Les producteurs d’hydrocarbures trop peu actifs sur leurs rejets de méthane
Malgré la hausse vertigineuse de leurs revenus due à la flambée du prix du baril et des marges de raffinage, les producteurs d’hydrocarbures demeurent trop peu actifs en matière de réduction de leurs rejets de méthane http://pravarini.free.fr/gaz-methane.htm regrette ainsi l’AIE. Constatant même que ces derniers restent "obstinément élevés".
Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2
Pour rappel, le méthane constitue le deuxième plus important gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone (CO2).
A durée de vie plus courte que le CO2 (une dizaine d'années), il est responsable d'environ 30% du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle.
Les émissions de méthane du secteur des hydrocarbures en hausse en 2022
Selon le rapport "Global Methane Tracker 2023" de l'AIE, les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, du gaz, du charbon et de la bioénergie ont légèrement augmenté l'an dernier, se rapprochant même de leur sommet enregistré en 2019.
Le secteur de l'énergie a ainsi contribué à 40% des émissions de méthane liées à l'activité humaine, par les rejets ou fuites de gaz pendant leur extraction ou leur transport.
L’AIE dénonce le manque d’action
Face à un tel constat, l'AIE dénonce "le manque d'action" des producteurs d'hydrocarbures. Selon elle, les émissions de méthane provenant du pétrole et du gaz pourraient être réduites de 75% avec les technologies existantes, procédés qu’elle estime par ailleurs très peu onéreux, tels que la détection des fuites, ou la réparation des équipements.
"Il faudrait moins de 3% des revenus accumulés par les sociétés pétrolières et gazières dans le monde l'année dernière pour réunir les 100 milliards de dollars d'investissements (...) nécessaires pour atteindre cette réduction", indique ainsi le rapport.
"Des progrès ont été réalisés, mais les émissions sont encore beaucoup trop élevées et ne diminuent pas assez rapidement, alors que les réductions de méthane font partie des solutions les moins chères pour limiter le réchauffement climatique à court terme. Il n'y a tout simplement aucune excuse", a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE, cité dans un communiqué.
L’explosion du gazoduc North Stream bien loin d’expliquer tout ….
Si l’Agence reconnaît certes que l'explosion du gazoduc North (Nord) Stream en septembre dernier a fait échapper "une quantité énorme" de méthane dans l'atmosphère, elle a tenu à préciser que les compagnies pétrolières et gazières en rejettent autant tous les jours.
Selon l’AIE, les trois quarts des 260 milliards de mètres cubes rejetés tous les ans pourraient être récupérés, recyclés et mis sur le marché, soit une quantité supérieure à l'équivalent des importations de gaz russe par l'Union européenne avant l'invasion de l'Ukraine …
Notre avis, par leblogauto.com
Intéressant de voir l’AIE s’intéresser à un facteur du réchauffement climatique : le méthane. Et ce, d’autant plus que les solutions semblent simples et peu couteuses. Reste la volonté du secteur à être plus actif dans le domaine …. Car au niveau financier, les ressources ne manquent pas … compte-tenu des vertigineux revenus générés à l’heure actuelle par les groupes énergétiques mondiaux.
Sources : AIE/IEA
Le rapport "Global Methane Tracker 2023" de l'AIE : ici