Un championnat lancé par la F1
Cette série doit servir de tremplin notamment vers la série W, la F3, la F2 et peut-être la F1, sachant que la dernière femme ayant été officiellement engagée dans un weekend de championnat du monde était Giovana Amati en 1992 avec Brabham.
La série sera composée de cinq équipes dirigées par des équipes F2 et F3 actuelles, chacune engageant trois voitures pour constituer une grille de 15 voitures. La première saison comprendra sept événements avec trois courses chacun - soit un total de 21 courses - plus 15 jours d'essais officiels, le calendrier 2023 devant être publié en temps voulu.
Les pilotes prendront le volant de châssis Tatuus T421, Autotecnica fournissant des moteurs turbocompressés qui fourniront 165 chevaux, tandis que Pirelli, partenaire mondial de la Formule 1, fournira les pneus. Il s’agira donc d’un championnat reposant sur la F4, soit la base de la pyramide monoplace, alors que la W Series est basée sur la Formule 3 Régionale.
La série – qui sera dirigée par le PDG de Formula Motorsport Limited Bruno Michel – verra la Formule 1 subventionner le coût de chaque voiture avec un budget de 150 000 €, tandis que les pilotes couvriront le même montant de coûts – une fraction des coûts habituels dans des séries comparables – les équipes couvrant le reste du budget.
Une formule pour l'inclusion
L'objectif de la série est de maximiser l'opportunité et le potentiel des jeunes pilotes féminines d'atteindre le plus haut niveau du sport automobile et de fournir aux jeunes talents actuellement en karting ou dans d'autres catégories juniors l'accès au niveau d'expérience fondamental nécessaire avant de courir en F3 et rejoindre la pyramide de la Formule 1. Ainsi, l'objectif de la F1 Academy est de combler cette lacune et d'offrir aux pilotes féminines un accès à plus de temps de piste, de courses et d'essais. Les coureurs évolueront également en travaillant avec des équipes professionnelles, réputées dans le sport automobile pour former les jeunes pilotes, et qui les aideront à développer les compétences techniques, physiques et mentales essentielles nécessaires à la compétition d'élite.
La série W a été lancée en 2019 avec cette perspective, mais la série rencontre des difficultés financières qui ont d’ailleurs écourté le championnat 2022, et pour l’instant, même sa multiple championne Jamie Chadwick n’a pas réussi à percer.
"Tout le monde devrait avoir la possibilité de réaliser ses rêves et de réaliser son potentiel et la Formule 1 veut s'assurer que nous faisons tout ce que nous pouvons pour créer une plus grande diversité et des voies vers ce sport incroyable", a déclaré Stefano Domenicali, président et chef de la direction de la Formule 1.
"C'est pourquoi je suis ravi d'annoncer la F1 Academy qui donnera aux jeunes pilotes féminines la meilleure chance de réaliser leurs ambitions grâce à un programme complet qui soutient leur carrière de pilote et leur donne tout ce dont elles ont besoin pour passer en F3 et, espérons-le, en F2, puis le summum de la Formule 1. Plus il y a d'opportunités, mieux c'est et cela est conçu pour offrir une autre voie aux pilotes pour réussir.
Néanmoins, l’idée d’une série 100% féminine ne fait pas l’unanimité, surtout parmi des pilotes féminines bien établies – de Michèle Mouton à Sofia Flörsch - qui y voient au contraire un frein, voire une forme de ségrégation genrée qui ne favorisera pas l’inclusion, considérant que la meilleure chance pour une pilote féminine de percer est de démontrer ses capacités face à ses homologues masculins. Des parcours comme ceux de Doriane Pin en Ferrari Challenge en attestent.