Toyota et Volkswagen bientôt supplantés par les constructeurs chinois

Au cours des quatre dernières décennies, le marché automobile chinois a été dominé par des marques mondiales établies telles que Volkswagen et Toyota, opérant avec des partenaires chinois via des coentreprises.

Mais des prix compétitifs, des déploiements plus rapides de nouveaux modèles et la montée en puissance de constructeurs automobiles électriques nationaux comme BYD, Nio et Xpeng Motors ont changé la dynamique du secteur automobile dans l’Empire du Milieu.

Autre élément majeur : les fabricants chinois de véhicules électriques ont également gagné du terrain en se concentrant sur des fonctionnalités telles que les systèmes avancés d'assistance à la conduite, même sur des voitures moins chères, indique le cabinet.

Bilan des courses : sur le marché intérieur chinois en 2023, et pour la première fois depuis des décennies, les marques chinoises dépasseront les marques étrangères (51 %) et devraient atteindre une part de marché de 65 % d'ici 2030 indique le cabinet.

Les ventes automobiles prévues en hausse de 3 % en 2023

Désormais, AlixPartners prévoit que les ventes automobiles globales de la Chine augmenteront de 3 % cette année pour atteindre 24,9 millions de véhicules, revenant au niveau des ventes avant le COVID-19. Le cabinet prévoit par ailleurs une croissance à 30,6 millions de véhicules en 2030, estimant parallèlement que plus de la moitié des véhicules vendus en Chine seraient des véhicules électriques à cette date.

Plus de 5 fois plus de subventions que les États-Unis !

Le marché chinois des "véhicules à énergie nouvelle" (NEV), y compris les hybrides rechargeables et les véhicules électriques purs, a bénéficié de l'équivalent de 57 milliards de dollars de subventions du gouvernement entre 2016 et 2022, indique également le cabinet de conseil.

En revanche, le gouvernement américain a fourni 12 milliards de dollars de subventions au cours de cette période, précise AlixPartners.

Une compétitivité aussi perturbante que celle de Tesla

Dans les années à venir, cette compétitivité rendra les constructeurs automobiles chinois aussi « perturbateurs » pour les constructeurs automobiles mondiaux établis que Tesla l'a été, estime quant à lui Stephen Dyer, qui dirige le secteur automobile d'AlixPartners en Asie.

"Il serait préférable que les marques étrangères apprennent des nouvelles startups chinoises de véhicules électriques si elles veulent survivre en Chine ou faire face à l'impact perturbateur de ces marques sur leurs marchés nationaux", a déclaré Stephen Dyer lors d'un briefing.

La Chine dépasse le Japon comme exportateur

Au premier trimestre 2023, la Chine a remplacé le Japon en tant que leader mondial des exportations automobiles – une progression quelque peu surprenante par rapport à la sixième place quelle occupait en 2019.

Les constructeurs européens sont quant à eux de plus en plus mis sous pression sur leur marché national respectif par les fabricants chinois, dont un nombre croissant se lance sur les marchés européens avec des véhicules électriques. 

Stephen Dyer prévoit que les ventes annuelles de voitures de marque chinoise sur les marchés étrangers atteindront 9 millions de véhicules d'ici 2030. Cela donnerait aux marques chinoises 30 % de la part mondiale et une part de marché de 15 % en Europe, 19 % en Amérique du Sud et 19 % en Asie du Sud-Est et Asie du Sud.

« Alors que l'industrie s'est jusqu'à présent concentrée sur Tesla comme une unique menace en terme de marque, il est maintenant temps de se préparer à la future concurrence des importations chinoises de BEV provenant d'une liste sans cesse croissante de fabricants » alerte le cabinet.

Surcapacité massive

Le marché chinois est également confronté à une surcapacité massive et Stephen Dyer prévoit une vague de consolidation. Seules 25 à 30 des 167 marques NEV peuvent survivre d'ici 2030, selon lui. Plus des deux tiers de ces marques n'ont enregistré aucune vente l'année dernière, fait-il judicieusement remarqué.

"Même avec les meilleures opérations de leur catégorie, il faut jusqu'à 400 000 unités de production annuelle pour atteindre le seuil de rentabilité", indique-t-il.

Sources : Reuters, Alix Partners

Le rapport : ICI