Plus de 700 millions d’euros pour produire des batteries
Toyota et d'autres sociétés japonaises vont recevoir 118 milliards de yens de subventions (764 millions d'euros au cours actuel) de l’État japonais pour produire des batteries électriques sur le territoire japonais, a ainsi annoncé vendredi le gouvernement nippon.
En avril dernier, le gouvernement japonais avait déjà alloué près de 160 milliards de yens (un milliard d'euros) pour un projet similaire au Japon porté par Honda et d'autres sociétés locales.
Renforcer la chaîne d’approvisionnements
"J'espère que de larges investissements par Toyota et d'autres vont significativement renforcer la chaîne d'approvisionnement dans les batteries de notre pays", a déclaré vendredi le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie Yasutoshi Nishimura lors d'une conférence de presse.
Objectif : s’affranchir de la domination chinoise et tenter ainsi de mieux maîtriser les coûts d’achats. Un élément d’autant plus important que la batterie rentre pour une bonne part dans le prix de revient du véhicule. Le Japon souhaite par ce biais renforcer sa sécurité économique en encourageant la production locale de produits stratégiques comme les batteries électriques et les semi-conducteurs.
Le Japon veut retrouver sa place au soleil dans le secteur des batteries
L’Empire du Soleil levant souhaite par ailleurs revenir sur le devant de la scène dans les batteries. Rappelons en effet alors qu’il était l'un des leaders mondiaux dans ce secteur jusqu'au milieu des années 2010 avant de se faire coiffer au poteau par la Chine et la Corée du Sud.
Toyota tente de rattraper son retard dans les VE
Toyota est loin de s’être lancé tête baissée dans le marché des véhicules électriques. Le constructeur veut désormais mettre les bouchées doubles dans ce segment. Alors que les ventes de VE ont le vent en poupe, le groupe automobile souhaite ainsi préserver sa place de numéro un mondial.
En début de semaine, Toyota a annoncé viser une autonomie de 1.000 km pour sa prochaine génération de voitures électriques premium à partir de 2026, pour un temps de charge de 20 minutes maximum.
En parallèle, le constructeur met le paquet sur les batteries à électrolyte solide, présentées comme plus performantes, moins polluantes et plus sûres que la technologie actuelle lithium-ion. Développant une méthode de production à grande échelle pour ces produits, Toyota espère pouvoir franchir le cap de la phase commerciale en 2027-2028.
En avril, le groupe s'est fixé pour objectif d'écouler 1,5 million de véhicules 100% électriques dans le monde en 2026. Ce qui constitue un véritable défi puisque ces ventes de VE ont totalisé moins de 25.000 unités en 2022, très loin derrière l'américain Tesla et le chinois BYD.
Notre avis, par leblogauto.com
Décidément véhicules électriques semblent rimer avec protectionnisme, dumping et petits arrangements entre amis …
Alors que les États-Unis ont promulgué l’IRA (Inflation Reduction Act), mesures privilégiant la production locale de VE et de batteries, que l’UE tente de suivre …. c’est donc désormais au Japon de tenter de s’affranchir de la Chine.
L’enjeu est de taille : réduire le prix de revient et maîtriser les approvisionnements.
Mais au fait, que pense l’OMC … voire États-Unis, UE et Chine de ces mesures très « nationalistes » … ?
Sources : AFP, Toyota