Certains pays pourraient acheter jusqu'à 1 million de barils de brut par jour à la Russie
L'Indonésie, le Pakistan, le Brésil, l'Afrique du Sud, le Sri Lanka et certains pays du Moyen-Orient pourraient ensemble acheter jusqu'à 1 million de barils de brut par jour à la Russie au cours de l'hiver prochain, déclare ainsi Kpler dans une note de recherche.
Nouvelles restrictions à venir
L'industrie pétrolière russe, qui représente environ 10 % de la production mondiale et constitue une source essentielle de revenus pour le Kremlin, doit d’ores et déjà faire face à d'importantes sanctions après son invasion de l'Ukraine.
Mais si les membres de l'UE achètent toujours une partie du pétrole russe, en décembre prochain, ils interdiront la plupart des importations de brut de l'Oural. Suivra en février 2023 l’interdiction de s’approvisionner en produits pétroliers russes.
Cela pourrait réduire la production pétrolière de la Russie de près de 2 millions de barils par jour par rapport aux niveaux d'avant l'invasion estime l'Agence internationale de l'énergie. A moins que les flux ne soient distribués ailleurs …
Le pétrole russe redirigé vers l’Asie
Les entreprises russes ont déjà redirigé leurs cargaisons vers l'Asie, principalement vers l'Inde et la Chine, certains acheteurs européens évitant volontairement leur pétrole. Mais cela a un coût, l'Oural se négociant à des prix très bas par rapport aux références mondiales.
De quoi satisfaire les acheteurs et « chambouler » les flux mondiaux.
Pétrole de Russie plutôt que brut de Nigeria ou Arabie saoudite ?
Une redistribution des flux mondiaux de brut pourrait en partie déplacer les exportations des autres membres de l'OPEP+. En Indonésie, "l'un des principaux candidats à la supplantation est le Nigeria", tandis qu'au Pakistan "nous ne serions pas surpris de voir une baisse des flux Arab Light" en provenance d'Arabie saoudite, indique ainsi Kpler.
Le Moyen-Orient, qui pourrait absorber jusqu'à 500 000 barils par jour de brut russe cet hiver, pourrait rediriger le pétrole précédemment utilisé sur le marché intérieur vers les marchés d'exportation, selon Kpler. "La tentation pourrait être d'alimenter les raffineries de l'Oural et de laisser des produits comme Arab Light circuler librement en Asie", ajoute-t-il.
Notre avis, par leblogauto.com
Une note de recherche de Kpler qui tend à démontrer que les sanctions prises à l’encontre de la Russie pourraient n’avoir qu’assez peu d’impacts sur les revenus du Kremlin. En effet, il y a fort à parier que Moscou trouvera toujours acheteur … d’autant plus si le prix du brut de l’Oural s’avère alléchant.
Pour éviter de voir ses revenus baisser, la Russie a donc tout intérêt à faire flamber le cours de pétrole (Brent et WTI), de telle manière que même « bradé » son pétrole soit convoité.
Sources : Bloomberg, Kpler