LBA : L’actualité sportive récente c’est Pikes Peak. Racontez nous le projet de l’intérieur
PC : C’est un projet éclair, qui a mobilisé 10 personnes dans un délai très contraint de 3 mois. Comme toujours, on a travaillé sur le triptyque pilote pneu véhicule, la clef du succès. La confiance du pilote est essentielle, a Pikes Peak plus encore ou le public et les précipices sont proches. Par analogie avec l’œnologie, il convient de pratiquer le meilleur assemblage pour faire un bon millésime. On est parti sur une base de pneu endurance, en tenant compte de la nécessité d’avoir une mise en température immédiate. Le deuxième «assemblage» a été le bon.
LBA : L’autre actualité c’est Le Mans, quels expériences tirez vous des 24 heures
PC : Pour nous c’est une épreuve phare, à laquelle nous portons une attention particulière. L’endurance et la tenue dans le temps, c’est logique pour un fabriquant de pneus On travaille avec les écuries de pointe et on équipe plusieurs écuries de LMP2. De la compétition et de la compétition-client. Dans la catégorie reine, on a montré qu’un même train de pneu pouvait faire plusieurs relais. C’est important pour les écuries participantes à l’épreuve, c’est stimulant pour la R&D et c'est bénéfique pour les activités commerciales. Tout va dans le même sens. On pourrait ne pas dire la même chose d’autres épreuves de très haut niveau…
LBA : Donc vous allez nous parler de Formule 1 ?
PC : Pas du tout…
LBA : Vous êtes présent au Supercar run. Elles ne sont pas un peu frimeuses et superficielles ces voitures ?
PC : Les démarchent évoluent chez bien nouveaux préparateurs. Le pneu joli et pas cher c'est peut-être vrai pour les "show car", mais aujourd'hui il y a une recherche de plaisir de conduire et d’efficacité. Au moins pour ceux comme Vühl qui viennent se frotter à la côte de Goodwood. Nous sommes sollicités pour du conseil, de la mise au point et de l’assemblage pour reprendre un terme d’œnologie qui m’est cher.
LBA : Rien ne semble impossible en matière de supercars, on pourrait envisager de faire faire son pneu ?
TC : Pourquoi pas. On sait faire de petites séries, c’est le cas des pneus collections, mais on pourrait aller plus encore pour un client exigeant qui voudrait son pneu.
LBA : Vous avez débuté comme pilote essayeur. Vous prenez part à des épreuves sportives ?
PC : Je n’ai pas les disponibilités suffisantes, mais j’étais encore récemment dans le baquet de droite d’une épreuve de rallye dans le sud est de la France
A suivre, rencontre avec Bruno Famin
Crédit photo B Fournol/LBA