Les aides publiques pointées du doigt
Un des problématiques majeures mises en avant par le parti politique : le fait que Michelin puisse "combiner licenciements massifs, bénéfice d’aides publiques et versements records aux actionnaires sur une même période". Remettant ainsi en cause les sommes octroyées par l’État à la multinationale et celles versées aux actionnaires sans que cela n’ait bénéficier à l’emploi.
Franceinfo a ainsi indiqué que le groupe de députés La France insoumise - NFP demande une commission d’enquête parlementaire sur les aides publiques versées à l'entreprise Michelin. Les élus déclarent avoir déposé une proposition de résolution en vue de créer cette commission.
Cette commission d'enquête parlementaire "permettrait de comprendre pourquoi il (Michelin) lui est possible de combiner licenciements massifs, bénéfice d’aides publiques et versements records aux actionnaires sur une même période", affirme LFI.
Michel Barnier s’interroge sur le sort donné à l’argent public
Interpellé par le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, sur les plans de licenciement et de restructuration annoncés par Michelin, lors des Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a indiqué avoir, lui aussi, le "souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné", faisant également allusion au groupe de distribution Auchan.
"Nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons", a assuré Michel Barnier.
Des propositions pour plafonner les aides
« Cette commission d’enquête formulera des propositions concrètes pour plafonner dans le temps les aides aux entreprises et effectuer une revue de dépenses, y compris au regard de l’action sociale des entreprises concernées », indiquent pour leur part les écologistes.
Des millions d’euros versés via plans de soutien et crédits d’impôts
Il faut dire que les sommes allouées sont conséquentes ! La France insoumise liste ainsi dans son communiqué « 42 millions d’euros au titre du crédit d'impôt recherche en 2023, plus de 65 millions d’euros du fait du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) depuis 2013, 12 millions d’euros pour le chômage partiel en 2020, ou encore le plan de soutien automobile de 2020 doté d’un fonds de 200 millions d’euros".
Les actionnaires « chouchoutés »
Autre point de contestation : l'attitude de Michelin vis-à-vis de ses actionnaires, et tout particulièrement leurs rémunérations.
Les députés rappellent ainsi que les « sommes des dividendes et des rachats d’actions s’élevaient à 456 millions d’euros en 2020 et 410 millions en 2021 ».
Poursuivant : « après qu’elles ont plus que doublé pour atteindre 923 millions en 2022 et 892 millions en 2023, l'entreprise a annoncé vouloir porter ces sommes à un montant record de 1,464 milliard d'euros au titre de l'année 2024. L’entreprise a même annoncé en février dernier le lancement d'un nouveau programme de rachat d'actions à hauteur de 1 milliard d'euros entre 2024 et 2026".
Sources : LFI, France Info, AFP