Le cours du Brent recule de 11 % en dix jours
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a dégringolé de 2,40% vendredi, clôturant à 87,62 dollars. En dix jours, le Brent aura ainsi perdu plus de 11%.
Du côté des Etats-Unis, le baril de West Texas Intermediate (WTI, avec échéance en décembre, a chuté quant à lui de 1,91%, achevant la journée à 80,08 dollars.
Durant séance, le WTI avec reculé jusqu'à 77,24 dollars, frôlant son niveau le plus bas enregistré depuis janvier, observé en septembre dernier (76,25 dollars).
La demande de la Chine source d’inquiétudes
Le marché demeure préoccupé par la demande chinoise, alors que le nombre de cas de coronavirus s’envole. Rendant peu probable l'allégement des restrictions sanitaires dans l’Empire du Milieu.
Vendredi, la Commission nationale de la santé (NHC) a fait état d'un nouveau pic inobservé depuis fin avril, avec 22.991 nouveaux cas. Le rythme de contagion a plus que doublé en une semaine.
Le spectre d’un ralentissement de la demande crée une psychose
Certains experts estiment que les marchés s'inquiètent plus globalement d'un ralentissement de la demande induit par un resserrement monétaire brutal de la banque centrale américaine (Fed).
Situation de contango
La psychose est telle que le marché de l'or noir est passé vendredi en situation dite de contango. Désormais, le prix payé pour du pétrole livrable à une date ultérieure est supérieur au tarif pour livraison immédiate.
Un phénomène synonyme généralement d’un déséquilibre du marché à court terme, dû à une demande affaibli ou une offre trop abondante.
Vendredi, le prix du contrat de WTI pour livraison en mars 2023 est ainsi passé au-dessus de celui à échéance décembre 2022, une première depuis près de deux ans.
Assouplissement des relations entre Etats-Unis et Arabie saoudite
Certains experts estiment également que la chute du prix du baril peut s'expliquer en partie par les prémices d’un assouplissement des relations entre Etats-Unis et Arabie saoudite.
Jeudi, le gouvernement américain a en effet fait valoir que le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane devrait bénéficier d'une immunité lui évitant des poursuites aux Etats-Unis pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Pour certains, ce revirement politique de Joe Biden est intimement lié au pétrole, même si la Maison Blanche a assuré vendredi que cette décision n'avait "absolument rien à voir avec la relation bilatérale avec l'Arabie saoudite".
Une partie des opérateurs sur les marchés jugent désormais fort probable qu'en contrepartie de l'ouverture de Washington, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés réunis au sein de l’ Opep+ relèvent leur production lors de leur prochaine réunion, le 4 décembre prochain.
Khashoggi : le pétrole « l’aura tuer » une deuxième fois …
Sources : AFP