L’ONU accuse le secteur pétrolier de grand mensonge sur son impact sur le climat
S’exprimant dans le cadre d’un discours prononcé lors du Forum de Davos, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a accusé mercredi "certains géants pétroliers" d'avoir "colporté le grand mensonge" en cachant les informations dont ils disposaient sur le réchauffement climatique.
Pouyanné étonné du « jeu » de Guterres
"Je suis un peu surpris qu'un personnage aussi important dans les pouvoirs publics au niveau mondial que M. Guterres se mette à se livrer à ce jeu-là", a réagi pour sa part Patrick Pouyanné dans un entretien accordé depuis Davos à BFM Business.
"On veut réécrire une histoire qui me paraît pour le moins étrange", a-t-il poursuivi, évoquant un "faux débat".
Pouyanné nie avoir eu connaissance du problème en amont
"J'ai participé à la première conférence de Paris (sur le climat) quand je travaillais pour l'Etat français, ça date de 1995. A Rio (en 1992, NDLR) la question a été mise sur la table. Dire que nous savions... Nous, on ne savait rien du tout, on lisait les papiers, moi je n'ai pas des scientifiques du climat chez TotalEnergies", a-t-il affirmé.
"La collectivité internationale a mis du temps à prendre conscience et à écouter les scientifiques. (...) On a tous eu tort", a-t-il ajouté.
Les compagnies pétrolières : un coupable « facile » voire « idéal » ?
"Pourquoi désigner les compagnies pétrolières ? Qui tire de l'argent du pétrole et du gaz aujourd'hui ? Il y a plein de compagnies, des constructeurs automobiles - les voitures fonctionnent à l'essence, que je sache - les avions, les compagnies aériennes...", a-t-il également pointé, estimant que l'industrie pétrolière avait tendance à "servir de bouc-émissaire (...) à tous les maux du monde".
ExxonMobil au courant dès les années 1980 ?
Selon une étude publiée la semaine dernière dans la revue Science, la major pétrolière US américain ExxonMobil disposait dès les années 1980 de prévisions sur le réchauffement climatique d'une justesse remarquable, réalisées par ses propres scientifiques, et qui se sont révélées être précisément ce qui s'est produit plusieurs décennies plus tard.
Or ExxonMobil a pendant des années publiquement jeté le doute sur l'état des connaissances scientifiques en la matière, souligne également la revue Sciences.
Total pointé du doigt en 2021
En octobre 2021, dans un article scientifique, Christophe Bonneuil, directeur de recherche au CNRS avait quant à lui rapporté que Total avait eu connaissance dès 1971 des conséquences néfastes de ses activités pour le climat, et qu'il avait participé au moins jusqu'en 1994 aux « efforts » du secteur pétrolier pour contester le lien entre énergies fossiles et réchauffement de la planète.
A l'époque, le groupe avait répondu qu'il était "faux de soutenir que le risque climatique aurait été tu par Total ou Elf dans les années 1970 ou depuis".
Notre avis, par leblogauto.com
Effectivement, les compagnies pétrolières, sont bien souvent pointées du doigt. Sans vouloir les défendre ici becs et ongles, on se doit tout de même de noter que le coupable idéal bénéficie d’un « avantage » non négligeable permettant d’ « autoriser » des critiques : il génère peu d’emplois comparé à l’industrie … Critiquer le secteur pétrolier a donc beaucoup moins de conséquences économiques et politiques que critiquer des constructeurs comme Stellantis ou Renault … lesquels emploient moult personnel à travers le monde …
Sources : AFP, Science
Pour résumer
Alors que l'industrie pétrolière est accusée d'avoir caché ce qu'elle savait des impacts de ses activités sur le réchauffement climatiques, Patrick Pouyanné, le PDG du géant énergétique français TotalEnergies a estimé mercredi qu’il s’agissait d’un "faux débat ».
"Pourquoi désigner les compagnies pétrolières ? Qui tire de l'argent du pétrole et du gaz aujourd'hui ? Il y a plein de compagnies, des constructeurs automobiles - les voitures fonctionnent à l'essence, que je sache - les avions, les compagnies aériennes...", a-t-il également pointé, estimant que l'industrie pétrolière avait tendance à "servir de bouc-émissaire (...) à tous les maux du monde".
Effectivement, les majors, sont bien souvent pointées du doigt. Sans vouloir les défendre ici becs et ongles, on se doit tout de même de noter que le coupable idéal bénéficie d’un « avantage » non négligeable permettant d’ « autoriser » des critiques : il génère peu d’emplois comparé à l’industrie …
Critiquer le secteur pétrolier a donc beaucoup moins de conséquences économiques et politiques que critiquer des constructeurs comme Stellantis ou Renault … lesquels emploient moult personnel à travers le monde …