Dire que la Renaulution est un succès est un euphémisme. Sur le premier semestre 2024 (S1 2024), le groupe Renault affiche une profitabilité record avec des marges opérationnelles en hausse. Les finances s'améliorent plus vite que prévu, mais tout n'est pas rose pour autant.
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Le Chiffre d'Affaires du groupe croît de 0,4% sur S1 2024 par rapport à S1 2023. A taux de change constants, il serait en hausse de 3,7%. Cette hausse est en partie due à la hausse de la partie financière puisque la partie CA de l'Automobile est en recul de 1,9% (+1,2% à taux de change constants). Les variations mondiales des monnaies influent directement dessus.
Mais, c'est donc surtout la profitabilité qui est à souligner. La marge opérationnelle du groupe est à 8,1% du CA soit +0,5 points par rapport à S1 2023. Cela représente une hausse de 0,1 milliard d'euros tout de même. La marge opérationnelle de l'automobile est à 6,6% "seulement", mais en hausse de 0,4 point. Le résultat net du premier semestre 2024 ressort à 1,4 milliard d'euros malgré une perte de cession de titres Nissan de 440 millions d'euros. Pour rappelle, cette cession intervient pour rééquilibrer les participations croisées de chacun des deux groupes.
Le sacro-saint free cashflow ou flux de trésorerie disponible ressort à 1,3 milliard d'euros grâce à 600 millions d'euros de dividendes de Mobilize Financial Services, ainsi qu'un besoin en fond de roulement en recul de 209 millions d'euros. En un semestre, la position nette financière de l'automobile grimpe de 1,1 milliard d'euros et atteint un record de 4,9 milliards d'euros au 30 juin 2024.
Pour améliorer sa situation, le groupe Renault peut compter sur une marque forte, Renault, qui est #3 en Europe, #1 en France et leader des VUL. Mais il y a aussi Dacia dans le top10 européen, avec la Sandero qui est toujours la voiture la plus vendue en Europe tous canaux confondus. Alpine reste à un niveau satisfaisant en attendant l'A290 et les autres lancements. Cela donne un portefeuille de commandes de 2,6 mois en Europe, et des stocks qui diminuent de 69 000 unités, tout en restant à 500 000 véhicules à fin juin 2024.
Ces résultats font dire au DG de Renault Group, Luca de Meo : “Ces résultats records sont le fruit d'un travail considérable réalisé par les équipes de Renault Group au cours des dernières années. Nos efforts pour réduire les coûts et axer notre politique commerciale sur la valeur se reflètent dans notre nouvelle gamme, la meilleure que cette entreprise ait connue en 3 décennies. Nous avons mis en œuvre les leviers traditionnels d'amélioration de la performance, mais nous avons aussi reconnecté l'entreprise avec l'esprit d'innovation qui a fait son âge d'or.
Depuis quelques mois, nous accélérons notre transformation pour devenir l’entreprise automobile européenne la plus progressiste. 5 business spécialisés, une approche horizontale et écosystémique, le renforcement de notre chaîne d’approvisionnement, l’optimisation des processus clés (programme « speed of lightness »), le déploiement de l’IA à tous les niveaux et à travers toutes les chaînes de valeur : tels sont les ingrédients clés de la nouvelle sauce secrète de Renault Group. La flexibilité, l’agilité et l’innovation continuent d’être les moteurs de l’amélioration de la performance et d’une allocation efficace du capital. Et le plus important : les collaborateurs de Renault Group sont pleinement engagés dans cette transformation. C’est cette passion qui alimente la création de valeur durable pour toutes nos parties prenantes“ .
Renault qui rit, Nissan qui pleure
Mais, tout n'est pas rose pour Renault. On peut noter, et c'est à la fois positif et négatif, une hausse de 109 millions d'euros des frais généraux. Une grande partie est à cause du marketing en hausse. Vous l'avez sans doute remarqué, Renault et même Dacia sont dans toutes les pages de réclames ou presque. Renault traverse aussi une période de transition comptable avec la déconsolidation de Horse (les motorisations thermiques) ainsi que le rééquilibrage des participations Nissan-Renault. Cela donne des charges de restructuration à 123 millions d'euros en plus d'une moins-value sur les titres Nissan.
Il faut dire que du côté du partenaire (filiale) japonais, ce n'est pas la joie. Ce premier trimestre comptable 2024 (les années fiscales sont décalées au Japon NDLA) est noir ! Si le CA grimpe un peu, la marge est à 0 et donc les bénéfices opérationnels presque au même niveau. Le bénéfice total reste positif mais en très net recul. Résultat, la contribution de Nissan aux résultats de Renault n'est que de 38 millions d'euros pour le 1er semestre 2024.
Renault qui rit, Nissan qui pleure... Retour de karma vous dites ? Si Makoto Uchida, le Président de Nissan, se montre volontaire et trouve des excuses à ces résultats mauvais, il annonce tout de même des prévision pour l'exercice 2024 revues à la baisse !
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Pour résumer
Les résultats du premier semestre 2024 pour le Groupe Renault sont très bons. Malgré certains revers et des taux de change défavorables dans le monde, Renault fait de l'argent et dégage de confortables bénéfices. Le plan Renaulution a porté ses fruits plus rapidement que prévu, espérons que cette accélération continue avec l'arrivée des nouveaux modèles.