Voici le premier rapport d'audience, et les leçons "d'ordre juridique" à en tirer, qui nous est apporté par notre cabinet partenaire Roosevelt Avocats. Premier d'une longue série espérons-le, qui en ces temps de répression routière et de chasse à l'infraction mérite une oreille attentive. Ceci est donc tiré de faits réels, seuls les noms des principaux acteurs resteront secrets bien évidemment.
C’est une bien belle histoire d’amitié qu’avait à juger récemment le tribunal correctionnel de Paris :
Mr M venait juste de récupérer son permis grâce à son très talentueux avocat et ami ,Me X, qui fort d’une confiance aveugle en sa capacité de rédemption routière, lui confiait les clés de sa magnifique Ferrari pour étrenner sa nouvelle vie d’eau fraîche et d’air pur.
Mal lui en pris.
M., repris par ses vieux démons, confondait l’eau de source avec celle qui maintient en éveil dans les froids sibériens, les cosaques les plus endurcis.
Il ne lui restait que très peu de sang dans son alcool, qu’on lui mesura à prés de 3g/litre lorsqu’il destina la Ferrari à un exercice nocturne d’auto-tamponneuse dans les plus belles avenues de Paris, rebondissant de platanes en luxueuses berlines paisiblement stationnées dans le quartier.
M. ne se souvient plus de rien le jour de l’audience ; Le Procureur lui rafraîchissait vertement la mémoire.
Son avocat, un autre, moins complaisant, qui roule en métro et dont il ne pouvait espérer d’autre véhicule rapide que celui d’une pensée alerte pour le défendre, représenta au tribunal la nécessité de le laisser en liberté pour qu’il puisse travailler une dizaine d’années au remboursement des dommages occasionnés. Le Président l’a entendu en le condamnant à une simple amende et l’annulation de son permis.
Si l’amitié et l’alcool rendent aveugle, la sobriété et le tribunal rendent la vue…
En conclusion
Il faut retenir la nécessité d’une préparation sérieuse de l’audience comparable à celle pour la défense d’un délit de droit commun pour espérer obtenir un résultat satisfaisant.
Trop souvent, les avocats en droit routier n’ont aucune formation ni expérience en matière criminelle et négligent de faire comparaitre personnellement leurs clients sur certaines infractions au code de la route en se faisant remettre un simple pouvoir de représentation oubliant que le dossier de personnalité et l’oralité des débats peuvent être déterminants surtout si on arrive à faire sourire le tribunal. Or le juge qui hésite sur une répression aggravée sera toujours plus attentif aux observations du prévenu présent à son procès specialement en matière d’alcoolémie au volant.
N’oublions pas qu’en France, en 2008, 48% des délits routiers jugés par les tribunaux correctionnels concernent des infractions routières et plus de 12 OOO peines d’emprisonnement fermes ont été prononcées, soit 30% de plus que l’année précédente. La qualité de l’avocat pénaliste doit se conjuguer à sa compétence en droit routier sans quoi on peut avoir de mauvaises surprises…
Question subsidiaire: modèle du véhicule en photo?
Roosevelt Avocats est un cabinet d'avocats parisien spécialisé en droit routier: www.roosevelt-avocats.fr