Libérez Sebastien Loeb!
Le week-end prochain, Auto-Moto compte faire une retrospective rallye avec Sebastien Loeb en consultant de luxe.
Le week-end prochain, Auto-Moto compte faire une retrospective rallye avec Sebastien Loeb en consultant de luxe.
Le week-end prochain, Auto-Moto compte faire une retrospective rallye avec Sebastien Loeb en consultant de luxe.
D'accord, Sebastien Loeb est sans conteste l'un des meilleurs pilotes de rallye de l'histoire, non seulement dans l'hexagone, mais dans le monde. En plus, il n'a pas l'air d'avoir la grosse tête. Le problème est ailleurs: Loeb, en authentique fils spirituel de Didier Auriol est un introverti. D'où les inévitables réponses en monosyllabes et cet air permanent de neurasthénique (qu'Auriol cachait par des lunettes de soleil ridicules, à rendre jaloux Mac Lesgy.)
Evidemment, en tant que désormais triple champion du monde de WRC, les médias spécialisés le poursuivent. On a ainsi le droit à "Loeb nous invite chez lui", "Loeb essaye la C4 WRC", "Loeb au restaurant japonais" (si quelqu'un ne me croit pas pour celui-là, je lui faxe l'article)... Et évidemment, à chaque fois, il n'a pas grand chose à nous dire.
Le pire (et ça, il n'en est pas responsable), c'est que du coup, les médias ne parlent quasiment plus des autres pilotes de rallye. Un rallye mondial est uniquement vu à travers "la course de Loeb" (ainsi, après son accident, les "pages rallyes" se sont retrouvées dans le "en bref".) Et je ne parle même pas des championnats d'Europe ou de France, qui ont médiatiquement disparu.
En plus, qu'est-ce qu'il va commenter? Ce championnat de WRC fut sans doute le pire depuis 1996. Il m'a rappellé les championnats de F1 2002 et 2004, avec Loeb dans le rôle de Schumacher (les coups tordus en moins.)
La différence entre le WRC 2006 et la F1 en 2002/2004, c'est le plateau. La Ferrari était un cran au-dessus de la concurrence. Là, c'était davantage une course à l'échalote. Loeb sur une Xsara conçue en 1999 (dérivée de la Kit-Car de 1997), dont le développement est gelé depuis début 2005, alignée par une équipe privée, désormais au bord de la faillite. En face, Gronholm, le géant Finlandais, guère plus bavard, sur une Ford Focus WRC née fin 2005, mais alignée par une équipe qui va de "plan de réduction des coûts" en "plan de réduction des coûts". Enfin, Solberg, troisième et dernier pilote payé pour courir, qui se retrouve dans une Subaru qui lui permet à peine, à la régulière, de terminer devant les VHC. La seule animation provenant des conférences de presse de Solberg à mi-saison: "J'ai une [censuré] de voiture de [censuré]!"
Alors, MM. TF1, Eurosport, l'Equipe, Auto-Hebdo et Sport-Auto, arrêtez de nous montrer du Loeb à tout va, même quand il n'a pas d'actu. Il est (très) bon derrière un volant, mais plutôt nul derrière un micro. Si vous voulez un commentateur, demandez plutôt Solberg. Parlez-nous des autres pilotes, en particulier des petits jeunes qui montent comme Bengué ou Vouilloz et puis d'Henry, avec qui j'ai eu la chance de travailler. Enfin, oubliez la saison 2006 de WRC, comme vous avez oublié 1996.
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