Alignement du partenariat existant, annoncé en février
Début février 2023, l'Alliance constructeur établi entre le français Renault, et les japonais Nissan et Mitsubishi a annoncé un réalignement du partenariat existant. Les constructeurs avaient alors indiquer prévoir de réaliser certaines activités conjointes d'eMobility - terme générique utilisé pour désigner les voitures et les produits de mobilité électriques dans leur globalité - en Amérique latine, en Inde et en Europe. Une plate-forme commune de 800 volts avait également été évoquée.
Dans le cadre de ce « réalignement » le groupe Renault projette de réduire considérablement sa participation dans Nissan, passant actuellement d'environ 43 % à 15 %. Le groupe automobile français avait en effet prévu de transférer environ 28% du capital du constructeur japonais à un trust français.
Les deux partenaires détenant donc au final une participation croisée de 15% selon ce scénario. Ce qui permettrait à Nissan d'exercer ses droits de vote, ce qu'il ne pouvait faire auparavant.
Nissan élaborerait de nouveaux plans
Mais alors que les termes détaillés de cette alliance (qui est beaucoup plus limitée que la coopération précédente) sont en cours de finalisation, sept personnes au courant du dossier ont indiqué à l’Agence de Presse Reuters que Nissan élaborerait déjà de nouveaux plans et serait en train de tâter le terrain pour s’associer avec de nouveaux partenaires.
Nouveau partenaire issu du monde informatique ?
Nissan serait à la recherche d'un partenaire en dehors de l'industrie automobile pour développer de nouveaux logiciels pour ses véhicules et des services basés sur le cloud. Selon l'une des sources qui s’est exprimée à Reuters , Nissan chercherait à remédier à une faiblesse en essayant de rendre les voitures "plus intelligentes et plus connectées".
Nissan souhaiterait plus d’indépendance dans le secteur des VE
Selon l’Agence de Presse, Nissan souhaite également devenir plus indépendant de Renault dans le domaine de propulsion électrique. La participation annoncée de 15% dans Ampère , la division des voitures électriques de Renault serait certes maintenue. Cependant, selon deux des informateurs, Nissan n'a pas l'intention de "fournir un support technique à Ampère".
La technologie hybride "e-Power" de Nissan (un hybride en série) ne devrait pas non plus être mise à la disposition de la coentreprise de Renault, Geely et Aramco, si l’on en croit le media.
Seul avantage de l’Alliance : l’achat conjoint de pièces détachées
La volonté d'indépendance de Nissan serait apparemment due à l'opinion de l'entreprise selon laquelle l'Alliance montre des signes d’épuisement. Un des principaux avantages de leur accord serait l'approvisionnement conjoint en pièces détachées. On peut rêver mieux comme bases solides d’un partenariat et de recherches de synergie.
Partage inégal des coûts selon Nissan
Mais au final les raisons du conflit à peine larvé demeurent inchangées : la direction de Nissan est de plus en plus d'avis que « Renault ne supporte pas sa juste part des coûts d'innovation et de développement ». "Même si Renault obtient quelque chose de Nissan, les avantages allant dans l'autre sens sont difficiles", a déclaré l'un des informateurs.
Nissan et Renault affirment travailler sur les "conditions finales du partenariat"
Dans une déclaration conjointe à Reuters , les deux constructeurs automobiles Renault et Nissan ont indiqué qu'ils continuaient à travailler sur les "conditions finales du partenariat" qui rendraient les deux sociétés plus compétitives - mais ce que cela signifierait exactement était laissé ouvert.
Selon les informations de l'agence de presse, Nissan pourrait dévoiler d’ici la fin de cette année un plan à plus long terme qui pourrait se concentrer sur l'amélioration des performances opérationnelles, l'électrification et les logiciels permettant la conduite autonome et d'autres fonctionnalités de "voiture connectée".
Notre avis, par leblogauto.com
Cette position marque un arrêt brutal de la vision de Carlos Ghosn, qui dirigeait auparavant à la fois Renault et Nissan et a poussé une intégration plus profonde malgré les objections de certains dirigeants de Nissan. Ghosn a été arrêté en 2018 à Tokyo pour inconduite financière et a déclaré que sa détention faisait partie d'un complot des dirigeants de Nissan visant à bloquer une fusion.
Dans les pourparlers de rééquilibrage, Nissan aurait fait pression pour obtenir la protection de ses technologies et tout particulièrement celle de ses travaux sur la fabrication de batteries lithium-ion à semi-conducteurs et son groupe motopropulseur hybride électrique e-Power.
Sources : Reuters