Qualifications

Les séances libres montraient que la nouvelle Super Formula est du goût d'André Lotterer. Le pilote allemand a largement dominé les débats, et continuait de plus belle en qualification avec, confortablement, le meilleur temps de la Q1, puis de la Q2, se payant même le luxe de battre le record de la piste de Suzuka pour la série au passage en 1'36.996. Il ne faisait pas de détail non plus en Q3 et décrochait sans problème la pole position.

Son coéquipier chez TOM’S, Kazuki Nakajima, se plaçait derrière lui en Q1 et Q2 avant de s’incliner en Q3 devant un étonnant Narain Karthikeyan qui obtenait la seconde place avant de se voir rétrograder de trois positions sur la grille pour “trajectoire imaginative” dans la chicane, ce qui le reléguait en cinquième position. James Rossiter, avec un excellent quatrième temps sur la voiture du Kondo Racing qu’on n’avait pas vu à pareille fête depuis bien longtemps et Joao Paolo de Oliveira en profitaient pour remonter en seconde ligne. La contreperformance du jour était le fait de Loïc Duval qui ne pouvait faire mieux que le septième temps alors que ses chronos dans les séances libres le mettaient facilement dans la course à la pole. On le pressentait avant le début du week-end, mais la berezina dans le camp Honda faisait peine à voir avec la première voiture du motoriste en huitième position aux mains du nouveau prodige de la filière constructeur Tomoki Nojiri qui devançait sans complexe le champion en titre Naoki Yamamoto...

Course

Lotterer ne faisait pas un très bon depart et se voyait passer par Nakajima qui virait en tête. Les deux pilotes TOM’S creusaient l’écart face à James Rossiter et Loïc Duval entamait sa remontée, pendant que Yamamoto, de sa huitième position, résistait avec beaucoup de métier aux pilotes Toyota derrière lui, nettement plus rapides, qu’il laissait passer au compte-gouttes au fur et à mesure des tours. A l’arrière du peloton, le jeune Yuichi Nakayama sortait et Koki Saga abandonnait comme Daisuke Nakajima avec une alerte moteur qui rendait nerveux les ingénieurs Honda. Takashi Kogure allait lui aussi être victime d'une casse moteur un peu plus tard.

A l’avant les écarts restaient relativement stables avec Lotterer à plus ou moins une seconde derrière Nakajima, guettant l'occasion de revenir au contact. L’animation était toujours fournie par Duval, très rapide, qui passait les pilotes devant lui les uns après les autres et se retrouvait bientôt quatrième, alors que l’on arrivait dans la fenêtre des ravitaillements.

Survenait alors l’événement qui allait changer la physionomie de la course : Karthikeyan effectuait un tête à queue en haut des esses au quinzième tour et se retrouvait stoppé au beau milieu de la piste. La direction de course décidait de faire sortir la voiture de sécurité et les teams rappelaient instantanément leurs pilotes pour leur arrêt, sauf deux : le leader Kazuki Nakajima et JP de Oliveira, qui se retrouvaient piégés derrière le safety car. L’affaire paraissait tourner à l’avantage de André Lotterer, mais le pilote allemand se mettait a perdre beaucoup de temps et se faisait rapidement passer par Loïc Duval puis James Rossiter. On apprenait après la course que dans la précipitation de son arrêt en avance de phase les mécaniciens de TOM’S avaient interverti les roues avant, rendant la voiture quasiment inconduisible. André ne pouvait que limiter les dégâts et finissait l’épreuve cinquième.

Loïc pendant ce temps creusait l’écart et personne n’allait plus le revoir jusqu’au drapeau a damiers. Les attentions se portaient alors sur Yamamoto, sixième, qui tenait tête héroïquement à un petit train de huit voitures s’impatientant derrière lui. Il finissait à quelques tours de l'arrivée, pneus à l’agonie, par tirer trop large dans Spoon et devait laisser passer Liuzzi qui avait accéléré progressivement le rythme au fur et a mesure des tours et finissait 8ème et meilleur pilote Honda.

C’est donc Loïc Duval qui s’imposait et montait sur le podium avec un large sourire, expliquant qu’il avait passé un excellent après-midi de course. Les autres pilotes étaient généralement du même avis, la nouvelle voiture s’avérant à la fois rapide, agréable a conduire et permettant les duels rapprochés, ce qui est prometteur pour le reste du championnat. Dans les bonnes performances, relevons la course de James Rossiter qui s’invite d’emblée dans le club des favoris, celle de Vitantonio Liuzzi malgré une voiture pas suffisamment performante pour jouer la gagne pour l’instant, Naoki Yamamoto qui a fait honneur à son titre de champion en pilotant sa monoplace bien au-delà de son potentiel et Tomoki Nojiri qui a réussi un sans-faute pour sa premiere course à ce niveau.

C’était également le début du championnat de F3 avec les deux premières courses qui ont vu les victoires d'un des pilotes de la filière Toyota, Kenta Yamashita et de celui de la filière Nissan, Mitsunori Takaboshi. Mais l'événement du week-end fut la victoire en classe nationale dans la seconde course de la seule femme du peloton, Ai Miura. C'est une première en F3 japonaise.

La prochaine course du championnat de Super Formula aura lieu à Fuji les 17 et 18 mai.

Classement

Championnat

Crédit photos : Toyota Racing, Honda Racing