Indycar: Las Vegas
par Joest Jonathan Ouaknine

Indycar: Las Vegas

Ca devait être Indycar. En prime, le titre devait y être attribuée. Au final, on n'en retiendra que le crash au 12e tour, la mort de Dan Wheldon et une direction de course qui, comme d'habitude, a mis trop de temps pour réagir.

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Ca devait être un énorme show. Une grande fête pour marquer la fin de la saison d'Indycar. En prime, le titre devait y être attribuée. Au final, on n'en retiendra que le crash au 12e tour, la mort de Dan Wheldon et une direction de course qui, comme d'habitude, a mis trop de temps pour réagir.

A l'origine, il devait y avoir 5 invités; des pilotes connus, qui ne courent pas en Indycar. Si l'un d'entre eux gagne la course, il touche un bonus de 5 millions de dollars (3,6 millions d'euros.)

On a annoncé Al Unser Jr, Mario Andretti, Jean Alesi, Petter Solberg, Jacques Villeneuve ou Travis Pastrana.

Au final, on a eu... Aucun d'entre eux.

Après Las Vegas, les actuelles Dallara/Honda (utilisées depuis 1997!) vont être bonnes pour le musée. Du coup, les équipes ont mis un maximum de voitures en piste, recrutant au passage tous les intérimaires (une situation qui rappelle Long Beach 2008.)

D'où le retour de Paul Tracy (Dragon Racing):

On retrouvait également Tomas Scheckter (Dreyer & Reinbold, ci-dessous), Wade Cunningham (Sam Schmidt), Jay Howard (Rahal), Pippa Mann (Rahal) et Buddy Rice (Panther.)

De quoi donner un côté "Adecco" à cette course.

Chez Conquest, il y a longtemps eu un "TBA". Finalement, l'oubliable Sebastian Saavedra (viré au trois quarts de la saison après que le distributeur ait avalé sa carte de crédit) était de retour.

Quant à Simon Pagenaud, il était présent... Mais une semaine trop tôt. En effet, Honda l'a invité à disputer la dernière manche du championnat de Formule F Pacific Super Series, à Las Vegas. Son rôle était d'étrenner la nouvelle Piper DP5 à moteur Honda.

Le nom de "Formule Pacific" doit évoquer des souvenirs aux amateurs de course de la fin des années 70. Il s'agit en fait d'un ex-championnat de Formule Ford se disputant sur la côte Ouest. Honda tentant de convaincre les propriétaires US de Formule Ford de changer de motorisation.

Quoi qu'il en soit, Pagenaud a largement dominé la dizaine de gentleman-drivers et leurs Formule Ford à moteur... Ford.

Faute d'invités, l'Indycar a eu une autre idée: le GoDaddy Challenge. Dan Wheldon (Sam Schmidt) partirait dernier, quel que soit son résultat en qualifications. Si le dernier vainqueur des 500 miles d'Indianapolis s'imposait, il toucherait le bonus de 5 millions de dollars.

En conséquence, le pilote Anglais disposait de nouvelles couleurs pour son casque.

Cette manche de Las Vegas comportait de nombreux enjeux.

Le principal, c'était la bagarre pour le titre entre Will Power (Penske) et Dario Franchitti (Ganassi.)

3 années de suite (Helio Castroneves en 2008, Ryan Briscoe en 2009 et Power en 2010), un pilote Penske a frôlé le titre pour terminer in extremis 2e du championnat. Est-ce que Power allait enfin vaincre le signe Indien?

Ou bien est-ce que Franchitti, qui est reparti du Kentucky avec une mince avance, allait décrocher un troisième titre consécutif?

Il y avait également une bagarre pour le titre de meilleur le débutant entre James Hinchcliffe (Newman-Haas) et JR Hildebrand (Panther.)

Pour Chevrolet, c'est déjà 2012. Le constructeur y effectuera son retour en Indycar, via des top-teams comme Penske ou des Andretti.

Une délégation de la marque au "+" était en déplacement dans le Nevada. Ryan Hunter-Reay (Andretti) a même pu effectuer quelques boucles à bord de la Dallara/Chevrolet.

Chez Andretti, on célébrait également le 100e départ du fiston, Marco:

Las Vegas marquait aussi la dernière apparition de Danica Patrick (Andretti) en Indycar.

Depuis l'annonce de son départ en Nascar pour 2012, la série la boude carrément. Il y a peu, elle était la femme-sandwich de l'Indycar, écumant les plateaux de télévision et les conférences de presse.

Là, encore une fois, le service presse de l'Indycar l'avait "oublié".

Néanmoins, c'est sur la piste qu'elle se faisait remarquer, avec le meilleur temps des essais libres.

Le samedi, c'est la revanche des exclus!

Tony Kanaan, viré par Andretti il y a un an, embauché par De Ferran Dragon (qui fait faillite peu après), puis recruté in extremis par KV-Lotus. Le voilà poleman à Vegas, de quoi cimenter sa 5e place finale (le meilleur résultat de l'histoire de KV.)

2e sur la grille, Oriol Servia était sans volant fixe depuis des lustres, avant d'être embauché par Newman-Haas en début de saison.

Quant au 3e, Ed Carpenter (Sarah Fisher), il n'était tout simplement pas sur que sa patronne avait le budget pour venir disputer la course (malgré une victoire dans le Kentucky, il y a 15 jours!)

Quant aux favoris, ils sont loin: Hinchcliffe et Hildebrand sont respectivement 14e et 15e, tandis que Power et Franchitti sont 17e et 18e.

Le samedi soir, les monoplaces défilent sur le "strip".

Pour le profane, cet image rappelle une scène de Driven...

Mais elle rappelait surtout la course de Champ Car de 2007, disputée dans les rues de la ville. Un évènement qui avait fait long feu (comme toutes les tentatives de courses à Las Vegas), faute de spectateurs.

D'ailleurs, le photographe officiel de l'Indycar cadrait serrer, histoire d'éviter de montrer les tribunes...

Le dimanche, au 11e tour, c'est le drame. Deux voitures se touchent et sur les anneaux, ça ne pardonne pas. Les deux voitures perdirent le contrôle et le reste du peloton n'a pas éviter les pilotes en perditions.

Au total, 15 des 34 voitures furent touchées. L'anneau offrait un spectacle apocalyptique, avec des monoplaces éventrées, parfois en feu et souvent retournées.

Hildebrand et Mann passèrent la nuit à l'hôpital, pour des examens et ils eurent plus de peur que de mal. Même constat pour Power, qui s'était évanoui lors du choc.

Quant à Dan Wheldon, il n'a malheureusement pas survécu à ses blessures.

Comme d'habitude, l'attitude des officiels fut inappropriée. Il y eu d'abord des drapeaux jaunes, puis des drapeaux rouges.

Une fois la mort de Wheldon connue, Randy Bernard annonça que 5 concurrents allaient effectuer 5 tours d'honneurs, au ralenti.

Finalement, la course fut annulée et les feuilles des temps jetées à la poubelle!

Les résultats étant gelés au Kentucky, Dario Franchitti fut sacré champion 2011, devant Power et Briscoe.

C'est un Franchitti très marqué qui débarqua en conférence de presse. Un pilote s'est tué et son rival pour le titre est à l'hôpital; ça ne donne pas envie de faire la fête.

Source:

Indycar

Crédit photos: Indycar, sauf photo 5 (Pacific F2000), photo 14 et 16 (DR) et photo 15 (Seattle Times)

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Ca devait être Indycar. En prime, le titre devait y être attribuée. Au final, on n'en retiendra que le crash au 12e tour, la mort de Dan Wheldon et une direction de course qui, comme d'habitude, a mis trop de temps pour réagir.

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