Sur cette spéciale, les deux leaders ont connu des galères. Rien de dramatique, crevaisons, etc. Mais quand le Dakar se joue à une poignée de secondes, toute minute est bonne à prendre. Carlos Sainz s'est retrouvé à l'arrêt de longues minutes, laissant Loeb filer vers la tête au général. Mais, il a pu compter sur Perterehansel et Ekström qui ne jouent plus la gagne et sont donc là pour l'épauler au cas où. Ce "cas où" a eu lieu et Sainz a limité la casse.

Loeb de son côté ne peut plus compter sur Al-Attiyah rentré chez lui après deux casses moteur et visiblement dégoûté de l'équipe. Il a crevé et c'est alors que lui et Lurquin se sont aperçu que le cric hydraulique qui lève la voiture automatiquement n'a pas été réparé au bivouac ! Il a donc fallu à chaque fois (deux crevaisons) trouver un point d'appui pour basculer le Prodrive Hunter pour lever la roue arrière. Mais pire ! La "pêteuse", alias le pistolet à choc, n'avait plus de batterie !

Ce scénario incroyable, on le doit à Prodrive. C'est un Loeb "ronchon" qui a répondu au micro de Mylène Dorange (La chaîne l'Equipe) pour expliquer la journée "galère" qu'ils ont vécu. Surtout, on sent qu'il est très frustré, car sans cela, il aurait pris la tête de ce Dakar, ou ne serait qu'à 1 minute de Sainz.

Le vainqueur du jour c'est Guerlain Chicherit. L'ex-champion de ski freeride et pilote casse-cou signe une nouvelle victoire d'étape sur un Dakar. Il devance de 5 minutes 43 Baragwanath et 6 minutes 04 Vanagas. On peut noter la 5e place de Dumas pour Rebellion, ou le bel accessit de Serradori à 10 minutes 03 de Chicherit. Serradori est en deux roues motrices.

Avec ses galères, Loeb est 16e du jour, à 17 min 37. Cela va sans dire que s'il avait mis 15 minutes de moins, il serait arrivé 15 minutes plus tôt pour paraphraser le grand Johnny Hallyday lors de son Dakar. Carlos Sainz de son côté termine 25e à 24 minutes 48 ! Loeb lui reprend 7 minutes 11, mais aurait pu le passer au général sans les "conneries" (n'ayons pas peur des mots) de Prodrive.

Sébastien Loeb a repris sept minutes à Carlos Sainz, mais a subi lui aussi des problèmes mécaniques, avec également un pistolet automatique pour changer la roue non réparé.

💬 « On fait une très mauvaise journée pour des grosses conneries, c'est pas normal. » #Dakar2024 pic.twitter.com/AEc7JSa9LV

— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) January 17, 2024

Une poignée de minutes

Au général, Sainz reste en tête pour 13 minutes 22. On rappelle que Loeb avait choisi de prendre sciemment une pénalité de 15 minutes avant l'étape "48 heures" et qu'il le paie maintenant. Moraes a repris 10 minutes à Sainz mais reste au-delà de l'heure de retard. De Mevius grappille un peu à Moraes mais reste à un peu plus de 24 minutes de retard sur cette 3e place.

Chicherit et Serradori échangent leur place, respectivement 5 et 6e. Mais c'est pour 1 minute 04. Un peu plus loin, Peterhansel est toujours 13e mais se rapproche de la 11e place. Dumas double "tout le monde" et remonte 15e. Là aussi les temps sont proches et on peut gagner ou perdre plusieurs places pour quelques minutes gagnées ou perdues.

Demain, c'est pratiquement la dernière chance pour Loeb de coiffer au poteau Carlos Sainz. La 11e étape ira de Alula à Yanbu avec 480 km de spéciale. Le terrain sera cassant et on est en fin d'épreuve. La casse est possible, probable, certaine. Les crevaisons aussi. Certains finiront sur la jante, au sens propre du terme. Espérons que Loeb sache faire passer le message chez Prodrive et que tout soit nickel demain.

En tout cas, il y en a un qui doit rire sous cape (sauf pour son ami), c'est Daniel Elena qui n'a jamais manqué de montrer du doigt les soucis chez Prodrive. David Richards l'en a remercié en le faisant virer. Qui avait raison ?