Allemagne /label CO2 : vives tensions entre ministères
par Elisabeth Studer

Allemagne /label CO2 : vives tensions entre ministères

De vives tensions ont éclaté au sein du gouvernement allemand au sujet des nouveaux véhicules appelés à recevoir un label vert indiquant des émissions de CO2 relativement faibles pour les acheteurs potentiels, le journal Süddeutsche Zeitung.

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Dans une lettre consultée par le journal, le secrétaire d'État du ministère de l'Environnement, Jochen Flasbarth, accuse le ministère de l'Économie de «tenter explicitement de promouvoir le plus grand nombre de modèles possibles dotés de moteurs thermiques» en leur attribuant un label vert CO2 dans le cadre d’une réforme en cours du système de classification.

L’information des consommateurs adaptée aux préoccupations de l’industrie

"Le fait d'adapter les informations des consommateurs aux préoccupations de l'industrie - et ce, de manière unilatérale - nuit également à la crédibilité de la politique d'information des consommateurs et de l'étiquetage en général", écrit le secrétaire d'État du ministère de l'Environnement.

Réforme des indications destinées aux consommateurs en Allemagne

Dans le cadre de la réforme des tests d'émissions mise en place suite au scandale du dieselgate, l'Allemagne prévoit de réformer l’étiquetage destiné aux consommateurs indiquant la consommation de carburant des voitures.

Si les voitures neuves ont déjà été réparties en différentes classes de consommation, les résultats sont basés sur d'anciennes valeurs de gaz d'échappement.

Depuis 2018, les nouveaux modèles de véhicules doivent passer par un cycle d'essais nettement plus proche de la consommation réelle sur route que l'ancienne procédure d'essai, déterminée à partir des émissions relevées dans des conditions de laboratoire.

Le changement aura des conséquences pour les consommateurs, car la nouvelle méthode devrait conduire à relever une consommation de carburant plus élevée et donc davantage d’émissions nuisibles au climat.

Des informations toujours basées sur les données de tests menés en laboratoires

Les informations communiquées à l’heure actuelle sont toujours basées sur des tests de laboratoire pour mesurer la consommation de carburant, une méthode jugée dépassée, voire incorrecte. Les mesures doivent désormais être effectuées sur route pour refléter les conditions de conduite réelles.

Des labels CO2 qui prennent en compte le poids d'un véhicule

Les étiquettes actuellement utilisées prennent également en compte le poids d'un véhicule, en rapportant leur consommation à la masse de la voiture. Ce qui aurait tendance à minimiser l’impact des émissions du véhicule sur l’environnement.

Ceci signifie que même les voitures avec des émissions très élevées en valeur absolue peuvent obtenir une étiquette de faible consommation tant que leur consommation de carburant se situe favorablement par rapport à celle d'autres véhicules de même poids.

Pire encore : le système actuel favorise les poids lourds car le poids étant inclus dans le calcul et le classement, il dilue le problème.

La Fédération allemande des organisations de consommateurs vent debout

La Fédération allemande des organisations de consommateurs ( VZBV ) estime que le maintien de ces critères "représenterait une continuation de la tromperie des consommateurs telle que nous la connaissons". La réforme du label était initialement prévue pour avril 2019, mais a été retardée.

Un label CO2 "verdâtre" jugé beaucoup trop laxiste

Le ministère de l'Économie allemand a proposé cet été de placer près des deux tiers de toutes les nouvelles voitures dans les catégories de consommation de carburant A, B et C, ce qui signifie qu'elles recevraient toutes un label verdâtre, estime le Süddeutsche Zeitung.

La catégorie C comprendrait les voitures qui émettent entre 122 et 143 grammes de CO2 par kilomètre, ce qui dépasse toutefois les nouveaux objectifs d'émission de l’UE concernant une flotte.

Si le ministère de l'Économie soutient pour appuyer sa démarche que les modèles dotés de moteurs thermiques émettront probablement 143 grammes en moyenne l'année prochaine, en revanche, le ministère de l'Environnement privilégie la fin des étiquettes «vertes» à 120 grammes. Si ce mode de calcul était retenu, seulement un quart des voitures neuves recevraient un label vert, indique l'article.

Notre avis, par leblogauto.com

Il semble – encore une fois – qu’à peine une nouvelle règle ou de nouvelles normes sont édictées – bien souvent plus contraignantes - industriels et politiques tentent de contourner le problème … Au plus grand dam des consommateurs …

Un phénomène d'autant plus important outre Rhin, que le poids de l'industrie automobile est crucial, tant en terme d'économie que de politique.

Sources : Süddeutsche Zeitung

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De vives tensions ont éclaté au sein du gouvernement allemand au sujet des nouveaux véhicules appelés à recevoir un label vert indiquant des émissions de CO2 relativement faibles pour les acheteurs potentiels, le journal Süddeutsche Zeitung.

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