et injecte 16 milliards $ canadiens dans le PIB du pays.
À la même période, Fiat Chrysler avait aussi annoncé des investissements dans la production et l'assemblage de véhicules électriques.
Notre avis, par leblogauto.com
L'engagement d'Ottawa intervient après celui du Québec, deuxième province la plus peuplée du Canada. En novembre 2020, le gouvernement de la province canadienne avait annoncé que le Québec devrait interdire la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035. Dévoilant parallèlement un plan pour réduire de 37,5% les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990.
L’échéance 2035 est l’année également choisie pour cible par la Californie, un exemple dans le domaine.
En Europe, plusieurs pays ont annoncé des objectifs similaires pour 2025 (Norvège), 2030 (Suède et Danemark notamment) ou 2040 (France et Royaume-Uni).
Reste que la mesure n’est pas totalement désintéressée pour le Québec – et plus largement le Canada - qui pourrait trouver avantage financier à doper la vente des VE. La région est en effet dotée d’importantes ressources minières, tel le lithium et le graphite, métaux très recherchés l’heure actuelle en tant que matières premières indispensables à la fabrication de batteries pour VE.
Un enjeu si important pour le Québec que le parti Québec Solidaire a récemment exhorté le gouvernement régional à nationaliser une partie des mines.
Le premier ministre québecois, François Legault est bien conscient de la valeur du lithium, qu’il a comparé à une « mine d’or ». En 2019, il déclarait vouloir fabriquer des « batteries 100 % québécoises » et les exporter partout dans le monde.
Sources : AFP, Reuters