Répondant, lors une table ronde à New York, à des journalistes l’interrogeant sur l’éventuelle tenue de discussions liées à une consolidation dans le secteur automobile, Carlos Tavares a affirmé que Stellantis n’était pas intéressé par un tel accord.
Pression pour nouer des liens avec les concurrents
Des propos qui interviennent alors que s’exerce actuellement une certaine pression pour nouer des liens avec des concurrents face à la concurrence chinoise en Europe. "Pour l'instant, nous sommes simplement concentrés sur l'opérationnel. Nous avons assez à faire. Il n'y a pas de discussions sur la consolidation en ce moment ... Je veux mettre fin à toute spéculation à ce sujet » a martelé Tavares.
Fusions et acquisitions : un moyen pour contrer la concurrence chinoise
Les constructeurs automobiles chinois font des percées sur le marché automobile européen avec des véhicules électriques à bas coût et ont également des visées sur le marché américain. Les fusions et acquisitions ainsi que la collaboration avec d'autres entreprises sont des moyens par lesquels les constructeurs automobiles pourraient chercher à augmenter les volumes et à réduire le fardeau des dépenses en capital et en recherche et développement dans le but de produire des véhicules électriques à batterie plus abordables tout en conservant des profits similaires à ceux de leurs homologues commercialisant des moteurs thermiques.
La Chine et BYD : principales menaces à l’heure actuelle
Carlos Tavares n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, « les Chinois représentent la principale menace actuellement. Ce sont les seuls qui peuvent vendre des VE à des prix équivalents à ceux des véhicules à essence, grâce à l'avantage compétitif de 30 % qu'ils ont en termes d'expertise. » a-t-il déclaré en guise d ‘arguments.
Usine de BYD au Mexique : une implantation stratégique
A l’heure actuelle, les États-Unis imposent des tarifs sur les automobiles chinoises importées. Ce qui limite la casse en terme de concurrence, rendant plus onéreux à l’achat les véhicules en provenance de Chine. Néanmoins, des articles de presse laissent entendre que le constructeur chinois de VE, BYD, envisage d'ouvrir une usine au Mexique. Or, une telle stratégie pourrait profiter de l'accord de libre-échange États-Unis-Mexique-Canada pour éviter ces droits de douane.
Tavares veut « aller de front » face à la concurrence chinoise
Tavares a par ailleurs indiqué qu'il ne demandait pas de protection supplémentaire contre une éventuelle importation de véhicules chinois à partir du Mexique. Il estime en effet Stellantis devrait toujours rivaliser avec les Chinois sur d'autres marchés dans le monde.
"Ma seule option est d'y aller de front et c'est ce que nous faisons", a-t-il déclaré, en citant la Citroën ë-C3, une petite voiture produite en Slovaquie pour l'Europe par l'une des marques de Stellantis. Le prix de vente du modèle débute à environ 21 600 $ (19 990 euros). Stellantis cherchera également à proposer un véhicule à 25 000 $ sur le marché américain, bien que Tavares n'ait pas donné de calendrier à ce sujet. Un projet plus complexe car les Américains préfèrent des véhicules plus grands qui nécessiteraient un pack batterie plus important, la partie la plus coûteuse d'un VE, pour des autonomies acceptables.
Tavares pour des changements dans la chaine d’approvisionnements
Le patron de Stellantis estime par ailleurs qu'il faudra apporter des changements dans les chaînes d'approvisionnement, en utilisant notamment davantage de fournisseurs dans des pays à bas coûts. Or, a-t-il rappelé, Les États-Unis ne sont pas un pays à bas coûts.
"La Chine n'est pas le meilleur endroit au monde pour sourcer des pièces", a-t-il par ailleurs déclaré. "La Chine est concurrencée par l'Inde, par le Maroc, éventuellement par la Turquie. Le Mexique n'est pas loin."
Sources : Detroit News