Jérôme Grosset-Janin a décidé de jeter l'éponge et de stopper sa saison en WRX à seulement quelques jours de l'épreuve française à Lohéac (35). Symptomatique d'un championnat qui perd ses valeurs.
Jérôme Grosset-Janin est un pilote souriant et sympathique que l'on a toujours plaisir à retrouver sur un circuit de rallycross. A Lohéac, il réalise des prouesses depuis quelques années. L'annonce d'un programme mondial avec le GCK de Guerlain Chicherit avait réjoui tous les fans de Grosset-Janin.
Et le pilote s'est montré à la hauteur ! Sur les 7 premières épreuves de la saison 2018, "JGJ" a passé 3 fois le stade des qualifications avec à la clé un podium à Höljes en Suède ! Pour une voiture et une écurie qui font leurs débuts en WRX, c'est plutôt pas mal. C'est même légèrement mieux que le patron-pilote qualifié lui-aussi 3 fois en phase finale, mais avec une 4e place en meilleur résultat. 47 points pour Jérôme contre 36 à Guerlain.
Malheureusement donc, Grosset-Janin est contraint de jeter l'éponge. Et ce n'est pas le premier malheureusement. Le FIA WRX est né en 2014 avec l'ambition de rendre plus spectaculaire et d'encadrer le rallycross qui restait jusqu'alors un championnat de "garagistes".
Des budgets intenables
Sauf que cette "mondialisation" du championnat avec l'arrivée de constructeurs officiels (VW, Audi, Peugeot actuellement, Ford encore l'an dernier) a fait enfler les budgets. Les écuries ont bien tenté de limiter cette inflation mais elle est là ! Dorénavant, sans l'appui d'un constructeur, point de salut.
L'une des premières victimes de cela, ce fut Davy Jeanney, pourtant pilote Peugeot-Hansen mais qui n'a pu s'aligner et qui manque dans le paysage du rallycross. C'est aussi Jean-Baptiste Dubourg qui a tenté l'aventure, mais s'est replié sur le championnat européen. Pourtant, en 2015, "JB" décrochait un podium sur une vieille Citroën C4 au nez et à la barbe des cadors de la discipline.
Comme beaucoup d'autres championnats, le WRX est en train de se perdre avec l'arrivée des constructeurs. Entendons-nous bien, il n'est pas question de fustiger les constructeurs. Ils sont importants pour qu'un championnat survivre (on a pu le voir avec le WTCC). Mais souvent, ils jouent les Gengis Khan. Là où ils passent, l'herbe (qui était bien verte) ne repousse pas.
Une quinzaine de concurrents seulement
A quelques jours de Loheac, il faut faire un constat. Jusqu'à présent, il n'y avait que 15 pilotes qui avaient fait toute la saison. Désormais avec Jérôme Grosset-Janin qui abandonne, ils ne sont plus que 14 ! Pourtant le règlement du WRX prévoit 25 places disponibles par meeting. Le mal est profond.
En 2014, ils n'étaient pas plus nombreux à faire toute la saison. Mais, le nombre total de pilote ayant au moins pu se payer son épreuve nationale, ou un programme restreint, atteignait le nombre phénoménal de 85 participants !
Le rallycross "à la papa" c'est désormais bien fini au niveau mondial WRX. Et c'est bien dommage. On risque de passer à côté de pilotes de talents comme Cyril Raymond, double champion RX Lites, champion GRC Lites, etc.
Jérôme Grosset-Janin sera remplacé par un revenant. Liam Doram, au pilotage spectaculaire a en effet été annoncé à l'instant.
Illustration : GCK