Suzuki dans le vert, sauvé par la Chine, impacté par l’Inde
par Elisabeth Studer

Suzuki dans le vert, sauvé par la Chine, impacté par l’Inde

Belle performance de Suzuki comparée à ses concurrents. Alors que les uns après les autres ces derniers sont contraints d’afficher des résultats fort peu performants, dus en grande partie à la crise du Covid-19, le constructeur nippon sauve la situation in extremis. Le groupe automobile japonais est parvenu de justesse à se maintenir dans le vert au premier trimestre 2020/21. Sa méthode miracle ? Son désengagement de la Chine … Son retrait du marché chinois en 2018 constitue en effet désormais un atout

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Prudent ou incertain - selon que l’on soit optimiste ou pessimiste - Suzuki s’est bien gardé de fournir des prévisions pour l'ensemble de l'exercice. Le constructeur prévoit d’ores et déjà d’être fortement impacté par l’ampleur de la pandémie observée en Inde, pays dont le marché constitue pour un lui un débouché crucial.

Suzuki enregistre de justesse un bénéfice au deuxième trimestre

Suzuki a publié lundi un bénéfice net de 1,8 milliard de yens pour le deuxième trimestre 2020, ce qui correspond à une chute de 95,6% sur un an.

Son bénéfice opérationnel a lui aussi fondu comme neige au soleil, s’établissant à 1,3 milliard de yens, enregistrant une chute de 98% sur douze mois.

Ventes de Suzuki diminuées de moitié

Ses ventes trimestrielles ont quant à elles diminué de plus de moitié pour s’établir à 425,3 milliards de yens.

Suite à la pandémie, ses ventes se sont notamment effondrées sur ses marchés internationaux, régressant globalement de -65,5% en valeur. La baisse est également marquée au niveau de son territoire d’origine, le Japon, ses résultats commerciaux y chutant de 27%. Rappelons à cet égard que le pays a été placé en état d’urgence sanitaire en avril-mai pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19.

En volume, ses ventes automobiles ont chuté de 64,3% durant le deuxième trimestre, à 263'000 unités.

Suzuki incapable de faire des prévisions, l’Inde étant fortement frappée

« La pandémie de Covid-19 se propageant en Inde, marché majeur du groupe, nous sommes incapables actuellement de faire des prévisions (de résultats) à partir de calculs rationnels", a par ailleurs indiqué Suzuki dans son communiqué.

En 2019, le marché indien constituait le premier marché de Suzuki, le constructeur y réalisant un tiers de ses ventes mondiales.

Mais, compte-tenu de la flambée des cas de Covid observée dans le pays, ses ventes en Inde ont dégringolé de 83% en valeur glissante annuelle durant le 2d trimestre 2020. Sur la période, le marché représente désormais moins de 12% de son chiffre d'affaires total.

Pour rappel, l'Inde est à l’heure actuelle le troisième pays au niveau mondial le plus touché par le Covid-19, derrière les Etats-Unis et le Brésil, avec quelque 1,8 million de cas recensés à ce jour, pour plus de 37.000 décès.

Mais le Covid n’explique pas tout …

Début février, nous indiquions d’ores et déjà que le bénéfice net cumulé de Suzuki avait chuté de plus d’un tiers en valeur glissante annuelle. Une contre-performance que le constructeur automobile japonais attribuait alors à des impacts négatifs des taux de change et au ralentissement du marché automobile indien.

Sa régression était déjà si importante en Inde – même s’il restait leader des constructeurs – que dès cette période, le Japon devançait le pays en terme de marché.

Le Japon devance l’Inde dès le début de 2020 … soit avant le Covid

D’avril à décembre 2019, les ventes de Suzuki auront tout particulièrement chuté en Inde, sur le segment des véhicules légers, le pays étant confronté à une importante régression du secteur automobile.

Et ce alors même, que Suzuki est également confronté à une chute de ses ventes au Japon et que Maruti-Suzuki reste numéro un en Inde et de loin. Sur l’année, les 6 premières places des ventes par modèle lui reviennent, dont le segment des SUV.

Précisons que le marché indien a globalement subi une baisse de 12% en 2019, passant sous les 3 millions d’unités.

Suzuki dans la tourmente avant le Covid

D’avril à décembre 2019 – les neuf premiers mois de son exercice 2019/2020 – le bénéfice net cumulé de Suzuki s’était établi à 116,6 milliards de yens, correspondant à une chute de 35,5% en valeur glissante annuelle.

La situation ne faisant que s’empirer chaque trimestre : sur le seul troisième trimestre, le bénéfice opérationnel avait de nouveau diminué par rapport aux deux trimestres précédents, chutant de 10,7% en valeur glissante annuelle, à 51,8 milliards de yens.

Retrait du marché chinois : désormais un atout

Le fait que Suzuki se soit retiré du marché chinois en 2018 constitue désormais un atout. Le constructeur est ainsi peu exposé à l’impact de l’épidémie de coronavirus, contrairement à de nombreux concurrents. Ce qui permet d’expliquer qu’il puisse dégager un bénéfice dans le contexte tourmenté qu’i prévaut actuellement.

Malgré ses difficultés commerciales, Suzuki a vu son titre s’envoler au début de l’année 2020, les investisseurs réagissant favorablement à sa très faible exposition aux risques de l’épidémie chinoise.

Notre avis, par leblogauto.com

Plusieurs éléments majeurs à retenir : le Covid n’explique pas tout … tandis que le marché indien ne devrait pas reprendre de sitôt, le pays étant durement frappé par la pandémie. Reste tout de même que le constructeur aura réussi à afficher un bénéfice. Grâce à la Chine …. ou plutôt grâce à son retrait de la Chine.

Sources : AFP, Suzuki, Kyodo

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Pour résumer

Belle performance de Suzuki comparée à ses concurrents. Alors que les uns après les autres ces derniers sont contraints d’afficher des résultats fort peu performants, dus en grande partie à la crise du Covid-19, le constructeur nippon sauve la situation in extremis. Le groupe automobile japonais est parvenu de justesse à se maintenir dans le vert au premier trimestre 2020/21. Sa méthode miracle ? Son désengagement de la Chine … Son retrait du marché chinois en 2018 constitue en effet désormais un atout

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