Durant les mois d’avril, mai et juin , le constructeur automobile a vendu 344 993 véhicules aux États-Unis, contre 434 648 à la même période il y a un an.
Stellantis a certes indiqué avoir vendu 4 % de véhicules de plus au deuxième trimestre qu'au premier trimestre de cette année, qui avait été une autre période de vente difficile.
Mais globalement, au cours du trimestre, les principales marques de Stellantis ont fortement chuté par rapport à l'année précédente : Ram de 26 %, Jeep et Chrysler de 19 % et Dodge de 17 %. Fiat et Alfa Romeo ont toutes deux vu leurs ventes augmenter, mais les volumes totaux des deux marques sont minimes aux États-Unis, Fiat ayant vendu 316 véhicules et Alfa 2 492.
En termes de modèles individuels, les SUV Premium de Jeep, le Wagoneer et le Grand Wagoneer, ont été les seuls points positifs du trimestre. Le Wagoneer a plus que doublé ses ventes à 16 734 unités, et le Grand Wagoneer a augmenté de 24 % à 4 005 unités. Il n’empêche, le constructeur va réduire la voilure en terme de production de ces modèles durant l’été.
Au final, au cours du premier semestre 2024, Stellantis a vendu 677 533 véhicules, en baisse de 16 % sur un an.
Les concessionnaires US se rebiffent
Ces chiffres décevants voient le jour alors que les concessionnaires Stellantis des États-Unis ont récemment exprimé leur frustration face aux véhicules aux tarifs élevés proposés par le constructeur et qui, selon eux, ne correspondent pas aux attentes des consommateurs.
Ils ont ainsi déclaré en avoir assez des véhicules coûteux qui restent sur leur terrain bien plus longtemps que la moyenne du secteur, ajoutant que leur rentabilité en prenait un coup.
Les tensions entre concessionnaires ont été évoquées lors des réunions de mardi et mercredi du Conseil national des concessionnaires Stellantis qui se sont tenues à Détroit. Un programme de marketing actualisé, des augmentations des incitations pour aider à éliminer les stocks de véhicules plus anciens qui s'accumulent dans les parcs des concessionnaires et la sortie de nouveaux modèles ont été discutés avec les dirigeants de l'entreprise, a déclaré Kevin Farrish, président du Conseil national des concessionnaires.
La réunion intervient environ un mois après que les concessionnaires Chrysler, Dodge, Jeep et Ram ont envoyé une lettre très cinglante au DG Carlos Tavares, exprimant leur frustration et faisant part de leurs inquiétudes concernant la diminution de la part de marché de l'entreprise, les changements au sein des rangs exécutifs du constructeur et le manque de véhicules à prix compétitifs. La lettre, qui demandait à Tavares de travailler avec eux sur un plan de redressement, indiquait que les plus de 2 600 concessionnaires du pays ressentaient la pression financière, la rentabilité devant atteindre son point le plus bas depuis 2009 - la même année où Chrysler désormais intégré dans FCA puis dans Stellantis a été confrontés à une faillite.
« Le réseau de concessionnaires Stellantis aux États-Unis est profondément préoccupé par l'état actuel et l'orientation future des marques que nous représentons », indique la lettre du 23 mai signée par Farrish. « Nos produits ne sont pas compétitifs en termes de prix de vente conseillé, de prix catalogue, de prix de transaction, de leasing ou de financement conventionnel. De nombreux modèles coûtent 10 000 $ de plus que les véhicules équipés de manière similaire de nos concurrents» est-il ajouté.
Début juin, selon les statistiques de Cox Automotive, l'offre moyenne de jours de véhicules neufs pour tous les véhicules neufs était de 74. Mais les marques Stellantis étaient bien au-dessus : Chrysler à 119, Dodge à 121, Jeep à 147 et Ram à plus de deux fois la moyenne du secteur.
Face à la colère des concessionnaires, Matt Thompson, directeur des ventes au détail aux États-Unis pour Stellantis, a déclaré dans un communiqué que le constructeur avait pris des mesures pour offrir aux clients une gamme plus large d'options entièrement électriques, hybrides rechargeables et à essence, et qu'il avait également ajusté les prix de Jeep, Dodge, Chrysler ».
Sources : Stellantis, Detroit News, Bloomberg