Pétrole : nouvelles baisses de production d’acteurs majeurs
par Elisabeth Studer

Pétrole : nouvelles baisses de production d’acteurs majeurs

Les pays exportateurs de pétrole jamais à court d’idée pour officiellement stabiliser le cours du brut .. mais surtout pour préserver leur manne pétrolière
L’Algérie, l’Irak et les importants producteurs de pétrole du Golfe se sont accordés sur d'importantes coupes de leur production. Une baisse dont l'ampleur n'avait pas été anticipée par les analystes.

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Réduction de la production de brut d’importants pays exportateurs

L'Irak, l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman et le Koweït ont annoncé dimanche une réduction leur production de pétrole brut. Laquelle prendra effet dès le mois de mai prochain.

Les géants pétroliers du Golfe invoquent une "mesure de précaution" justifiée par la stabilisation du marché.

Baisse de production d'environ un million de barils par jour

Les mesures de réduction devraient perdurer jusqu'à la fin de l'année. Cela signifiant au total une baisse de la production d'environ un million de barils par jour (bpj)./ Il s’agit de la plus importante baisse de l’offre depuis octobre 2022.

En détail, l’Arabie saoudite va réduire sa production de 500.000 bpj, l'Irak de 211.000 bpj, les Émirats de 144.000 bpj, le Koweït de 128.000 bpj, l'Algérie de 48.000 bpj et Oman de 40.000 bpj.

Ces baisses ont lieu "en coordination avec certains pays membres de l'Opep et non membres de l'Opep", selon le ministère algérien de l’Énergie. Moscou a annoncé pour sa part par la voix de son vice-Premier ministre chargé de l’Énergie, Alexandre Novak-- continuer à réduire sa production de pétrole brut de 500.000 bpj jusqu'à la fin de l'année.

Membre de l'Opep+, M. Novak a évoqué une période d'"incertitude" sur le marché de l'or noir, évoquant une "action responsable et préventive".

Une baisse d’une ampleur inattendue

Si la nouvelle baisse n'est pas entièrement inattendue, les experts mentionnent tout de même qu’elle comporte un élément de surprise, en terme de volumes. Ces derniers venant en plus de la coupe de 2 millions de bpj consentie en octobre 2022 et prolongée jusqu'à fin 2023. En février, les membres du JMMC - comité ministériel conjoint de suivi, un panel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) - avaient "réaffirmé leur engagement" envers l'accord décidé à l’automne de l’année dernière, qui les avait engagés à une sévère coupe de leur production de deux millions de bpj pour soutenir les prix.

Il s'agissait alors de la plus importante réduction depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Ces nouvelles baisses de production interviennent malgré des appels des Etats-Unis à au contraire augmenter le nombre de bpj. Washington tentant ainsi de faire baisser les cours alors qu’une sévère inflation frappe l’économie américaine.

L'annonce d'octobre avait été vécue comme un camouflet par Washington qui redoutait une envolée des prix des carburants.

Une annonce faite après une importante chute du cours du brut

A noter que cette coupe voit le jour après que les prix du pétrole aient atteint en mars leur plus bas niveau en deux ans. S’échangeant désormais à moins de 80 dollars pour le baril de Brent. Ce qui constitue un niveau inacceptable pour les membres de l'Opep+. Selon experts et analystes, les réductions devraient changer les mécanismes du marché et soutenir les prix au-delà de leur niveau actuel. Le but, de ces mesures en quelque sorte ….

Une baisse de production surtout prise pour pallier les « risques » d’une baisse de la demande

Reste que les mesures prises pour soi disant stabiliser les marchés, pourraient être avant tout justifiées par la volonté des producteurs de pétrole de maintenir leur manne pétrolière. Redoutant que l’offre de brut devienne pléthorique, compte-tenu de la baisse anticipée de la demande, les pays exportateurs préfèrent d’entre limiter l’offre, pour contre-balancer l’effet d’une éventuelle chute des besoins en approvisionnements de leurs principaux clients.

La demande en pétrole s’avère en effet menacée par la perspective d'une importante inflation et des craintes de récession, alors la faillite de la banque américaine SVB et le sauvetage de Credit Suisse continuent à faire des remous sur les places financières.

Sources : AFP

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Pour résumer

Les pays exportateurs de pétrole jamais à court d’idée pour officiellement stabiliser le cours du pétrole mais surtout pour préserver leur manne pétrolière
L’Algérie, l’Irak et les importants producteurs de pétrole du Golfe se sont accordés sur d'importantes coupes de leur production.
Reste que les mesures prises pour soi disant stabiliser les marchés, pourraient être avant tout justifiées par la volonté des producteurs de pétrole de maintenir leur manne pétrolière. Redoutant que l’offre de brut devienne pléthorique, compte-tenu de la baisse anticipée de la demande, les pays exportateurs préfèrent d’entre limiter l’offre, pour contre-balancer l’effet d’une éventuelle chute des besoins en approvisionnements de leurs principaux clients.

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