Licenciement sans préavis
La direction de Tesla a licencié sans préavis un salarié affilié au puissant syndicat allemand IG Metall de l'usine gigafactory de Gruenheide, près de Berlin, a déclaré le syndicat dans un communiqué.
"Ce licenciement est une nouvelle tentative d'intimider les travailleurs de l'IG Metall de l'usine", a déclaré la représentation de IG Metall à Gruenheide, dénonçant "les tactiques agressives contre tous ceux de l'usine qui travaillent ensemble pour des conditions de travail humaines et équitables". Ajoutant que la gestion de l'usine avait menacé chaque membre du comité d'entreprise d'IG Metall de licenciement.
IG Metall s'oppose à Tesla
Le premier syndicat allemand s’oppose Tesla dans le but de gagner plus d'influence sur les salaires et les conditions de travail sur son seul site de production en Europe.
En octobre 2023, IG Metall avait annoncé que les salariés de Tesla de la Giga Factory du constructeur automobile rejoignaient en nombre croissant le syndicat en raison de préoccupations concernant la santé, la sécurité et le surmenage.
Le manque de personnel et les mesures de sécurité inadéquates sur le lieu de travail entraînent un nombre élevé d'accidents du travail, et il n'est pas rare qu'environ 30 % des employés soient arrêtés pour maladie, avait alors indiqué le syndicat dans un communiqué.
Un taux d'absentéisme inquiétant
A l'heure actuelle, Tesla fait face dans sa gigafactory à un taux d'absentéisme trois fois supérieur à la moyenne du pays.
Le syndicat IG Metall affirme que l'usine entretient une « culture de la peur ». Selon le quotidien économique allemand « Handelsblatt », Eric Demmler, chef du personnel de la gigafactory, a récemment déclaré à ses équipes que le taux d'arrêts maladie dans l'usine de 12.000 employés était passé à 17 % au mois d'août, avant de régresser légèrement à 11 % depuis début septembre.
A comparer à la moyenne enregistrée en Allemagne, où le taux d'absentéisme au travail s'élève à 6,1 % tous secteurs confondus et à 5,3 % dans l'industrie automobile.
« Nous ne tolérerons pas que certaines personnes courbent l'échine pour d'autres qui n'ont tout simplement pas envie de venir travailler », aurait déclaré Andre Thierig, directeur du site, selon des enregistrements obtenus par les journalistes. « Il n'y a pas de place dans cette usine pour les personnes qui ne se lèvent pas le matin », aurait-il martelé.
Les cadres dirigeants auraient même ciblé une trentaine d'employés en arrêt maladie et leur auraient rendu une visite surprise. « Lorsque les chefs ont sonné à leur domicile, de nombreux employés de Tesla en ont eu assez. Certains n'ont tout simplement pas ouvert la porte, d'autres voulaient même appeler un numéro d'urgence. Les visites de contrôle du directeur général Andre Thierig et du chef du personnel Erik Demmler n'ont pas été bien accueillies par de nombreux employés », indique le journal.
Notre avis, par leblogauto.com
En janvier 2024, le ton était monté au Sénat américain face aux « efforts » déployés par Tesla pour tenter de contrer les initiatives de syndicalisation de ses salariés.
Une démarche qui résonnait tout particulièrement alors que le constructeur US de véhicules électriques devait faire face à une importante vague de mouvements sociaux dans les pays nordiques.
Sources : Reuters, IG Metall, Handelsblatt