Objectifs de ventes VE : le secteur automobile britannique se rebiffe
par Elisabeth Studer

Objectifs de ventes VE : le secteur automobile britannique se rebiffe

L'industrie automobile du Royaume-Uni n'atteindra "probablement pas" en 2024 l’objectif de ventes de voitures électriques fixé par le gouvernement britannique, ont prévenu d’ores et déjà les patrons du secteur dans une lettre.
Exhortant Londres à soutenir la filière en révisant notamment ses objectifs à la baisse.

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Un challenge difficile à soutenir

"Les volumes sont en hausse, mais la part de marché ne bouge pratiquement pas", résume l'association automobile SMMT dans une lettre signée par plus d'une dizaine de dirigeants de filiales britanniques de grands constructeurs, tels que Stellantis, BMW, Volkswagen, Ford ou Nissan.

Les objectifs annuels, fixés par le précédent gouvernement britannique, exigent que 22% des ventes de voitures neuves de chaque marque soient à zéro émission en 2024.

Selon la SMMT, le total ne sera que de 18,5% d'ici la fin de l'année 2024. Un challenge d’autant plus difficile à soutenir - y compris financièrement – car si certes, le mois de septembre a été un mois record en termes d'immatriculations de nouveaux véhicules électriques, cela n’a été rendu possible qu’au prix de "remises massives" des constructeurs.

L’objectif sur les véhicules thermique devrait également être avancé

Autre contrainte et non des moindres qui pèsent sur le secteur : le gouvernement travailliste élu en juillet a promis d'avancer à 2030 l'objectif d'interdire la vente de voitures essence et diesel, alors que ce dernier avait été repoussé à 2035 par le précédent gouvernement conservateur.

Menace sur investissements … et emplois

 "Un nombre important de marques seront confrontées à la perspective d'acheter des crédits à une autre entreprise" ou de payer des pénalités de mise en conformité "élevées", affirment les constructeurs dans leur courrier.

Cela pourrait entraîner "une réduction des investissements, de la recherche et du développement ou des emplois" dans le secteur, préviennent-ils. Rendant ainsi en quelque sorte le gouvernement responsable d’une possible vague de licenciements, sous forme de chantage à peine voilé.

Selon les constructeurs, les objectifs fixés par le gouvernement reposent sur des hypothèses qu'ils considèrent comme n’étant plus d’actualité : une croissance économique stable, des matières premières abondantes et une énergie bon marché ainsi qu’une demande croissante pour ce type de motorisation.

Le secteur exhorte Londres à lui accorder des incitations fiscales

Alors que le premier budget du gouvernement travailliste sera présenté le 30 octobre prochain, le secteur a demandé à la ministre des Finances Rachel Reeves des incitations fiscales. Parmi les mesures proposées figurent notamment la réduction de la TVA sur les achats de nouvelles voitures électriques par les particuliers et sur les bornes de recharge publiques.

Sollicité par la presse en vue d’obtenir une réaction à ce courrier, le gouvernement n'a pas souhaité commenter "des spéculations" sur d'éventuelles baisses d'impôts en amont de la présentation du budget.

Sources : AFP, SMMT

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Pour résumer

L'industrie automobile du Royaume-Uni estime d'ores et déjà qu'elle ne devrait pas pouvoir atteindre en 2024 l’objectif de ventes de voitures électriques fixé par le gouvernement britannique.
Exhortant Londres à soutenir la filière en révisant notamment ses objectifs à la baisse.
Alors que le premier budget du gouvernement travailliste sera présenté le 30 octobre prochain, le secteur a demandé à la ministre des Finances Rachel Reeves des incitations fiscales.

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