Des stratégies différenciées
Will Power (Penske) partait encore en pole positon pour la 57e fois (!), se rapprochant à dix unités du record de Mario Andretti. Penske était d'ailleurs en force sur les deux premières lignes, seul Rossi (Andretti) s'étant infiltré 2e devant Newgarden et Pagenaud.
Ganassi Racing fait le pari des pneus durs, alors que leurs concurrents optent pour les tendres. Bonne pioche ! Dixon a fait la différence en n'effectuant que 2 arrêts contre 3 à la plupart ses concurrents, certains s'arrêtant dès le 10e tour dans une course qui n'a pas connu de neutralisation. Mais Rossi et Power ont également prolongé leur premier run pour passer sur une stratégie à deux arrêts. Après s'être défait de Rossi, le champion en titre néo-zélandais a failli tout perdre au 32e tour quand il a fondu sur Will Power (chaussé de pneus durs) et qu'il a été touché par l'australien en essayant de le dépasser, mais deux tours plus tard, son gros freinage a réussi et il a pu déployer un rythme soutenu en tendres.
Duel Ganassi
Avec sa stratégie, Dixon s'est retrouvé solidement en tête vers la mi-course, tandis que son principal challenger n'était autre que son équipier et rookie Felix Rosenqvist. Le suédois se défaisait de Power, resté en pneus durs, mais basculait finalement sur 3 pit-stops, sans doute en raison d'une surconsommation de carburant. Avec une dizaine de secondes de retard sur Dixon à l'issue de son dernier arrêt (66e tour) mais des pneus plus frais et moins d'essence, Rosenqvist allait-il pouvoir remonter ?
C'est ce qu'il fit ! Il remonta tour après tour sur Dixon, dont le 2e train de tendres était à l'agonie. Rosenqvist fut gêné par une bataille de retardataires entre Takuma Sato et Marco Andretti, intercalés entre le leader et lui et visiblement peu concernés par les drapeaux bleus. Rosenqvist dû se défaire, non sans mal, de ce duo, ce qui a fait souffler Dixon, mais il a pu rapidement le rattraper, au point de lui coller aux basques dans les dernières boucles. Le dernier tour fut d'anthologie, car Rosenqvist n'a pas hésité à porter une attaque dans le dernier tour sur son chef de file ! Au 1er freinage, il a cherché à faire l'intérieur à Dixon mais ce dernier a usé de toute son expérience (et de toute la largeur de la piste) pour le contenir, au point que les deux voitures se sont touchées et que Rosenqvist a du escalader le vibreur ! Mais heureusement, aucune pénalité n'est venue gâcher la fête. Rosenqvist a encore essayé par l'extérieur dans la partie sinueuse à mi-circuit mais rien n'y a fait, Dixon a conservé la tête pour 93 millièmes de seconde ! Quel final ! Il signe sa 46e victoire en carrière.
Le grand perdant du jour, c'est le leader du championnat Josef Newgarden. Déjà bien retardé lors d'un arrêt aux stands à cause d'une pompe à essence récalcitrante, qui lui a fait perdre une dizaine de secondes, l'américain s'en sortait pas trop mal en visant la 4e place. Mais il fut trop gourmand et essaya d'attaquer Hunter-Reay pour le podium dans le dernier tour décidément bien agité. Tout cela s'est terminé en tête à queue dans les graviers et voilà Newgarden 14e, qui perd de gros points sur ses poursuivants. Rossi, 5e et Pagenaud, 6e, n'en demandaient pas tant et se rapprochent de Newgarden au championnat. Pas de réussite pour Sebastien Bourdais, harponné par Colton Herta et qui termine finalement 11e.
Championnat
Newgarden conserve les commandes du championnat pour seulement 16 points devant Rossi, 47 devant Pagenaud et 62 devant Dixon, qui se replace dans la course au titre. Sur l'ensemble d'une saison, le néo-zélandais est toujours redoutable et peut encore créer l'exploit. Rendez-vous la prochaine fois sur l'ovale super rapide de Pocono !
Source et images : Indycar