Super Formula 2018 : Présentation de la saison
par Pierre-Laurent Ribault

Super Formula 2018 : Présentation de la saison

C'est reparti pour la Super Formula ce week-end à Suzuka pour la première manche du championnat 2018. Comme nous l'avons fait pour le Super GT, penchons nous en détail sur les tenants et les aboutissants de la chose.

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C'est reparti pour la Super Formula ce week-end à Suzuka pour la première manche du championnat 2018. Comme nous l'avons fait pour le Super GT, penchons nous en détail sur les tenants et les aboutissants de la chose.

Règlement et calendrier

Le châssis utilise depuis 2014, la Dallara SF14, entame sa cinquième et dernière saison et n'a plus de secret pour les écuries, pas plus que les moteurs Toyota et Honda 4 cylindres 2 litres turbo partagés avec le Super GT. Honda, qui avait souffert après l'introduction de la nouvelle architecture, a repris du poil de la bête en adaptant certaines technologies issues de sa présence en F1, et les deux motoristes ont été proches la saison dernière, avec un léger avantage en performance pure pour Honda que l'on vient de retrouver avec le doublé en ouverture de la saison de Super GT. Sur la longueur de la saison cependant, il serait étonnant de ne pas voir Toyota revenir au niveau.

La saison 2018 va voir la généralisation de la fourniture de deux types de gommes par course, que Yokohama a expérimenté avec succès à deux reprises en 2017. La différence de performance et de durabilité entre les deux pneus a offert en ces deux occasions des courses animées, autant dans les stands que sur la piste. La stratégie va donc jouer un rôle accru et le visage des courses se rapprocher de celui de la F1, sans atteindre les excès de cette dernière en la matière, en tout cas peut-on l'espérer.

Le calendrier ne change pas dans sa structure, avec sept week-ends pour huit courses, ou peut-être neuf si le format de la course d'Okayama reste double. Autopolis reprend la seconde position dans le calendrier en mai, tandis qu'Okayama est l'avant-dernière manche. A noter que la première course de Suzuka augmente sa distance et passe à 300 km, contre 250 pour la majorité des autres manches.

  1. Suzuka 300 km, 21 et 22 avril 2018
  2. Autopolis 250 km, 12 et 13 mai 2018
  3. Sugo 250 km, 26 et 27 mai 2018
  4. Fuji 250 km,  7 et 8 juillet 2018
  5. Motegi 250 km, 18 et 19 août 2018
  6. Okayama, 8 et 9 septembre 2018
  7. Suzuka, course sprint et course longue, 27 et 28 octobre 2018

Ecuries et pilotes

Le plateau est stable en terme d'écuries que ce soit du côté de celles motorisées par Toyota que celles motorisées par Honda et ce sont toujours dix-neuf voitures qui se sont présentées pour la première épreuve à Suzuka.

Du côté des pilotes, par contre, la tendance de ces dernières années, observée lors des tests d'intersaison, se confirme et c'est une inquiétude. Avec la visibilité accrue de la Super Formula en dehors du Japon, notamment grâce aux passages remarqués de Stoffel Vandoorne et Pierre Gasly sur le chemin de la F1, l'intérêt des pilotes de monoplace internationaux en panne de baquet dans les autres disciplines de même niveau mais pas en panne de budget s'est accru considérablement et certaines écuries qui ne roulent pas sur l'or succombent à la tentation.

Le résultat est une valse des pilotes depuis la fin de la saison dernière, que ce soit lors des tests ou durant la saison à venir, qui ne facilitera pas la lecture du déroulement du championnat et risque d'en perturber l'homogénéité et in fine l'intérêt. Les acteurs, que ce soient l'organisateur ou les motoristes, auront à surveiller cette tendance au découpage des contrats à la course.

P.MU Cerumo Inging

  • 1 Hiroaki Ishiura (JP)
  • 2 Yuji Kunimoto (JP)

Le team Cerumo n'est certainement pas le plus glamour du paddock, mais il vient d'aligner trois titre consécutifs répartis entre ses deux pilotes grâce à une constance remarquable et un sens de la stratégie de premier ordre. Des deux pilotes, c'est sans doute le double champion Hiroaki Ishiura qu'il faudra suivre en priorité. Même s'il ne se distingue pas par des coups d'éclat en piste, le pilote Toyota est toujours là pour prendre des points importants, la victoire quand elle est possible, et se retrouve immanquablement en lutte pour le titre dans le dernier tiers de la saison. Il ne devrait pas en être autrement cette saison, même si on aimerait un peu plus de panache de cette solide écurie.

Kondo Racing

  • 3 Nick Cassidy (NZ)
  • 4 Kenta Yamashita (JP)

L'équipe de Masahiko "Machi" Kondo ne joue pas les premiers rôles, à l'exception de quelques coups d'éclats de loin en loin. La tâche sera difficile pour ses deux pilotes, qui devraient se tirer une belle bourre toute la saison. Nick Cassidy, champion Super GT en titre et ex-champion de F3 avec TOM'S, aura pour objectif de faire mieux que la troisième marche du podium obtenue la saison dernière à Okayama. Quant à Yamashita, il cherchera à battre son coéquipier et justifier sa grandissante réputation de meilleur jeune de la filière Toyota.

Docomo Team Dandelion Racing

  • 5 Tomoki Nojiri (JP)
  • 6 Nobuharu Matsushita (JP)

A côté du résident de l'équipe Tomoki Nojiri, qui n'a pas jusqu'à présent concrétisé les bonnes dispositions observées lors de ses débuts dans la discipline, arrive Nobuharu Matsushita, de retour au Japon après un passage non couronné de succès en Formule 2. Sa dernière chance de revenir en grâce auprès de l'équipe Honda F1 est d'exploser tout le monde en Super Formula cette saison, sinon son avenir sera purement local.

Uomo Sunoco Team Le Mans

  • 7 Pietro Fittipaldi (BR) - Tom Dillmann (F)
  • 8 Kazuya Oshima (JP)

Le team Le Mans a annoncé très tardivement l'arrivée de Pietro Fittipaldi, petit-fils d'Emerson, et de son nouveau sponsor titre, signe que les négociations ont été âpres et les fins de mois difficiles cet hiver. Fittipaldi est engagé en parallèle en Indycar et laissera vacant son baquet à deux reprises, à Autopolis et Sugo à Tom Dilmann, qui sans expérience préalable et sans connaissance des tracés aura la tâche difficile. On lui souhaite de réussir quoi qu'il en soit.

Kazuya Oshima, lui, aura la tâche d'assurer la continuité et de servir de référence dans le team.

Team Mugen

  • 15 Nirei Fukuzumi (JP) - TBA
  • 16 Naoki Yamamoto (JP)

La star en devenir du championnat 2018 prend place dans la voiture aux couleurs Red Bull pilotée avec succès par Pierre Gasly la saison dernière. Nirei Fukuzumi, l'espoir de Honda, disputera la saison en parallèle avec la Formule 2 après un passage satisfaisant en GP3.

La Super Formula n'est pas sans doute son objectif prioritaire, mais il aura à coeur de briller devant son public et de prendre la mesure du meilleur pilote japonais de Honda, Naoki Yamamoto. Celui-ci, mis sous l'éteignoir par Gasly la saison dernière, devra rebondir.

A noter qu'à cause d'un conflit de calendrier, Fukuzumi délaissera son baquet à trois reprises. Son remplaçant n'est pas encore officialisé, mais on parle d'un autre jeune de la filière Honda, Sena Sakaguchi, qui dispute cette saison le championnat de F3.

Real Racing

  • 17 Koudai Tsukakoshi (JP)

Le Real Racing n'a jamais fait d'étincelles en Super Formula, et c'est bien dommage pour Koudai Tsukakoshi, qui mérite mieux que son palmarès dans la discipline. Espérons pour lui que la forme montrée en Super GT en ce début de saison se traduira dans la discipline monoplace également.

Carrozzeria Team KCMG

  • 18 Kamui Kobayashi (JP)

La carrière post-F1 de Kamui Kobayashi en Super Formula n'a pas jusqu'à présent tenu ses promesses. L'ex-pilote Sauber, s'il a trouvé son rythme (ultra-rapide) en WEC, a eu une expérience un peu chaotique en Super Formula, en partie à cause de l'inexpérience de son équipe. Cette saison, il pourrait avoir voix au chapitre plus régulièrement. A surveiller.

Itochu Enex Team Impul

  • 19 Yuhi Sekiguchi (JP)
  • 20 Ryo Hirakawa (JP)

L'équipe Impul anime toujours le championnat grâce au flair et à la grande expérience du patron, Kazuyoshi Hoshino. Yuhi Sekiguchi est un champion en puissance mais a connu une baisse de rythme en 2017.

Il aura cette saison pour coéquipier Ryo Hirakawa, le champion en titre de Super GT, qui avait déjà roulé en Super Formula de 2013 à 2015 et pour qui c'est un retour aux affaires, avec plus d'ambition qu'auparavant. Sekiguchi lui donnera du fil à retordre.

Vantelin Team TOM'S

  • 36 Kazuki Nakajima (JP)
  • 37 James Rossiter (GB)

Fin d'une époque pour TOM'S qui voit son pilote fétiche André Lotterer se retirer de la discipline. Du coup Kazuki Nakajima, multiple champion de SF, passe dans la voiture no36 et James Rossiter arrive dans la no37. Le Britannique n'a jamais fait d'étincelles jusque là en Super Formula, et l'arrivée dans le team TOM'S qu'il connaît bien est une chance pour lui de changer de braquet.

B-Max Racing Team

  • 50 Katsumasa Chiyo (JP)

Après une saison d'apprentissage en 2017, l'écurie B-Max, bras armé de Nismo en monoplace, fait appel à Katsumasa Chiyo pour qui ce sera la première saison en Super Formula. Désormais un des piliers de l'équipe Nismo en GT, il aura là l'occasion de confirmer ses bonnes dispositions démontrées en F3.

Pour le cornaquer, c'est son coéquipier sur la GT-R GT500 Satoshi Motoyama, multiple champion de Formula Nippon, qui prend place sur le muret des stands avec toute son expérience.

TCS Nakajima Racing

  • 64 Takuya Izawa (JP)
  • 65 Narain Karthikeyan (IN)

Le Nakajima racing est en voie de sortir du trou en Super GT, le pourra-t-il également en Super Formula ? Daisuke Nakajima se concentre sur le GT et laisse la place à Takuya Izawa, l'ex-pensionnaire de Dandelion Racing.

Aura-t-il le talent pour remonter le niveau du team ? Il le faudra car Narain Karthikeyan, désormais un des habitués de la discipline, n'a pas l'envergure pour jouer dans la première partie du tableau.

Crédit images : Toyota Gazoo Racing, Honda Racing

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Pour résumer

C'est reparti pour la Super Formula ce week-end à Suzuka pour la première manche du championnat 2018. Comme nous l'avons fait pour le Super GT, penchons nous en détail sur les tenants et les aboutissants de la chose.

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